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jeudi, 14 mai 2009

Roger Planchon

Belle mort, que celle de Roger Planchon, finalement. Une crise cardiaque foudroyante, pour en finir avec un monde en train de perdre la boule. Jadis, dans un autre siècle, c’est-à-dire dans les années cinquante, il y a eu une véritable «folie Planchon », dans un ancien atelier de serrurerie au 3bis rue des Marronniers, à Lyon, avec Jean Bouise et sa bande d’enragés. La folie s’est ensuite peu à peu institutionnalisée, labélisée. Mégalomanisée, disent les acides. Jusqu’à ce que le TNP devienne un lieu pour abonnés, au sens le plus trivial et le plus désolant du terme. Un lieu scolaire. L’aventure des CNP en toile de fond.

A Villeurbanne, Planchon, dont le nom-même désignait  la vocation, était devenu une sorte de guru irascible ; mais au fond, comment pouvait-il en être autrement ? On peut reconnaître ce mérite à Roger Planchon, d’avoir maintenu vivante une tradition qui venait de loin, de Charles Dullin et de Jacques Copeau au moins autant que des plateaux de son Ardèche originelle la sciure du bistrot paternel. Et qui, après être passée par Jean Vilar et le théâtre étudiant des années soixante, s'était certes figé peu à peu entre ses mains vieillissantes : Mais n'est-ce pas aussi ce qui est arrivé au pays lui-même ?

Christian Schiaretti, plusieurs fois moliérisé il y a quelques semaines, a repris ce flambeau. Fidèle et sage continuateur de ce qu'on appela un jour la décentralisation populaire et critique. Le TNP est actuellement en travaux, « hors-les-murs » comme on dit. A sa réouverture, à l’heure de couper les rubans, l’une des salles qu'on aménage actuellement portera sans doute le nom de son ancien directeur. Une rue de Villeurbanne, non loin de là, également.  

 Ce qui est justice, car Planchon, qu’on n’aime ou pas, emporte avec lui un style et une époque. Une dimension également. C'est cela sans doute qu'on regrettera le plus.


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09:11 Publié dans Des pièces de théâtre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : théâtre, tnp, villeurbanne, roger planchon, répertoire, actualité, lyon | | |

Commentaires

Dans Le Monde d'hier soir Patrice Chéreau lui rend hommage dans un texte beau (je trouve) ,sans grandiloquence, bien.

Écrit par : Sophie L.L | jeudi, 14 mai 2009

Le Planchon s'en est allé sous l'oeil attristé du Planton.

Écrit par : Tietie007 | jeudi, 14 mai 2009

Pour ma part je ne garde pas que des bons souvenirs de Planchon : dans les années 70 c'était intellectuel et hermétique.
J'ai préféré les dernières années.
Il a acheté les CNP mais pour les laisser végéter, les salles minables où il faut se tordre le cou pour les films sous-titrés découragent les plus cinéphiles.

Écrit par : Rosa | vendredi, 15 mai 2009

Puisque vous parlez de Jean Bouise, n'oubliez pas sa femme, Isabelle Sadoyan, qui était une excellente actrice.

Écrit par : Porky | vendredi, 15 mai 2009

Planchon, Coppeau, la rue des marronniers...
Cet hommage me parle tout bas.
(mais je ne suis jamais allé au théâtre sauf que si c'est comme ça je serai assez tenté...)

Écrit par : Alceste | samedi, 16 mai 2009

@ Alceste : Sur la scène de théâtre, vous serez toujours le bienvenu

Écrit par : solko | dimanche, 17 mai 2009

D'excellents souvenirs avec Planchon au TNP, en effet. Pas seulement ses créations, mais également la venue de nombreux spectacles.

Écrit par : S Jobert | dimanche, 17 mai 2009

Comme vous y allez ! Je sais qu'on béatifie et canonise plus qu'il n'est de mise depuis Jean Paul II, mais tout de même ! Laissez le refroidir avant de lui donner une rue !

Écrit par : M. Rivière | dimanche, 24 mai 2009

Les commentaires sont fermés.