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lundi, 07 mars 2011

Béraud et l'antisémitisme

 

Henri Béraud est né en 1885, dans une France qui vient d’être ébranlée par la défaite de Sedan, la perte de l’Alsace Lorraine mais pour qui l’avènement de la République représente une espérance et une forme de salut. Il a un an lorsqu’Edouard Drumont publie La France Juive, avecc un sous titre qui fera école : « La France aux Français ». Il en aura sept lorsque Léon Bloy répond par Le Salut par les Juifs, dix lorsqu’éclate l’Affaire Dreyfus.

Il est, par ses parents boulangers, héritier de cette espérance républicaine encore liée à la Révolution Française, qu’on déchiffre dans les romances quarante-huitardes de Pierre Dupont. Rien d'étonnant à ce qu'on ne trouve dans La Gerbe d’Or aucune allusion aux juifs, aucune trace particulière de xénophobie non plus, le petit Béraud grandissant à deux pas de la rue Mercière, la rue des Italiens. Henri Béraud devient adolescent  pendant ce qu’Hannah Arendt, dans la foulée de Stefan Zweig (2) appela « l’âge d’or de la sécurité » : moment curieux durant lequel l’expansion économique de l’Europe résorbe les tensions politiques, où le rayonnement intellectuel du vieux continent permet l’invention d’une sorte de citoyenneté du monde : « L’antisémitisme semblait appartenir au passé » (1)

Le jeune Béraud devient écrivain et développe particulièrement un talent de pamphlétaire contre la bourgeoisie de son temps. Contre Edouard Herriot, qui devient sa tête de turc, il peaufine le talent polémique qu’on lui connait. Arrive la guerre de quatorze : Béraud a  trente ans.  Aucune trace d’antisémitisme dans aucun de ses écrits. A cette époque, il fait même partie des dreyfusards. C’est d’ailleurs lui qui prononce en 1923, un an après son prix Goncourt, le discours de Médan à l’occasion du 21ème anniversaire de la mort de Zola. C’est surtout lui qui, en 1926, est le premier à s’indigner de l’antisémitisme des « wilhémistes » dans Ce que j’ai vu à Berlin :

« C’est là leur entretien préféré. Nous n’avons aucune idée, en France, de ce que peut être l’antisémitisme des réactionnaires allemands. Ce n’est ni une opinion, ni un sentiment, ni même une réaction physique. C’est une passion, une véritable obsession d’intoxiqués et qui peut aller jusqu’au crimes : Rathenau, Erzberger, Kurt, Eisner, Rosa Luxembourg, tombèrent moins à cause de leurs actions que de leur race. Les racistes rêvent pire encore. Ils sont les Aryens contre les Sémites, et ils se voudraient des âmes d’exterminateurs. Naturellement, ils soutiennent que Bolchevisme et Finance internationale ne font qu’un, celui-ci ayant son siège à Wall Street, celui-là opérant à Moscou. Comme tous les émotifs de la politique, je veux dire les gens qui donnent le pas à la passion sur la raison, ils ont une tendance à tout colorer au gré de leur fanatisme. La Société des Nations est juive ; la paix de Versailles est juive ; la guerre de 1914, elle-même, est juive ! A les entendre, elle aurait été voulue par la Banque Israélite comme une première étape des conquêtes orientales sur l’Occident. Ces folies ont cours dans une bonne partie de l’aristocratie allemande. (…) Contre le juif, le républicain, un seul recours, la Hahenkreuz, la Croix gammée ! Mais, observera-t-on, où donc est là-dedans la haine de la France ? Attendez ! Voici : La France n’est, pour un vrai raciste, qu’une armée enjuivée au service de la juiverie, comme les Soviets, la Société des Nations, la Banque américaine et la République allemande. Hindenburg lui-même sert de pavillon à une combinaison juive… Le pape, et avec lui tout le catholicisme latin, sont alliés au Ghetto contre la  pure et sainte race luthérienne, contre la race nordique élue, contre l’Allemagne. Voilà où peut mener l’orgueil collectif. »

