Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 21 janvier 2010

Lyon, mon pays (Henri Béraud)

(re)Voici un document rare. Exceptionnel : la voix d'Henri Béraud lisant son texte « Lyon, mon pays ». L'enregistrement, chez Columbia, date de 1928 et, grâce au succès de La Gerbe d'Or et du Flaneur Salarié, l'écrivain vit alors ses meilleures années. Il lance d'entrée un "Ici Lyon" tonitruant. Voici tout d'abord une photo du 78 tours où l'on peut lire  « Lyon, mon pays, Propos de Henri Béraud sur Lyon et les chants ».

2c7f_1.jpg

Le disque tourne : « Lyon sur le Rhône, Lyon les brumes, Lyon les canuts, Lyon la mystique, Lyon la gourmande, Lyon la pluvieuse, Lyon la cendrée. Parfaitement : c'est mon pays ! » Le phrasé est impeccable, la voix est encore jeune, le texte prononcé sans emphase, l'accent, malgré les r grasseyés, maîtrisé, le ton vif et soutenu :  « Il faut s'attarder un peu pour comprendre la poésie de nos beaux soirs lyonnais, à l'heure où les cantiques de Fourvière s'enlacent à la chanson des métiers, tandis qu'un beau rayon suspend au-dessus des rues bleues les caresses de sa lumière mouillée »  Pour en savoir plus sur Henri Béraud, cliquez ICI ;  

pour écouter l'enregistrement, cliquez sur la flèchen au centre de la photo ci-dessous.

mis en ligne par six février

20:28 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (39) | Tags : béraud, littérature, lyon, enregistrement, mémoire | | |

Commentaires

Lyon, ville que l'on croit connaître et que l'on redécouvre toujours avec la même tendresse quand on y a vécu (ce qui est mon cas, pendant 7 ans, avant de venir à Strasbourg, où le langage poétique s'impose aussi...).

Écrit par : Nelly | lundi, 10 novembre 2008

"Curieuse et patiente", bien qu'hélas n'ayant pas goûté ces poulardes!, j'adore tout. Merci beaucoup.

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 10 novembre 2008

Les documents sonores me feront toujours rêver... Je regrette beaucoup ce temps que je n'ai pas connu, du flexible pour tous, on peut voir cela dans certains films de la nouvelle vague... Une personne entrait dans une cabine genre photomaton, pour enregistrer un flexible souvent à l'intention de tel ou tel être( toujours aimé) ... et ressortait avec le petit disque en plastique sous le bras qui avait un son épouvantable mais tout de même audible où étaient gravées les pensées, les intentions, les plus belles déclarations d'amour . Alors je pense, malgré l'étonnante qualité sonore de cet enregistrement( fort émouvant), à ces flexibles et je vois bien le Monsieur Béraud sortir de sa cabine avec son chapeau, et sa déclaration d'Amour à Lyon; flexible, sous son bras ...puis s'en aller lalilala se boire un petit côte (avec gratons) dans le vieux st Jean. Et puis j'aimerais, mais là ce sera plus long à retrouver, digresser un brin, vous parler de" Sonorama", ce document sonore y fait un peu penser (mais juste un peu); "Sonorama", (vous connaissez sans doute), c'était toute l'actualité, sur un vinyl... Hebdomadaire, politique, nationale,mondiale, culturelle avec parfois des auteurs qui s'exprimaient sur un sujet... Un vertige. Je suis sûre, (si vous n'avez jamais entendu ces vinyls) que "Sonorama" vous plairait beaucoup. A suivre, un jour, peut être... Merci pour ce très bel instant.

Écrit par : frasby | lundi, 10 novembre 2008

@ Nelly : Savez-vous que le type qui a construit l'horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg venait de construire celle de la primatiale Saint-Jean à Lyon. Pour l'empêcher d'en faire une troisième sur le même modèle dans un troisième lieu, on lui a crevé les yeux (je ne sais pas si c'est venu de Lyon ou de Strasbourg). Bref, ça ne plaisantait pas à l'époque...

Écrit par : solko | lundi, 10 novembre 2008

@ Sophie : Vous savez, ou vous ne savez pas, Béraud est l'écrivain lyonnais par excellence. Et des pages de son oeuvre ont littéralement le goût de la poularde...

Écrit par : solko | lundi, 10 novembre 2008

La voix de Béraud! Je pensais ne jamais la connaître... Merci Roland !

