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vendredi, 07 novembre 2008

In Girum imus nocte

En 1978, peu de temps avant sa mort, Guy Debord proposait ce long métrage qui débute ainsi  "Je ne ferai dans ce film aucune concession au public..."  La voix de Guy Debord lisant son texte (on le trouve dans l'In quarto de Gallimard) s'égrène alors, tandis qu'en plan fixe se justaposent des images en noir et blanc.  "Guy Debord a inventé le film sans fin" écrira Maltin Peltier dans le Quotidien de Paris. C'est que le spectacle du monde et le monde du spectacle apparissent sans fin, en effet, pour qui cherche là dedans un commencement, une histoire, son histoire. A l'occasion du billet d'hier sur la fabrication du héros électoral et de l'allusion de Bertrand Redonnet à Guy Debord, l'amie Frasby m'a laissé en lien cet extrait que sa sagacité est allée dénicher sur Daily Motions. Merci à elle, et merci à tous les commentateurs qui passent sur ce blog. Pour mémoire, Guy Debord s'est suicidé le 30 novembre 1994 dans sa maison à Champot.

http://www.dailymotion.com/video/xfnaq_guy-debord-in-giru...

Nous tournons en rond dans la nuit,et sommes dévorés par le feu
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16:30 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : debord, société du spectacle, in girum imus nocte, société, cinéma | | |

Commentaires

"Nous tournons en rond dans la nuit et sommes dévorés par le feu"

Hypnos et Prométhée, peut-on faire plus charien?

Je lirai et verrai. Merci en tout cas. Ca ne m'étonne pas qu'un marxien comme Debord soit d'une manière directe ou indirecte en lien avec Char. Les Matinaux est vraiment une antithèse de la société du spectacle, sans parler des Transparents qui vont de maison en maison, manger l'oignon (cette image est forte, émouvante je trouve) et causer.

Écrit par : Léopold | vendredi, 07 novembre 2008

Solko & Léopold: c'est quoi un "marxien"?

Écrit par : Sophie L.L | vendredi, 07 novembre 2008

@ Sophie : je trouve ça sur Wikipédia : "Les marxiens sont des militants, théoriciens, penseurs, qui se revendiquent des apports de Karl Marx tout en se démarquant du marxisme traditionnel" Si vous voulez mon avis, je crois que c'est avant toutun jeu de mots...

Écrit par : solko | vendredi, 07 novembre 2008

Je vous remercie infiniment pour ce très bel hommage à Guy Debord, que dire de +++ sinon lire ?

Écrit par : frasby | vendredi, 07 novembre 2008

@ Frasby : Oui. Et constater à quel point la vision qu'il a eue était juste.
Je me demande d'ailleurs si elle est compréhensible des jeunes gens qui sont nés dans cette société-là. J'ai l'impression que, dans la plupart des cas, elle ne l'est pas vraiment. Et c'est assez effrayant ( ou très comique aussi - + même -)

Écrit par : solko | vendredi, 07 novembre 2008

je voulais vous envoyer une petite suite en forme de liens (pour enfoncer le clou de ma sagacité;-)
Vous ne l'avez pas reçue semble t-il ?... j'attends un peu et je réitérerai mon envoi.
Oui Debord était d'une clairvoyance prodigieuse,assez contesté en son temps , remis à toutes les sauces de la mode des milieux branchés parisiens entre la fin 90 et debut 2000.
Je ne sais pas comment Debord a été perçu par les gens de sa génération...d'autant que c'était un personnage très ambigu
qui refusait de se montrer aux médias, un type qui comme Breton faisait des procès terribles à ses petits camarades,parfois injustes enfin personnellement j'en suis mordue, en plus son style d'écriture est superbe ,"la société du spectacle" est une bible si j'ose
dire ;-) Debord "voyait" et pensait "loin", il avait compris avant tout le monde quelquechose d'assez tragique qui se passait dans la société. il avait décrypté les signes avant coureurs d'une déliquescence irremédiable qui lui était cruelle jusqu'au coeur de sa vie personnelle.
ce qu'il a écrit fin des années 60 , aujourd'hui on est en plein dedans , et ce n'est pas fini ... hélas !

Écrit par : frasby | vendredi, 07 novembre 2008

Debord l'a dit lui-même : il fait partie de ces petits-bourgeois dont la crise de 29 a ruiné les parents, : "Je suis né en 1931, à Paris. La fortune de ma famille était dès lors fort ébranlée par les conséquences de la crise économique qui était apparue d'abord en Amérique, peu auparavant. Et les débris ne paraissaient pas pouvoir aller au-delà de ma majorité, ce qui arriva effectivement. Ainsi donc, je suis né virtuellement ruiné". Ces données là, dans ces années là, ont dû le rendre particulièrement sensible et lucide.