On ne trouve sous la plume de Béraud aucun terme ni expression dirigés contre les juifs avant 1934, date de la sortie de Vienne clé du monde. Il est important de rappeler que Béraud est un homme du peuple qui, au contraire de la plupart des Français de son temps, grâce à son talent qui lui permit d'être reporter, voyage. Il voyage même beaucoup (six mois par ans), visite les capitales européennes, interview des dictateurs, hume l’air du temps. Il est à Vienne le 3 octobre 1933, lorsqu’un jeune « hitlérien » du nom de Delteil tire deux balles à bout portant sur le chancelier Dollfuβ ». Ce dernier échappe de peu à la mort, et Béraud peut l’interviewer. Sans doute est-ce là, à ce moment-là, qu’il faut dater l’origine du revirement du reporter  :

« A l’origine des grandes catastrophes il y a moins souvent la démence que le sang-froid d’une horrible raison. L’Europe en écoutant bien aurait pu, le 3 octobre 1933 entendre résonner ces deux détonations comme un écho assourdi du pistolet de Sarajevo…  L’Anschluss ou la paix, voilà le dilemme. ».

Béraud a alors ce pressentiment effroyable pour un ancien combattant de 14/18 : Si Hitler réalise l’Anschluss, il aura, écrit-il, gagné la guerreC’est cette année-là, 1933 que Carbuccia l’enrôle dans Gringoire. C'est alors, écrit-il, que le combat commence.

Béraud n’est toujours pas antisémite : comme beaucoup d’hommes de sa génération, il croit avoir vécu la Der des Ders,  se méfie de la diplomatie anglaise  et commence à douter de l’intégrité du personnel politique français. Il est pacifiste, non pas sur le mode du munichois qui croit à la diplomatie, mais sur le mode du De Gaulle d’alors, qui croit à la dissuasion et demande qu’on arme le pays. A partir de ce moment, il change radicalement et la plume de polémiste n’aura de cesse d’éreinter les politiques qui n’arment pas le pays. Ceux surtout, de gauche.

Le premier coup de gueule virulent de Béraud dans lequel éclatent des sentiments nationalistes et xénophobes apparait lors de l’Affaire Stavisky. Il est d’ailleurs intéressant de voir que le mot juif n’y figure pas encore : aventurier affairiste de la politicaille, russe ingénieux,  escroc de Bayonne sont les périphrases qu’il utilise pour désigner Stavisky. Ce qu’il vise, c’est la « République des camarades », impuissante devant les scandales et la corruption. Voici un extrait significatif :

« Républicain, oui nous le sommes. Nous le sommes encore. Et c’est pour cela justement que, dans certaines figures barbouillées de mensonge et d’effroi, nous refusons de reconnaître l’austère visage jacobin. La République, ça ? Allons donc ! La République, cette puante macédoine de faisans, de mendiants, de croupiers, de prévaricateurs de trafiquants d’influence, de ministres véreux ? Le régime, ce chassé-croisé de diners d’affaires et de commissions d’enquête ? L’héritage des « grands ancêtres » ce refuge de la combine, de l’injustice, de l’immunité ? Ah ! messieurs, vous voulez rire ! Si Robespierre vous entendait… »

Le 29 juin 1934 Henri Béraud écrit au président  Doumergue alors président du Conseil  : « Certains voudraient vous faire croire que le peuple aspire à la dictature. Ce n’est pas vrai. Ni croix gammée, ni chemises noires, ni drapeau rouge ! » Mais quoi ? Il appelle de ses voeux une Constituante. On le sent déjà assez désespéré. 

Ce contre quoi Béraud va lutter, ce qui va le pousser de plus en plus vers l’extrême droite de l’échiquier, c’est l’inefficacité du personnel politique professionnel, tout autant Daladier, Sarrault, Chautemps, Herriot, Barthou que à partir de 36, Blum. Au moment de Popu Roi, Béraud est-il devenu antisémite ? Fort de tout ce qu’il a vu à Moscou (Ce que j’ai vu à Moscou – 1925), il est en tout cas contre Blum le marxiste, Blum l’internationaliste, Blum le pro soviétique, et se brouille avec tous ses amis de gauche.