Écrit par : Frédérick Houdaer | lundi, 10 novembre 2008

@ Frasby. Vous allez nous faire découvrir quelque chose, je le sens. "Sonorama", j'en ai sans doute entendu parler, oui. Mais je n'en ai jamais écouté. Songez, si ça m'intéresse ! Mon coeur d'Alceste et mon esprit d'archéologue, amoureux des salles des ventes et des vieux billets de banque, entre autre documents du passé, frémit dès qu'il sent le parfum, même lointain, d'une trace véridique... ( trace, pas marque, oh subtile distinction !!!...)
Merci aussi à vous, Frasby

Écrit par : solko | lundi, 10 novembre 2008

@ Frédérick : Eh ! C'est un plaisir !

Écrit par : Roland | lundi, 10 novembre 2008

Je savais que "Sonorama"vous mettrait la puce à l'oreille.
(Vous pourriez même apaiser le courroux de mr Alceste, et le convaincre de retarder sa retraite au désert, il fondra comme un cachou Lajaunie à l'écoute de 4ans de "sonorama"). Les "sonoramas" étaient des flexidiscs 45Tours, il y eût 42 exemplaires entre 1958 et 1962 qui étaient joints à une revue. Les flexis d'une qualité sonore assez "crin-crin" (mais il y a pire) aujourd'hui, sont devenus des collectors, trouvables, mais plutôt hors de prix (genre entre 30 et + de 50 euros pièce). Le magazine "sonorama" se présentait sous ce slogan:'le journal qu'on lit avec les oreilles"(sic); c'était très varié: actualité, chansons, danses, interviews,même des réclames et du yoga! J'ai eu la chance d'en écouter quelques uns (que je ne possède hélas pas, ou peut être des extr sur k7 dans ma sonothèque,si je retrouve, je vous dirai) Je me souviens de ce numéro qui traitait de la mort d'Albert Camus, et du départ du nouveau franc (ça vous chatouille?) Côté chanson c'était assez charmant, ici, François Deguelt et là Colette Déréal (et il y avait toujours les airs du mois) , le testament d'Orphée, monsieur Sartre au micro, Antoine
Pinay ! nous en avons dansé des slows sur "Les adieux de René Coty" ;-) ça vous gratouille ? j'espère.) Juste des traces... "Une présence en l'absence", comme cette façon, si joliment timbrée qu'a (votre- notre) monsieur Béraud de prononcer le mot "Madame"...

Écrit par : frasby | mardi, 11 novembre 2008

Sans doute avez-vous raison. Ou le cinéma !
Connaissez vous les photos d'Henry Rutter ? C'est un travail en noir et blanc magnifique que j'ai trouvé un jour chez Jean Honoré, et cela date des années cinquante..

Écrit par : Marcel Rivière | mardi, 11 novembre 2008

Oui. La photo !

Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2008

Je crois voir de quoi il s'agit : avec de nombreuses photos du Vieux Lyon et beaucoup d'effets de fondus ?

Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2008

Il aurait pu le dire avant, ce coquin d'Alceste, au lieu de me laisser prêcher dans le désert ... Bon ben je vais monter à l'étage, écouter les poilus, desfois qu'il y en ai un qui veuille m'acheter mon lot de sonoramas ...

Écrit par : frasby | mardi, 11 novembre 2008

Intéressant, mais pourquoi madame ?

Écrit par : Rosa | mardi, 11 novembre 2008

@ Frasby : Comment mettre en ligne ces petits bijoux ? Kl-Loth qui, si je comprendre bien, est votre fée technologie, a-t-elle ne solution ?

Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2008

@ Rosa : Pourquoi Madame ?
Ah, ça ! Je n'en sais rien. Peut-être est-ce le simple prétexte du dialogue, un procédé de rhétorique. Peut-être y a -t-il une histoire vraie derrière. J'ignore. L'intérêt de ce document, c'est qu'il est ( à ma connaissance) le seul reproduisant la voix de cet écrivain.

Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2008

J'avais senti comme un peu d'ironie voire de condescendance dans le ton.
Avait-il des tendances misogynes ?

Écrit par : Rosa | mardi, 11 novembre 2008

@ Rosa : Béraud misogyne ? Anglophobe, ça c'est certain ! Misogyne, non.

Écrit par : solko | mardi, 11 novembre 2008

excellent, merci à vous d'avoir ressorti cela.Je vais en parler.Et Béraud ne fut pas un peu facho?Je crois l'avoir entendu?

