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samedi, 16 avril 2011

Dialogue avec Jean Rouaud

Grâce à Michèle PAMBRUN qui m'a communiqué le lien, une bonne heure d'entretien avec Jean Rouaud, à propos de son livre Comment gagner sa vie honnêtement, mais aussi de nombreux souvenirs et impressions : on y parle de Chateaubriand, de 2 CV, de comment bloquer un compteur EDF, de Claude Simon, d'auto-stop, de l'intertextualité, de la langue française, de petits boulots, de contrôleurs SNCF, de Bécassine, des Cévennes, du travail à la chaîne, du Capital, de la mort de la France, bref, de la vie poétique, passée, présente et  à venir. 



08:49 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : jean rouaud, littérature, france, société | | |

Commentaires

Hé Solko! Un "dialogue"? Un "entretien"? Mais il parle tout seul, c'est un monologue oui. Et pardon d'être un peu polémique, mais c'est un monologue d'enfonçage de portes ouvertes, de contentement de soi, de ton sentencieux :ses "voyez" à la jeune femme réduite au silence, dont au début on se dit "ah bravo, elle ne l'interrompt pas, elle l'écoute" mais très vite on voit qu'il la réduit au silence. Or qu'est-elle venue faire là: "gagner sa vie honnêtement justement", c'est à dire dialoguer avec un écrivain dans une librairie et il est probable qu'elle gagne trois francs six sous pour ça. Mais Rouaud l'écrase, abuse de sa jeunesse (il parle d'un "temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître"- comme je lui aurais -gentiment!- coupé la parole moi en lui disant "oui oui, on disait à cette époque: "la bagnole, ça pue, ça pollue et ça rend con", et alors!), il l'accable avec Adorno par çi, Adorno par là, et le bacon de Kerouac, sans qu'elle puisse une seconde répondre, parler.
Mon Dieu je n'aime pas cet entretien, c'est le contraire de l'art de la conversation, je le trouve im-bu-vable!!!!

Écrit par : Sophie | samedi, 16 avril 2011

Sophie, je prends la liberté de donner mon sentiment sur ce document, en écho bien sûr à ce que vous dites.
Il me paraît manifeste que cette vidéo, tournée par quelqu'un de la librairie "dialogues.fr", sans doute dans le continu de la rencontre avec Jean Rouaud, se recentre ici sur la seule intervention de l'auteur. On voit bien les coupes du montage.
A la place de celui (ou celle) qui a filmé, j'aurais davantage cadré sur l'écrivain, sachant que c'était son discours qui ferait l'objet de la vidéo mise en ligne.
Il voulait aussi sans doute en donner le contexte. Cette contextualisation est maladroite qui met en scène cette jeune femme tenant tout du long un micro dont elle ne fait rien.
Elle a sûrement introduit la rencontre, l'a peut-être relancée, mais ce n'est pas sûr, une responsable en librairie (Rouaud ne doit pas gagner beaucoup plus qu'elle avec ses bouquins) n'étant pas tout à fait dans la même position qu'un critique littéraire qui aurait un canevas de conduite de l'entretien. Me semble-t-il.
Cette vidéo est un outil et c'est un outil précieux. A prendre comme tel, même si interroger l'éthique de ce qui est montré est important, vous avez raison.
Quant à l'auteur ainsi mis sur la sellette, il n'y a qu'à voir sur son visage les signes de l'émotion à exposer ce qui fonde son travail dans ce qu'il a d'essentiel pour comprendre que c'est un sacré exercice.