Un ami de longue date, Joseph Kessel, avec lequel Béraud a enquêté sur le Sinn Fein, le met en garde : « Il n’y a pas de bons juifs comme moi et de mauvais juifs comme les autres, dit-il à Béraud. Il y a les Juifs. Un point c’est tout. On n’a pas le droit de porter un jugement tel que tu le fais. Ni de reléguer dans un espace réservé les mauvais, et dans un autre les gentils ».  

Mais Kessel n’est pas un polémiste.

Béraud croit qu’il ne risque rien à utiliser l’argument juif dans la polémique, comme il utilise l’argument bourgeois ou anglais. Dans un article de Gringoire intitulé « Minuit Chrétiens », le 25 décembre 1936, il évoque Parisalem à propos du gouvernement de Blum dans lequel il relève la présence de 52% de juifs. Il trouve que le « grand rabbin y va un peu fort » et évoque l’existence des bons et mauvais juifs, citant parmi les premiers Kessel.

Kessel rédige à son tour une réponse dans laquelle il écrit : « je ne puis m’empêcher, quoiqu’il m’en coûte, de trouver à l’article d’Henri Béraud un ton très net d’antisémitisme »

C’est la rupture publique entre les deux amis. Nul doute qu'ils en furent autant blessés l''un que l'autre. C’est, pour Béraud, le début d’une longue plongée en enfer. Les réminiscences de la guerre de quatorze abondent dans les articles qu'il publie. Souvenir des amis disparus, Paul Lintier au premier chef. 

« Nous retournons dans la guerre ainsi que dans la maison de notre jeunesse. Mais il n’y a plus de place pour nous », écrivit  Georges Bernanos dans Les Enfants humiliés, (journal 1939-40). L’antisémitisme de Béraud existe bel et bien, d’abord à titre d’argument, et sans doute, dans la confusion de la guerre, à titre de conviction plus intime. Le problème juif, comme on disait alors, est à ses yeux responsable de la catastrophe qui s'annonce. 

Rien à voir cependant avec les appels au génocide de Céline, pas plus qu’avec l’antisémitisme à la Drumont. Béraud n’a jamais ni collaboré (il était sur la liste des écrivains maudits par les nazis), ni dénoncé le moindre juif. Mais il s’est mis à dos les milieux communistes, puis francs-maçons, puis fascistes et enfin gaullistes. Ce qui fait beaucoup.  

Qu’il soit devenu xénophobe, c’est indéniable : à l’heure où n’existait pas la dissuasion nucléaire, après avoir vécu la première guerre mondiale, et devant le personnel politique très munichois qu’il avait sous les yeux tout en étant conscient du péril de guerre, quoi de blâmable ? Il fut, par ailleurs, loin d’être le seul parmi les Français de sa génération. Rien à voir non plus avec le fascisme italien, le stalinisme soviétique ou le nazisme allemand.

Voilà pourquoi me paraissent toujours à la fois caricaturales et non fondées les déclarations visant à réduire l’œuvre, la vie et la personnalité de Béraud à ce qui occupa la dernière décennie de sa vie. Car il fut non seulement un styliste incomparable en tant qu’écrivain, mais aussi, en tant que contemporain de ce que les historiens américains appellent depuis peu la guerre de 14/44, malgré ses erreurs et ses errances, un témoin essentiel.


(1  (1) Hanna Arendt, Les origines du totalitarisme, p 280 –

(    (2)  Stefan Zweig, Le Monde d’hier

(    (3) Yves Courrière, Joseph Kessel ou sur la piste du lion

 

21:44 | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : politique, henri béraud, antisémitisme, littérature | | |

Commentaires

Merci pour cet éclairage. Je repensais récemment à la difficulté qu'il y a de voir juste dans une époque aussi sombre que le fut la première moitié du vingtième, mais je crois qu'il faut toujours se garder de déverser toute sa frustration sur l'un ou l'autre bouc émissaire (souvent tout désignés par les plus compromis), et surtout, éviter de haïr en bloc. On ne peut pas ranger les humains comme on range son garage, décidément.

Écrit par : Sophie K. | lundi, 07 mars 2011

C'est plus qu'une difficulté tant la propagande est forte. C'est un effort de l'esprit.

