mercredi, 17 novembre 2010
Le président et la poésie
Au lendemain d’un entretien télévisé de l’actuel président avec trois journalistes (que je n’ai pas regardé), cette réponse de De Gaulle à un journaliste lors d’une conférence du 23 avril 1960 m’a paru fort édifiante :
Q. La curiosité de la presse est sans limite : Quel est votre poète français favori ?
R. Mon poète français favori, c’est celui que je lis et au moment où je le lis. Il y en a beaucoup que j’aime et que j’admire. Je vous demande la permission de ne désobliger aucun d’entre eux, fussent-ils morts depuis longtemps, en faisant des différences.
(23 avril 1960)
De Gaulle, Mémoires d'Espoir, Plon
En ces temps aussi étranges que lointains, surannés, vraiment, celui qui allait devenir deux ans plus tard le premier ministre du Général, puis son successeur à l'Elysée, composait de son côté une anthologie de la Poésie française, laquelle a fait date. Georges Pompidou la dédia sobrement à Claude. Dans les quelques pages de la préface, on trouve ceci :
«Qu'est-ce donc que la poésie ? Bien savant qui le dira. Qu'est-ce que l'âme ? On peut constater chez un homme toutes les manifestations de la vie, les analyser, les décrire; on peut - nous l'avons tous fait au collège - analyser un poème, étudier composition, rythme, rime, harmonie. Tout cela est à la poésie ce qu'un coeur qui bat est à l'âme. Une manifestation extérieure, non pas une explication, encore moins une définition. Si donc je voulais m'approcher d'une définition de la poésie, je la chercherais plutôt dans ses effets. Lorsqu'un poème, ou simplement un vers provoque chez le lecteur une sorte de choc, le tire hors de lui-même, le jetant dans le rêve, ou au contraire le contraint à descendre en lui plus profondément jusqu'à le confronter avec l'être et le destin, à ces signes se reconnaît la réussite poétique.»
Georges Pompidou - Anthologie de la Poésie française (préface) 1961
13:00 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sarkozy, de gaulle, politique, poésie, pompidou, littérature |
Commentaires
et nico, il en dit koi?
Écrit par : gmc | mercredi, 17 novembre 2010
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