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samedi, 10 octobre 2009

Noyés dans un verre d'eau

La France est devenu ce pays où la ratification par la Pologne du traité de Lisbonne et les démêlés ridicules du  neveu de François Mitterrand avec son passé sont traités à peu près à part égale dans les journaux.

Ou bien l’attribution du Nobel à Obama et le match  France / île Feroë.

 

On pourrait s’amuser à comparer longuement l’importance de ces 4 événements, à l’aune de l’intérêt que leur portent tel ou bien tel autre téléspectateur (micro-trottoirs), consommateur d’infos (sondages et billets d'humeur) ou commentateur prétendument spécialisé (éditoriaux).

C'est à  l'aune, surtout, de ses conséquences historiques sur nos vies à tous qu'il conviendra, dans la plus totale impuissance, de juger. Car un seul possède une ampleur historique réelle, et aura une incidence effective et durable sur nos pauvres existences.

 

Un seul. Vous verrez que c’est celui qui finira par passer le plus inaperçu.

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Commentaires

La Pologne a achevé le processus de ratification du traité de Lisbonne, avec la signature du Président polonais, aujourd'hui samedi 10 octobre. Les Irlandais viennent de dire oui parce qu'on leur a fait croire que s'ils disaient non, la Banque centrale européenne annulerait son prêt colossal aux banques irlandaises et que toute l'économie de l'Irlande s'écroulerait.
La France a été l'un des premiers parmi les 27 états membres à ratifier ce traité. Rappelons-nous le Parlement réuni en Congrès à Versailles en février 2008, pour modifier la Constitution et permettre cette ratification. Et la circulaire Bolkenstein, un temps combattue, qu'on a ressortie inchangée en mai 2009.

Oui nos vies vont courir encore plus vite à la catastrophe lorsque le 27e membre aura signé, permettant l'entrée en vigueur du traité qui :

- interdit toute entrave à la libre circulation des capitaux
- donne la liberté absolue d'user et abuser du dumping fiscal
- permet ainsi aux multinationales américaines d'inonder le marché européen de leurs produits
- ne fait figurer aucune garantie d'un droit du travail (et d'un droit au travail) digne de ce nom
- évince l'esprit de service public au profit de celui de guerre économique.

C'était déjà cuit quand les chefs d'états et de gouvernements européens ont signé en 2007, le traité qui remplaçait le traité de constitution européenne, massivement rejeté en 2005. Ils n'ont pas lâché. Et nous en sommes là oui, à ne même plus mentionner (pour certains journaux) cette signature d'aujourd'hui.

Écrit par : Michèle | samedi, 10 octobre 2009

Et quand les gens, appauvris, se rendront enfin compte de ce qui leu est tombé sur la tête et qu’ils voudront se révolter (le jour en fait où ils n’auront plus de couverture sociale ou alors simplement une indemnité de chômage devenue complètement ridicule) alors ils trouveront en face d’eux un état policier capable de les rappeler à la raison. Car l’Etat se sera démuni de toutes ses prérogatives sauf de celles de faire régner l’ordre. Et le terrorisme islamiste servira bien à justifier cette présence policière accrue (et à la limite la population elle-même aura demandé cette présence policière qui en fait sera surtout utilisée contre elle en cas d’émeutes).

Je crois que les années qui viennent risquent de nous réserver bien des surprises.

Écrit par : Feuilly | dimanche, 11 octobre 2009

J'entends ce matin qu'un champion de judo qui s'est illustré dans le brassage de pièces jaunes arrive au premier tour d'une élection législative je ne sais trop où. Autre étrange métamorphose de ce pays qui est mûr pour placer, à son tour, un Arnold à l'Elysée. Cette fois-ci, on est en plein dans la logique électorale du garde du corps
Je crains en effet le pire.

Écrit par : solko | lundi, 12 octobre 2009

donc, solko, dites-nous maintenant pourquoi le match france/feroe va avoir une incidence effective et durable sur nos existences, qu'on sache au moins..

Écrit par : gmc | lundi, 12 octobre 2009

@ GMC : S'ils avaient perdu, la France (si j'ai tout bien compris, suivi, etc) aurait été éliminée de la prochaine coupe du monde, et vous auriez eu la paix durant un certain mois de juillet à venir. Il n'y aurait pas eu de braves gens pour vous parler de foot toute la journée, pour corner dans les rues, de radios et de journaux pour traiter ce seul sujet pendant des heures entières etc, etc, ni de politiques pour se redorer le blason avec . Un mois de calme (relatif) ça a une incidence sur nos existences, non ?
Je vous dit ça à la va-vite, entre deux cours, alors que j'aspire à un peu de tranquillité...

Écrit par : solko | lundi, 12 octobre 2009

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