Écrit par : solko | lundi, 07 mars 2011

J'ai la chance d'avoir, grâce à vous, lu Béraud, (pas encore toute l'œuvre), sans rien savoir de ses positionnements de polémiste.

J'ai ensuite, je l'ai déjà dit ici, chez Solko, découvert dans un petit bouquin de la collection U, intitulé "Le Front populaire", partie de ses écrits dans le journal d'Extrême droite "Gringoire". Cela m'a d'autant secouée que c'est un autre Béraud que je connaissais. J'ai alors tenté (sans succès) de faire lire à l'ami historien qui m'avait "révélé" "Gringoire", autre chose de Béraud.

Ce que je veux dire, Solko, c'est que les accusations portées contre Béraud, ne visent pas à "réduire l'oeuvre et la vie de Béraud". Elles n'ont à voir qu'avec ce qu'il a écrit dans Gringoire. Le mal dénoncé se suffit hélas à lui-même. Pourquoi voulez-vous que ceux qui l'attaquent (avec juste raison) sur ces positions-là, connaissent son œuvre et veuillent en réduire la portée ?
Ceux qui ont défendu Béraud (Malraux, Camus, Mauriac...) connaissaient l'écrivain. Ils n'étaient sans doute pas si nombreux.Et ses livres ont ensuite été interdits, non ?
En tout cas, la question que je me pose, c'est :
Puisque Béraud a été accusé, à tort - et condamné à mort (avant que sa peine ne soit commuée) - "d'intelligence avec l'ennemi" (parce qu'il n'y avait pas dans l'arsenal juridique d'alors, les moyens de le condamner pour ses écrits virulents), pourquoi Céline a-t-il échappé à cette condamnation ? Pourquoi Papon et tant d'autres ont-ils continué leur vie avec tous les honneurs ?
Sans doute n'avons-nous pas le droit d'avancer sans chercher à savoir tout ce qui s'est vraiment passé, et j'avoue être bien ignare quant à l'histoire pourtant constitutive de ma vie...

Écrit par : Michèle | lundi, 07 mars 2011

Des gens comme votre ami historien, c'est à dire des gens qui ne connaissent de Béraud (ce que signifie le mot "réduire") que ses positionnements dans Gringoire, j'en ai rencontré tant et tant ! Pourquoi dis-je que c'est réducteur ? parce que précisément, ils refusent ensuite de lire le reste. Raymond Barre a interdit au dernier moment une exposition, sous la pression d'associations diverses, qui aurait permis, tout en parlant de la fin de Béraud, de faire connaître tout le reste. Il y a un moment où il faut cesser de répéter bêtement : "il est antisémite, il est antisémite", et dire" il ne l'a pas toujours été, le contexte général l'était, et voilà ce qui s'est passé..".
La disproportion par rapport à tant d'autres (vous citez Papon, on pourrait citer tant d'industriels, tant de politiques, tant d'autres) est criante.
Si vous voulez le fond de ma pensée, je crois que l'antisémitisme de Céline a été jugé moins dangereux, car au fond dément et peu partageable par la population(c'est un antisémitisme de combat, avec des appels au génocide !!) que celui de Béraud, qui n'est pas structurel, mais relève des conditions historiques comme j'essaie de le montrer ici. Cet antisémitisme est un des éléments de la xénophobie dans laquelle il se réfugie et au premier lieu de laquelle se trouve l'anglophobie.
Et cette xénophobie n'était pas rare dans l'opinion de l'époque , au contraire.
Voilà pourquoi on a eu plus peur de Béraud plus que Céline. Voilà pourquoi il dérange les élites françaises. Spécialement à gauche. Car Béraud venait de la gauche et n'était pas, justement un "vilain facho"... Et beaucoup de collabos (ce que Béraud ne fut pas) venaient de la gauche (voyez au premier rang Laval député SFIO...)
D'où, pour finir, l'intérêt me semble -t-il de cette oeuvre : car on ne peut non plus mettre dans le même sac un ancien combattant de 14 18 et un vrai fasciste de la génération qui suivit comme, par exemple Brasillach...
Je continue donc à dire qu'en s'arrangeant pour que les français n'aient pas accès à cette oeuvre, on a tout simplement amputé leur mémoire. Ce qui relève de la censure et est inacceptable.

