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vendredi, 17 septembre 2010

2000 ans, rien de plus

Sincèrement surpris, en ce jour qui ressemble à tant d’autres, d’être encore vivant dans ce monde trop bien connu de moi. Le lendemain, impression d’être encore très jeune dans ce même monde, et qu’il me réserve encore beaucoup de surprises : se méfier, somme toute, des ressentis.

Quand je pense au nombre incalculable de cadavres qui sont passés par ces trottoirs, me demande évidemment combien de temps  va continuer encore la plaisanterie… Ces fantasmes récurrents des medias à propos de la fin du monde ne seraient-ils pas une envie sourde et commune d’échapper à la fin solitaire qui nous guette ?

Nous avons toujours l’impression d’être des modernes par rapport à tous les Anciens qui nous ont quittés. Ridicule, ce sentiment d’être très loin d’eux, cette certitude d’être devenus des autres, cette croyance dans le progrès, dans notre société …

A raison de quatre générations  par siècle, seulement 80 générations nous séparent du temps du Christ. Une poignée d’ancêtres, en somme, des rayons en éventails de quatre vingt naissances et de quatre-vingt morts jusqu’à l’an 0…  2000 ans, rien de plus.

 

musicien ukraine 1910.jpg

22:41 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : littérature, calendrier, antiquité, actualité | | |

Commentaires

Eh bien mille bravos cher Solko, vraiment.
Sinon, mais vous le savez déjà, il est des morts qui sont plus vivants que certains vivants... Aussi, parfois, ai-je la faiblesse de croire que la fin du monde est derrière nous...

Écrit par : Chr. Borhen | samedi, 18 septembre 2010

Mais elle est bien derrière nous, mon cher Christophe. Elle est bien derrière nous et votre faiblesse, qui est aussi la mienne nous honore ! Cette faiblesse qui a toutes les allures de la lucidité, nous en connaissons à la fois les privilèges et les inconvénients...

Écrit par : solko | samedi, 18 septembre 2010

Il suffit de regarder nos Vénus paléolithiques, mais pas moins certains outils du quotidien et peintures pariétales, pour constater combien les solutions plastiques et pragmatiques apportées à leur réalisation sont d'une pertinence et d'une intelligence remarquables.

Modernité ?... non, je ne vois pas...

Écrit par : Jean | samedi, 18 septembre 2010

Très beau billet ! en grand accord avec l'appréciation de l'ami Christophe Borhen, j'ajouterai juste une petite question,(de candide), qui me taraude, parfois quand je regarde dans la machine à remonter le temps : c'est quoi la différence entre la fin du monde et la perte du monde ?

Écrit par : frasby | samedi, 18 septembre 2010

@ Frasby : C'est l'idée qu'on se fait du "monde", non ?

Écrit par : solko | mardi, 21 septembre 2010

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