Écrit par : romain blachier | mardi, 11 novembre 2008

@ Romain : Faché avec la bourgeoisie lyonnaise depuis en gros 1902, fâché avec Ed. Herriot depuis sa défense virulente de François Vernay, fâché avec les Anglais depuis son reportage en Irlande avec Kessel, fâché avec le PC depuis son reportage à Moscou en 1927, fâché avec les fachos depuis son autre reportage à Berlin de 1929, fâché avec De Gaulle depuis juin 40, Béraud fut pétainiste invétéré, chroniqueur dans Gringoire et à ce titre condamné à mort en 44. Mauriac obtint sa grâce auprès de De Gaulle qui avait lu tous ses romans. Il fut condamné au bagne et mourut en 1958. Cela n'empêche qu'il est à Lyon ce que Giono (lui aussi inquiété mais moins compromis) est à la Provence. Et qu'il serait temps que la ville se bouge pour faire quelque chose pour tirer l'oeuvre de l'Enfer où elle se trouve : encourager une expo, une réédition, que sais-je !

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

Oups, quand même , pétainiste invétéré, ça me coince la poularde dans la gorge. Je sais, l'oeuvre...tout ça... mais ça fait mal quand même

Écrit par : Sophie L.L | mercredi, 12 novembre 2008

@ Sophie : C'est une question hyper complexe. Lorsque "Le bois du templier pendu est sorti", l'Humanité a titré "merci Béraud". Il y a plusieurs moments dans l'oeuvre de cet homme qui a fait corps avec l'histoire : Avant 14, les années 20 ou il est un républicain de gauche. L'Après 34 où il vire anglophobe et, à cause de cela, anti gaulliste. La lecture de l'oeuvre journalisitique de Béraud permet de comprendre le siècle. De plus, il n'y a rien de "pétainiste" dans l'oeuvre littéraire, au contraire !
A lire : Ciel de suie, La gerbe d'or. Vous serez surprise

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

Oui, je pense bien que c'est complexe, sinon vous n'en parleriez pas,et sinon je ne vous supporterais pas.

Écrit par : Sophie L.L | mercredi, 12 novembre 2008

....ce qui n'est pas du tout le cas!

Écrit par : Sophie L.L | mercredi, 12 novembre 2008

J'apprécie votre véhémence, je ne sais pas si Romain transmettra en haut-lieu.

Écrit par : Rosa | mercredi, 12 novembre 2008

Vous savez, les sonoramas sont en ligne sur internet en vente j'ai vérifié assez cher. et pas en ligne.
les mettre en ligne ne serait pas une très bonne idée, pour des raisons légales. Je pense qu'on vous en demanderait le retrait si cela était découvert. cela dit vous pouvez prendre le risque de mettre en ligne quelques fragments (je l'avais fait à la radio, mais de très courts fragments , sinon juridiquement je crois que ce n'est pas cool)
pour les mettre en ligne techniquement ça ne doit pas être très sorcier. kl-loth doit savoir. Si vous avez une chaîne stéreo les prises jack bidule qu'il faut (il faut peut être un logiciel pour transcrire le vinyl ) J'ose plus trop la jouer "bon conseils" parce que vous allez me faire une réponse à la Gabin
"Je sais ! je sais !" ;-) ... Enfin à suivre quoi !

Bon sinon , je lis plus haut : "Béraud fût pétainiste ! "
invété en plus !!!... Aïe ! il y un os là.

Écrit par : frasby | mercredi, 12 novembre 2008

@ Frasby : Y'a pas d'os quand il s'agit d'acheter une Renault ni d'aller au cinéma, je crois. Dès que j'ai le temps, je fais un billet sur la terreur dans les Lettres. Paulhan a très bien vu naître la chose la chose. Béraud est "pétainiste" parce qu'à la fin de son existence, dégouté par la deuxième guerre qui arrive après la prétendue "der des ders" qui lui a couté 4 ans de sa vie, écoueuré par l'incompétence de la classe politique française et poussé par son anglophobie,quasi maladive, il refuse de suivre De Gaulle, comme Simenon, comme Giono, comme Pagnol. Sauf qu'il l'ouvre un peu trop. Contrairement à Sartre (qui fit partie de ceux qui le condamnèrent), on n'a jamais vu des officiers de la Weimar applaudir ses textes ; On a vu ça chez Jean Paul Sartre, je le redis, pas chez Béraud.
Béraud est un pamphlétaire à qui on a fait porter le chapeau. D'ailleurs De Gaulle l'a grâcié, défendu qu'il était par Mauriac (Saint François d'Assise) disait-on à l'époque... Bref, à vous aussi je conseille la lecture de Ciel de SUie et de La gerbe d'Or. On en reparlera ensuite...