Écrit par : solko | vendredi, 07 novembre 2008

Très juste! mais il y en avait d'autres dans son cas, nés virtuellement ruinés et il fût l'un des rares extrêmement intelligent,sensible et lucide ,à vouloir publier ses idées en allant assez loin je trouve dans l'élaboration de ses idées, de son projet (bien qu'il ne caressait au fond aucun modèle de société idéale, Debord n'était pas dupe)
Allez ! pour faire mousser la sagacité de mon purgatoire non dépourvu d'un certain sens de marketing je vous pose mon lien léger et dépassé, pour l'écho des blogos :
http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/06/17/nous-tournons-en-rond-dans-la-nuit-et-sommes-consumes-par-le.html
mais c'est pour mieux vous plonger (mon enfant ;-)) à d'autres liens bien plus interessants qui valent l'effort d'arrêter un peu ses occupations pour s'y plonger (corps et âme ;-) j'espère que ce lien fonctionne après quoi la messe sera dite ;-)
http://www.ubu.com/film/debord_ingirum.html

Écrit par : frasby | samedi, 08 novembre 2008

@ frasby : Oui ma remarque est sans doute maladroite - ou plutôt incomplète - Merci de nous donner la possibilité de visionner le film entier (2ème lien) et de se laisser aussi bercer par l'accent de Debord (comment notamment il nasalise le son "an"). Bon. Merci à vous Frasby, à bientôt.

Écrit par : solko | samedi, 08 novembre 2008

Très intéressant merci l'un et l'autre. Je n'avais pas deviné le superbe palindrome avant de voir la vidéo. Quel âne!

Écrit par : Tang | samedi, 08 novembre 2008

@ Tang:
Telles sont les vertus du latin...
Ne laissez pas dormir Vaste Blogue trop longtemps non plus, il manquerait à beaucoup. Je vous contacte par mail bientôt.

Écrit par : solko | samedi, 08 novembre 2008

Ce latin que je laisse perdre par paresse maintenant que je n'ai plus à l'apprendre... J'aurais dû faire Lettres Classiques finalement.. Maudite paresse.

Pour VB merci Solko je vais faire au mieux. Peut être aussi bien seule la tonalité changera quelque peu. Peut-être qu'à d'autres plus proches et plus lointains à la fois cela apportera un peu de cette légèreté si indispensable lorsque la vie semble un lourd fardeau... Je ne sais. Laissons le temps éclaircir tout cela...

Tanguy

Écrit par : Tang | samedi, 08 novembre 2008

@ Tang : Je me dis parfois aussi que les lettres classiques auraient été mieux : mais ce n'est pas le goût de l'érudition qui parle : la paresse, plutôt, devant les tas de copies. Encore que ce n'est peut-être pas la paresse, mais une résistance assez saine devant l'absurdité d'une tâche qui ne sert plus à grand chose...

Écrit par : solko | samedi, 08 novembre 2008

Elle sert malgré tout, pas à la mesure de nos espérances hélas... Aussi désolante que soit notre charge la barbarie du monde serait sans commune mesure si nous n'étions pas là avec nos maigres efforts... Ce qu'il faut penser. Assurément il faut infiniment plus de courage pour enseigner que pour écrire. Ce dont le vil Bégaudeau devrait s'honorer c'est bien davantage l'enseignement qu'il livra - fut il un échec - que le succès commercial de son Entremur sur papier ou bobine...

Bon courage.

Écrit par : Tang | samedi, 08 novembre 2008

@ Tang : Parce que vous pensez que le vil Bégaudeau a un jour enseigné quelque chose à ses élèves ?

Écrit par : solko | samedi, 08 novembre 2008

Je ne sais pas, je l'espérais.

Écrit par : Tang | samedi, 08 novembre 2008

PS: Décision prise s'agissant de VB. Je me demande si je n'ai pas brûlé les 9 vies de cet interminable matou.

Écrit par : Tang | samedi, 08 novembre 2008

Vous peut-être ... Mais vos lecteurs ?
Vous êtes, de toute façon, seul maître à bord...

Écrit par : solko | samedi, 08 novembre 2008

Bon an mal an, merci à vous encore, pour ce cher Debord . Si on met dans le shaker le verbe qui nasalise on est pas loin de l'analise ... oui bon d'accord, je m'en vais (oups ! et en courant!)
en vous souhaitant un bon samedi ;-)

Écrit par : frasby | samedi, 08 novembre 2008

J'ai quelque peu fuliginé du second degré Solko: j'ironisais sur la tenace vivacité de ce blog condamné à répétition - pour des raisons il est vrai très diverses...

Écrit par : Tang | samedi, 08 novembre 2008

@ Tang : C'est que je ne vous suis pas depuis vos commencements. Je devrais le faire. Un jour, j'irai fouiller dans vos caves et déterrer quelques trésors.

Écrit par : solko | samedi, 08 novembre 2008

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