Écrit par : Michèle | samedi, 16 avril 2011

Chère Michèle, peut-être en effet est-ce un effet du montage: j'ai bien vu les coupes quand l'image saute un peu et dans ce cas-là le montage est très maladroit qui a supprimé les paroles de la jeune femme; se recentrer sur le visage de Rouaud aurait ceci dit été curieux, car la jeune femme existe, elle est là (je ne pense pas d'ailleurs qu'il s'agisse de la responsable de la librairie, mais plutôt comme c'est le cas en général dans ce type de librairie d'une jeune journaliste qui "pige" en animant des débats). Ce qui me gêne ce sont les "voyez" de Rouaud, qui sait très bien que la journaliste est là, il n'est pas plongé dans un monologue intérieur, il lui dit "voyez" comme ces profs qui disent "spa" automatiquement- ce n'est-ce-pas? qui ne s'adresse pas à l'autre et n'admet pas de réponse.
La question n'est pas de savoir qui gagne le plus ou le moins, ça ne m'est pas venu à l'idée, la question c'est -pour moi, donc c'est très subjectif- l'exacte question que Pouaud pose: celle de la place du réel. Le réel c'est la personne assise à dix centimètres de lui et qui l'écoute et le regarde et ne sait pas quoi faire. L'émotion de Rouaud? Disons que moi j'ai vu l'embarras de la jeune fille. Quant à ce qu'il raconte, explique, je maintiens que c'est uen suite de choses dites comme des vérités. Certaines sont si connues! D'autres sont moins évidentes et prêteraient peut-être à un échange -son histoire d'oeuvre qui sert de socle à une oeuvre plus importante, qui serait "vraie" à la fin de la vie, me parait discutable et approximative. Mon père connaissait par coeur Atala et beaucoup moins Les mémoires d'outre-tombe. Donc son argumentation sur on ne lit plus Atala car aujourd'hui on a compris que seules les Mémoires sont valables...Non! On ne lit plus Atala pour d'autres raisons.
Enfin bon, à mes yeux Rouaud -dans l'heure qui est donnée à écouter ici car je ne le connais pas autrement- me parait un vrai bonnet de nuit, aucun humour, aucun recul, aucune douceur, aucun regard, un homme tourné vers "son oeuvre"....Seigneur, j'ai horreur de ce genre d'homme!

Écrit par : Sophie | samedi, 16 avril 2011

Un homme tourné vers son oeuvre oui bien sûr il est là pour ça dans cette librairie. Pas pour nous raconter sa vie, ni pour nous montrer comme il a de l'humour. Jean Rouaud est un écrivain, il vient là en écrivain.
Et l'écouter n'a tout son sens que si on l'a lu. Au moins un livre. Bien sûr. C'est pourquoi ces vidéos sont des outils. Elles ne peuvent avoir d'autre fonction.
Lire Rouaud pour moi, c'est regarder comment ça s'invente un écrivain, c'est traverser des siècles de littérature en regardant toujours mieux à chaque lecture.

Écrit par : Michèle | samedi, 16 avril 2011

@ Sophie : C'est un écrivain magnifique, je confirme.
Qui participe, avec d'autres - dont Claude Arnaud - d'un mouvement de retour vers l'histoire et la langue que j'ai longtemps appelé de mes voeux, alors je ne cracherai pas dans la soupe.
Il est sans doute empesé à l'oral, mais quelle importance, après tout ? Le dialogue avec la libraire Dialogues est surtout un dialogue avec le lecteur, pas un entretien avec la journaliste. Et beaucoup de choses qui sont dites ici de manque pas d'intérêts : Vérités connues, certes, surtout des gens qui s'intéressent à l'écrit, à la lecture, à l'écriture. Si elles pouvaient être partagées par plus de monde à l'heure du zapping permanent et du texto triomphant !
A propos du tic de parole, j'ai eu un prof de philo qui faisait des cours magistraux en soutenant sa pipe (tout le monde fumait à l'époque) dans sa paume et en ponctuant ses assertions ( et les citations d'auteurs ) par un "hein, voyez! systématique...

Écrit par : solko | samedi, 16 avril 2011

Je sais ça n'a rien à vous mais je viens sur mon blog de demander tes bouchons lyonnais préférés. Une chaine de blogs en quelque sorte.

Écrit par : romain blachier | samedi, 16 avril 2011

J'écouterai demain, il me faut un peu de temps, mais les réactions de Sophie et de Michèle donnent envie... :0)

Écrit par : Sophie K. | dimanche, 17 avril 2011

j'ai du tenir un quart d'heure, c'est pas trop mal, docteur?
c'est très typique de la masturbation franchouillarde en matière de littérature, surtout dès qu'on entre dans le cadre de ce qu'il appelle "le réel"; pour info, dans le bouddhisme, ce qu'il qualifie de "réel" s'appelle "les formes grossières", ce qui est plus proche de la réalité ^^ que ces élucubrations ou les miennes, au moins ça indique une direction en générant une présomption.

Écrit par : gmc | samedi, 23 avril 2011

Soit. Vous ne vous attendiez pas à ce que Rouaud tienne des propos bouddhistes ?

Écrit par : solko | samedi, 23 avril 2011

ho, je ne m'attendais à rien du tout, solko, mais je connais des franges de patrimoine chrétien - ou autre, peu importe - qui brûlent aussi bien que des textes bouddhistes.
il y a partout des poèmes - quel que soit leur forme ou le nom qu'on leur donne - qui transcendent ou incendient les frontières des réels, quels qu'ils soient.

Écrit par : gmc | samedi, 23 avril 2011

non, je ne m'attendais à rien du tout; juste, mais à peine, où est le rêve dans tout ça?

Écrit par : gmc | samedi, 23 avril 2011

dsl pour le doublon^^

Écrit par : gmc | samedi, 23 avril 2011

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