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

@ Rosa : Merci d'apprécier ma véhéménce. Je suis véhément parce qu'une certaine lacheté de Raymond Barre, en son temps, a eu pour conséquence l'annulation in extremis d'une expo à la Part Dieu sur Béraud, justement. Barre a cédé devant des pressions qui n'ont rien de littéraire. Pendant ce temps, je le redis, on oublie que Sartre accueillait des officiers de la Weimar aux premières de ses pièces dans Paris Occupé. Il faut relire le très bon Jean Paulhan et "Les fleurs de Tarbes", écrites en 1925, pour comprendre comment cette terreur qui fleurit alors dans les lettres se répand comme un poison jusqu'en 40 . Etonnez-vous que la seule littérature digne d'intéret dans ce pays depuis 45 soit une lecture uniquement préoccupée de recherches formalistes ( nouveau Roman). Encore que Joyce ait fait déjà bien mieux ( en allant bien plus loin) que les Butor, Robbe Grillet, Sarraute, Duras et Simon réunis, dont les Français se gargarisent, quelque quarante ans avant eux !

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

"(...) Pour Paulhan, antimoderne à sa manière, plus sobre que Benda, le terrorisme qu'il combattait dans Les fleurs de Tarbes n'était jamais qu'un autre nom du belphégorisme, à une nuance importante près: Benda s'attachait aux effets du belphégorisme, décrivait les apparences de la littérature moderne, tandis que Paulhan entendait remonter aux causes du terrorisme, découvrir les rasions que se donnaient les belphégoriens, c'est à dire mettre au jour leur conception erronée du langage. Paulhan avait pour projet d'expliquer "un défaut évident des lettres modernes-belphégorisme, romantisme, impérialisme "littérature moderne" ou "littérature de choc", de quelque nom qu'on l'appelle -que vous-même vosu bornez à constater, à déplorer". lecteur idéal des Fleurs de Tarbes, Benda n'avait pas vu que Paulhan, fut-ce avec retenue et duplicité, s'en prenait aux mêmes démons que lui, et il s'était contenté de trouver le livre difficile(...) " Bon...toutes ces pages passionnantes c'est dans un très intéressant livre d'Antoine Compagnon: "Les antimodernes, de Joseph Maistre à Roland Barthes"chez Gallimard...

Écrit par : Sophie L.L | mercredi, 12 novembre 2008

@ Sophie : Pour le dire plus simplement, ce que Paulhan attaque, c'est l'implantation de l'idéologie dans la littérature, non ?

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

Je n'ai rien dit monsieur Solko, il y a bien un os chez ikea et tout le monde se couche dessus... et puis j'avais lu votre réponse plus haut donc , on va rester curieux et essayer de trouver ce que vous nous conseillez de mieux chez Béraud...
On sait bien que certaines ambiguités, n'empêchent pas le talent (cf "voyage au bout de la nuit"....) (cf les futuristes italiens) Pour Sartre je ne savais pas, c'est un bel os aussi (à moelle) ... et pour le reste ...( Entre nous, j'aime Joyce et sans être inconditionnelle du nouveau roman, j'ai une admiration pour N .Sarraute ,"les fruits d'or " en particulier un livre qui va bien au delà du formalisme,) un jour on en reparlera . Merci pour votre réponse . BOnne Soirée.

Écrit par : frasby | mercredi, 12 novembre 2008

@ Frasby : C'est quoi l'os Ikea ?

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

Le passé, très cher, le passé trouble de certaines sommités ;-)

Écrit par : frasby | mercredi, 12 novembre 2008

@ Frasby : On s'en tiendra donc là pour ce soir. Je n'achète de toute façon jamais rien à Ikea. Bonne soirée à vous & mes amitiés à Jean Honoré ou son épouse si vous les voyez demain dans leur librairie.

Écrit par : solko | mercredi, 12 novembre 2008

Une trouvaille magnifique dont je vous remercie.

Écrit par : S.Jobert | dimanche, 30 novembre 2008

@ S.Jobert : En terme de rareté, c'est ce qu'il y a de mieux dans tout le blog. Vous avez du nez !

Écrit par : solko | lundi, 01 décembre 2008

Et si on déposait ce beau texte sonore sur le site de la mairie de Lyon ?

Écrit par : guillaume | vendredi, 22 janvier 2010

Avez-vous cet enregistrement disponible ? Il n'est plus sur youtube.

Bien à vous

Écrit par : Maxime | jeudi, 13 septembre 2012

Non hélas, je n'ai pas l'enregistrement moi même

Écrit par : solko | vendredi, 14 septembre 2012

Les commentaires sont fermés.