mardi, 24 février 2009
La machine à perdre
35,9 millions d'euros pour les Coucous de Matisse. Joli coup de marteau, ça. 29,1 millions pour une sculpture du roumain Constantin Brancusi, Mme L.R, pas mal non plus. Le commissaire est ravi. Bergé aussi. 8,9 un flacon de parfum dans sa boite de Duchamp (Belle Haleine) : voilà du ready-made qui vieillit bien. Dans son jus, comme on dit.
Les instruments de musique sur un guéridon, eux, sont restés en rade. Entre 25 et 30 millions d'euros, personne n'en a voulu. Dingue ça. Son Pablo sur les bras, Pierre s'est déclaré ravi, On l'espère pour lui. Cela lui fera un souvenir d'Yves, hein. Dingue, comme c'est beau, l'amour entre vieux tourtereaux, j'en ai la larme au coin de l'œil. Pas vous, bande d'insensibles ?
Quand même, laisser un Picasso sur le bord de l'enchère ! Mais où les gens ont-ils la tête ? Y'a pire. On ne vous dit pas tout. A 3,50 euros, la Ségolène aussi est restée au vestiaire. Personne n'en a voulu. Pas même les garçons de salle ! Et moi je commence à flipper. Sans doute vont-ils tenter de la refourguer aujourd'hui, en lot, avec une autre saloperie. Mais bon, en temps de crise, une machine à perdre, qui en veut ?
Et au final, si elle ne trouve pas preneur aujourd'hui, à votre avis qui va en hériter ? Hein qui ? Non, pas le peuple de France, quand même pas ! Pas ça ? Pas une deuxième fois ? Vous savez bien qu'il a bon dos, le peuple de France ! Une Ségolène au premier tour, c'est la meilleure façon de se fader un Nicolas au second, ça a marché une fois, pourquoi pas deux ? On aime bien l'histoire qui se répète, ici. Deux mandats du Tonton, deux du Jacquot, deux du Nicolas, vous allez voir. La vente bling-bling, dans un pays bling-bling, avec une candidate bling bling pour une histoire bling bling d'un mandat bling bling. C'est beau comme une chanson de Carla, tout ça. Et comme on dit ici, entre Rhône et Saône, au moment de recevoir « le grand Barça », le Trophée des trophées, on n'est pas près de le gagner ! C'est que la machine à perdre, sympa, on a fini par la trouver sympa dans le beau pays de France: on la lâchera pas comme ça, hélas !
07:40 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : vente pierre bergé, matisse, ségolène |
Commentaires
Votre humour me ravit ! C'est pourtant vrai qu'on a l'habitude de repasser les plats et ce, même quand le premier est indigeste. Effectivement, l'attitude du tourtereau restant ne manque pas de m'interroger ... Il n'a quand même pas de problèmes d'argent ! Serait-il une victime inavouée de la Crise ? Ne peut-il plus supporter tout simplement le décor dans lequel il roucoula longtemps ?
Pourquoi enfin, cette indécence qui pue le nouveau riche ?
Écrit par : simone | mardi, 24 février 2009
Vos infos sur la vente BSL me suffiront mais la machine à perdre me fait froid dans le dos.
Écrit par : La Zélie | mardi, 24 février 2009
Bah oui, mais à quoi vous servent donc tous les billets que vous entassez ici ?
Bon, sérieusement, ces gens n'ont aucun goût, une machine à perdre (botox office or not botox office, ajoute Carla) en temps de crise devrait être le summum du luxe !
Écrit par : Pascal Adam | mardi, 24 février 2009
PS: Ah au fait, avant de quitter Lyon j'ai dégoté "le métier de vivre" de Pavese chez un libraire du vieux Lyon, un jeune couple, j'espère que leur boutique va tenir le coup. Ce n'est pas bien grand, electron livre que cela s'appelle, mais le fond n'est pas inintéressant. Et la jeune femme qui est charmante offre une conversation pas désagréable sur la chose littéraire.
Elle m'a dit ceci qui a bien plu au justicier:
"Je n'aime pas trop avoir l'impression de lire une autobiographie ratée en lisant un roman..."
ca m'a fait bien marrer, mais je suis bon public surtout quand on me caresse dans le sens de la tignasse... (ce qui tout de même exige un certain doigté s'agissant d'un tel ébouriffé!)
Écrit par : tanguy | mercredi, 25 février 2009
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