lundi, 22 décembre 2008
Une autre lecture (2)
De beaux livres, aux couleurs de charbons incandescents et de flammes rougeoyantes : le tonneau pèse. D'un geste amical, c'est désormais l'homme qui soutient ; l'appui de la pointe du pied sur le sol, cet autre du fût sur le genou, bras tendus pour que le cheval se désaltère après l'effort commun. Tendre complicité de l'instant de la pause, entre l'homme et l'animal. Un passage attentif, aussi, de l'univers du paysan, à celui de l'artisan : Paul-Émile Colin est né à Lunéville en 1867. Il fait des études de médecine, mais se détourne très vite de cette profession pour se consacrer, dès 1901 à la gravure sur bois. Malgré une myopie fort importante, il illustre plus d’une vingtaine de livres, au canif et au burin sur bois. Paul Emile Colin travaille la technique des cuirs incisés & incrustés, peignant à la gouache les gardes de certains de ses ouvrages. Il célèbre la campagne, les cieux et les villages lorrains, avec de splendides couvertures teintées de camaïeux havane et marron, incrustées dans des maroquins bruns ou noirs. Paul-Émile Colin est décédé en 1949 à Bourg-la-Reine.
Le chapeau est posé sur le sol, là où reposent, également, les deux genoux. Quelle douleur secrète, ou quel espoir, quel murmure de quel angélus s'est brisé, quel sanglot ailleurs retenu peut soudain s'exprimer dans la solitude ? Les rayons consolateurs du couchant effleurent l'épaule et le cou, et l'eau de la rivière, saisie entre les paumes, désaltère.
12:13 Publié dans Des inconnus illustres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : paul émile colin, reliure |
Commentaires
Mon double signe de feu affectionne particulièrement ces tons fauves ... C'est superbe !
Écrit par : simone | lundi, 22 décembre 2008
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