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« Chronique de la Bourse, de George Dandin et de la Cloche de la Charité | Page d'accueil | Une autre lecture (2) »

lundi, 22 décembre 2008

Une autre lecture (1)

3 culin.jpg
Deux arbres, faisant front au crépuscule,
Tout de rousseur et de vent,
L'homme et ses brebis,
Les sillons du labour,
La lune en croissant blanc,
L'art du graveur,
Celui du relieur,
Objet somptueux, le livre :
Matière,
le burin, le velin,
le cuir brun,
Le pas vaillant sur le chemin,
Le regard du chien
Plein d'entrain,
La brouette à la main
On se passerait presque de l'écrivain.
On s'en passerait bien :
C'est pourquoi je laisse 
A chacun le soin
De rêver le reste, l'intérieur, de loin.
paul emile culin.jpg

01:25 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : bibliophilie, paul émile colin, reliures, littérature | | |

Commentaires

"La terre et l'homme"? ou bien "La colline inspirée"? (me soufflent gentiment les tags et wikipedia) mais peut-être pas...On rêve, en tous cas, ah la la comme je rêve, de loin et de tout près...je rêve et j'admire...Et tout le monde va vous le dire: c'est en même temps affreusement frustrant!!!on voudrait tellement le tenir dans sa main, sentir son poids, son arrondi, voir les vraies couleurs,(très Gauguin et qui vont en chanter Frasby!) le respirer, l'ouvrir l
La journée commence bien avec cet inconnu illustre, -que le monde est vaste-, merci! (PS: incroyable! je voyais dans sa main gauche un couteau, pas du tout une brouette!)

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 22 décembre 2008

Cher Solko, derrière la couverture attrayante et mystérieuse se cache sans doute une âme sombre ou lumineuse, selon le regard qu'on lui pose.

Écrit par : Maria | lundi, 22 décembre 2008

On peut rêver un fort long temps sur une couverture de livre, caresse du regard avant celle de la main. Narines réceptives, prémisses à l'ouverture d'esprit. Les volumes reliés m'intimident ... surtout quand ils ont traversé les ans pour ne pas dire les siècles. J'en possède quelques uns mais les ouvre rarement, me contentant de les dépoussiérer d'un chiffon respectueux. Peut-être parce qu'ils étaient là avant moi et me survivront ? Ils ont même passé au travers d'un incendie, preuve que ce sont des durs à cuire !

Écrit par : simone. | lundi, 22 décembre 2008

@ Sophie: Vous avez vu qu'il était ami de Gauguin ? Je me méfie de Wikipédia, en réalité je n'en sais rien et ne possède pas ces livres moi-même. Comme je me balade régulièrement dans les salles des ventes (objets pour de vrai), je visite des sites de bibliophiles, de collectionneurs ou de numismates, (objets pour de faux) où je pioche ce que je trouve beau. Oui, son poids, son arrondi, ses vraies couleurs, et comme le dit Simone aussi, son parfum. Ah l'odeur du papier Japon ou Hollande, celle du cuir, inimitables...

Écrit par : solko | lundi, 22 décembre 2008

@ Maria : Sombre ou lumineuse, en effet. C'est bien pour ça qu'on peut, pour une fois, se passer du texte de l'écrivain. Vous connaissez mes penchants pour la "joyeuse nostalgie": j'ai fait ces deux billets pour prouver quelque chose à tous ces gens qui disent que le livre, ce n'est que le texte, et qu'on peut numériser à loisir et à l'infini sans rien perdre de lui. Ne soyons pas sourds aux alchimes secrètes d'une vraie lecture.

Écrit par : solko | lundi, 22 décembre 2008

@ Simone : les parfums, oui. Certans livres ont des odeurs de mets savoureux. Les siècles qu'ont traversés certaines reliures valent bien, quand on a la chance d'en posséder quelques-unes, nos coups de chiffon respectueux ! A bien les considérer, ils font partie, ces livres, des objets les plus troublants que le passé nous a légués : meubles, bibelots, certes, également. Mais il y a dans le vieux & beau livre cette alchimie de l'esprit et de la matière, qui constitue le propre de l'art, et je ne vois que la toile d'un tableau (parfums compris) qui produise un même effet

Écrit par : solko | lundi, 22 décembre 2008

Hum je me tais... C'est très bien.

Écrit par : Tang | mardi, 23 décembre 2008

Les commentaires sont fermés.