samedi, 01 novembre 2008
Monde sans évasion possible
« Dès avant même de sortir de l'enfance, il me semble que j'eus, très net, le sentiment qui devait me dominer pendant toute la première partie de ma vie : celui de vivre dans un monde sans évasion possible, où il ne restait qu'à se battre pour une évasion impossible. J'éprouvais une aversion mêlée de colère et d'indignation pour les hommes que je voyais s'y installer confortablement. Comment pouvaient-ils ignorer leur captivité ? Comment pouvaient-ils ignorer leur iniquité ? »

Victor Serge
Mémoires d'un révolutionnaire ( 1905 - 1941)
On peut trouver les Œuvres de Victor Serge chez Robert Laffont (collection Bouquins) dans une édition préfacée par Jil Silberstein et annotée par Jean Rière. Toute la complexité de la situation en Russie, avant, pendant et surtout après 1917 y est exprimée en des termes justes. Les Mémoires d'un Révolutionnaire, notamment, (le texte le plus autobiographique de Victor Serge), expliquent de façon assez douloureuse mais avec grande clarté qu'une génération entière de russes n'eut le choix qu'entre la Terreur Blanche et la Terreur Rouge, et que la première eût été pire pour le plus grand nombre que la seconde qui le fut également. Toute la vie de Serge est traversée par la ferveur révolutionnaire qui hante cette Révolution dès son origine, et par tous les paradoxes qui en découlent. Il meurt dans un taxi, le 17 novembre 1947. En 1954, écrit son biographe, « faute de concession perpétuelle, il est transféré dans une fosse commune. »
Lui dont le nom était devenu célèbre dans le monde entier, il rejoint ainsi la foule d'anonymes que ses pages ont fait vivre, et que traverse une question récurrente - la question bourgeoise par excellence : « Pourquoi écrire un nom ? »
10:49 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : victor serge, littérature |
Commentaires
se battre pour une évasion impossible !
doux paradoxe !!
Écrit par : helenablue | samedi, 01 novembre 2008
Écrit par : solko | samedi, 01 novembre 2008
Le vent fait franchir
Toutes les grilles
Barreaux de l'imaginaire
Sapés comme des milords
Pour relever d'un zeste de bravoure
Les exploits des moulins
Le vent s'amuse
De ces alpinistes en culotte courte
Qui escaladent des rez-de-chaussée
Pour satisfaire des pulsions
Dont ils ignorent la nature
Joyeuse et ludique
Et le vent taquine
La confiance aux ailes pourpres
Souriant aux châteaux de sable
Qui dressent leurs fiers ergots
Sur la mer en goguette
Sous d'augustes tropiques
Écrit par : gmc | samedi, 01 novembre 2008
D'un côté vous avez raison : si l'évasion est impossible, c'est que le lieu d'où elle est pensée est déjà, du moins en terme spirituel, le lieu de nulle part. Mais le vent, dans ce cas, n'est qu'un vent poétique.
Qu'en est-il de la lourdeur historique des hommes ?
Écrit par : solko | samedi, 01 novembre 2008
L'Histoire est un art
Avec une muse légère
Comme l'aile d'un papillon
Les regards mornes plombent
Les récits et les contes
Ne retenant que ce qui leur permet
De valoriser des plastrons
Que la rouille se charge
Tôt ou tard
De ramener à leur juste valeur
Écrit par : gmc | samedi, 01 novembre 2008
Danse macabre de la rouille
Qui parfois est poudre d'os
Danse futile de la douleur
Alliance résolue de tous les contraires,
Nous devons nous y rendre
Mais c'est en escaladant trop souvent
Des échelles de larmes
Or la chair et la pierre
N'ont pas la même chance
Devant le verdict du Temps
Écrit par : solko | samedi, 01 novembre 2008
Écrit par : Pascal Adam | samedi, 01 novembre 2008
Écrit par : solko | samedi, 01 novembre 2008
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