Écrit par : solko | lundi, 07 mars 2011

Je précise ma pensée, que ma maladresse m'empêche d'affiner :

Béraud écrivain n'a pas eu la postérité d'un Céline par exemple.

J'aimerais qu'on en puisse analyser les raisons sur un plan littéraire et que la colère qu'on peut avoir de cette méconnaissance ne se reporte pas contre ceux qui lui reprochent ses positionnements politiques.

Écrit par : Michèle | lundi, 07 mars 2011

La question de la postérité de Céline se comprend aussi par le caractère innovant de son style. Là où Béraud reste un classique sur la forme, qui rentre d'ailleurs en conflit avec Gide sur ce point, Céline est un vrai moderne... Ce classicisme de Béraud qui a toujours revendiqué le rôle de l'histoire et du style (cf La Croisade des longues figures) le rend d'autant plus intéressant à redécouvrir aujourd'hui.

Écrit par : solko | lundi, 07 mars 2011

Cher Solko, je vais vous faire un peu de peine sans doute en vous disant que je n’ai jamais rien lu de Béraud. Mais je vous ferai quand même un peu plaisir en vous ajoutant que je le regrette et que j’espère un jour prochain combler cette lacune.
Je ne puis donc intervenir honnêtement que sur un plan général. D’abord, votre texte est pour moi édifiant car il retrace bien la genèse de ce qu’a pu être une pensée, une sensibilité et une friction particulière au monde.
Ce qui me rend sympathique ce Béraud, entre autres, c’est cette phrase « Mais il s’est mis à dos les milieux communistes, puis francs-maçons, puis fascistes et enfin gaullistes. Ce qui fait beaucoup. »
Je ne puis m’empêcher de penser que si nous avions nous-mêmes vécu ces époques de cataclysmes à répétition nous nous serions mis à dos tout l’échiquier. J’ose là un triste parallèle, toute proportion gardée car il ne faut pas perdre de vue que conserver la tête froide dans la première moitié du XXe siècle n’était pas chose aisée. Qu’il fallait même ou s’engager à fond dans une idéologie pour se munir d’œillères pour avancer, ou rester silencieux comme 90 pour cent des gens ou envoyer chier tout le monde.
Nous en parlons à notre aise plus de soixante dix ans après. Nous avons pour nous le recul de l’histoire et les tableaux successifs qu’elle a offerts par la suite et qui peuvent nous servir de base critique.
Et puis, regardez bien les gens d’aujourd’hui : combien avancent masqués et ne disent pas leur antisémitisme latent parce qu’ils font l’amalgame entre juifs et état d’Israel soit parce que, recette vieille comme le monde, il faut un exutoire à la misère ambiante.
Et s’ils n’avaient pas derrière eux la catastrophe majeure du XXe siècle et ses camps de la mort, combien parmi ces gens se trouveraient déculpabilisés et oseraient exprimer le fond de leur névrose xénophobe ?
Alors, tous ces faux procès aux infréquentables, c’est un peu s’acheter une bonne conscience à bon compte.
Et moi, ce qui m’a toujours dégoûté, ce qui me vient tjs à l’esprit, c’est que les mêmes anathèmes ne soient pas jetés sur tous les artistes et intellectuels communistes après Katyn, après les goulags, les crimes, les épurations, les viols et les milliers de pauvres gens assassinés par Moscou et Pékin.
A quel tabou obéit la fausse conscience intellectuelle, Solko ?

Écrit par : Bertrand | mardi, 08 mars 2011

Ah ça ! A celui du bon plaisir du plus grand nombre, non ?

Écrit par : solko | mardi, 08 mars 2011

L'évolution de Béraud - qui fut celle de beaucoup d'autres
à lire le remarquable "Ramon" que Dominique Fernandez a écrit sur son père, lequel a connu la même évolution que Béraud-
a ceci d'intéressant : elle montre que nos positionnements doivent moins au rationnel que nous le pensons et davantage à l'affectif.

Mon père qui avait défilé pour le Front Populaire était devenu pétainiste pour des raisons que je ne suis jamais arrivée à élucider...

Écrit par : Rosa | lundi, 14 mars 2011

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