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dimanche, 26 octobre 2008

Le mot d'Hannah

"La culture de masse apparait quand la société de masse se saisit des objets culturels et son danger est que le processus vital de la société comsommera littéralement les objets culturels, les engloutira et les détruira."

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Hannah Arendt, (La Crise de la Culture - 1959)

P.S. : J'aime beaucoup, mais alors beaucoup, beaucoup, la photo du milieu.

13:59 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : littérature, crise, hannah arendt, philosophie, culture | | |

Commentaires

Nous plongeant ainsi dans cette position paradoxale d'espérer que des "objets" culturels ne seront pas en mesure d'être massifiés.

Écrit par : Léopold | dimanche, 26 octobre 2008

Plus que paradoxale : insoutenable. A moins que "l'objet" ne redevienne une "oeuvre", ce qui parait le comble de l'improbable...

Écrit par : solko | dimanche, 26 octobre 2008

enfin un mot d'Hannah merci solko , les photos sont superbes

Écrit par : lucia | dimanche, 26 octobre 2008

J'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup, l'assemblage de ce billet. (la photo du milieu, bien sûr...) et la citation d'une grande modernité. Merci pour Hannah Arendt. Merci, beaucoup !

Écrit par : frasby | lundi, 27 octobre 2008

@ lucia & frasby : Hannah Arendt fut l'une des premières philosophes à penser les données effrayantes du monde moderne tout en cherchant à les inscrire dans une continuité au sein de la culture humaniste, et ce dans une démarche intellectuelle juste, qui écartait le préjugé (qu'ils soit celui hérité du pessimisme en vigueur chez les philosophes de la fin du XIXème ou chez les scientistes béats de la même époque).
"La crise de la culture" a été pillée depuis, et beaucoup répétée, mais rarement dépassée.

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

Ces photos ont quelque chose que je ne sais définir...Tant mieux d'ailleurs, quelque chose qui va au-delà.
Dans la citation, il y a cependant ce concept que je ne saisis pas vraiment, la société de masse, même si le message global est clair.

Écrit par : B.redonnet | lundi, 27 octobre 2008

@ Bertrand : "La société de masse advient, écrit H.A., quand la masse de la population se trouve incorporée à la société" , c'est à dire "lorsqu'elle peut disposer de suffisamment de loisir ( de temps libre) pour la culture".
Ce qu' H.A. analyse, c'est la façon dont une culture de masse est alors créée pour satisfaire cette demande de la société de masse, culture qui se caractérise par une adresse à la masse, justement (audimat) et non plus à l'individu.

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

A propos des photos, je les ai choisies parce qu'elles expriment bien, en même temps que le vieillissement naturel et assumé d'Hannah Arendt, le passage d'un siècle (XIXème) à un autre (XXème). Le geste de sa main, de la première à la dernière photo, est notamment fort parlant.

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

Tout à fait.
Il y a quelque chose de terrible dans ces trois photos. Presque de la désespérance mais ce n'est pas triste. Beau même.

Oui, dit comme ça, je saisis mieux. C'est-à-dire que la culture bascule dans la veulerie dès lors qu'elle s'adresse au plus grand nombre...
Cette culture de masse est très diversifiée, de l'organisation des loisirs aux sous-produits culturels. Le problème est de ne rendre le temps libre que libre en apparence. L' attacher au bout de la plus terrible des cordes : celle de l'abrutissement.
Seule l'imagination des hommes livrés à eux-mêmes est subversive.
D'où, pour le système, nécessité d'une culture de masse. Je dirais une culture à la masse. Pour qu'il n'y ait pas de courts-circuits incendiaires.

Écrit par : B.redonnet | lundi, 27 octobre 2008

L'erreur est toujours (selon moi) de vouloir amener le plus grand nombre à la culture alors que pour être valable, son accès doit venir d'un désir de l'individu sinon la démarche est faussée à la base. Il semble depuis quelques temps que l'on néglige l'instruction au moment où elle est indispensable (là, on fait même n'importe quoi depuis quelques décennies) pour ensuite imposer une culture de masse qui ne repose sur rien. C'est du moins ainsi que je perçois les choses. Cela équivaut à concevoir des maisons sans fondations. Inutile de s'étonner ensuite des résultats.

Écrit par : simone | lundi, 27 octobre 2008

@ Bertrand La plus terrible des cordes, vous l'avez bien dit. Rajoutez que dans un système libéral, cela devient un marché. "Des hommes livrés à eux-mêmes" ? Taisez-vous, malheureux ! Vous allez vous faire pendre sur la place publique ! Une chose pareille, on ne veut plus que ça existe !

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

@ simone : Je suis bien placé pour vous dire que, depuis plusieurs décennies, mais le fait s'est considérablement accéléré durant la dernière, on ne néglige pas l'instruction, on fait en sorte qu'elle n'ait plus lieu (je parle encore de l'instruction des individus, celle de la masse, on s'en occupe !!!). Je ne peux que vous renvoyer à l'excellent bouquin de Jean Claude Michéa, "L'enseignement de l'Ignorance", ou bien encore à Hannah Arendt et le chapitre "crise de l'éducation", toujours dans "la crise de la culture" (folio essais).

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

En réaction au commentaire de Simone: mais d'où vient "le désir de l'individu"?! Comment a- ton un "désir" de culture si autour de soi il n'y en a pas, si on n'est pas né au "bon endroit"? Est-ce que j'écouterais Bach aujourd'hui toute la sainte journée -c'est le cas de le dire!- si je ne l'avais pas entendu chez mes parents toute mon enfance? est-ce que j'aimerais Musset si on ne m'en avait pas parlé à l'école?est-ce que je lirais Mallarmé si je n'avais pas eu comme professeur Jean-Luc Steinmetz? Croire au "désir de l'individu" c'est croire qu'il n'y a pas de chaînes pour certains, pour beaucoup. Tout cela m'agace (pardon Solko de m'enflammer "chez vous"). mais tous ces lieux communs!!! tout cela m'horripile.
Oh et puis zut!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 27 octobre 2008

Bonjour Sophie.
J'entends que vous nous parlez de la culture-héritage, celle qui est transmise par la famille bourgeoise. Les milieux défavorisés ont longtemps, eux aussi, transmis un goût pour la culture à leurs enfants. Cela dit, dans les deux contextes, il y a eu des brebis "perdues", comment l'expliquer ? Il y a surtout, désormais, ce contexte "socio-culturel" examiné par H.A, et qu'elle appelle justement culture de masse, qui a pénétré via les programmes les établissements scolaires publics et privés, et qui rend hypothétique toute véritable instruction, hélas.

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

Non! il s'agit de la culture transmise par l'école républicaine à mes parents et à moi (Bach n'est pas venu dans leurs gênes, mes arrière-grands parents avaient une ferme en charente et ne connaissaient pas Bach!). Pour les milieux "défavorisés"("bourgeois" c'est l'opposé de "défavorisés" ? tiens, tiens!) je ne suis pas d'accord non plus. Quelle culture? Je connais très bien ce milieu et je ne pense pas qu'on transmet une culture quand on est illettré, ou qu'on travaillait dans la mine ou qu'on bosse aujourd'hui comme caissière (généralités évidemment mais bon). Enfin bon, nous ne sommes peut-être pas d'accord -et il n'y a pas mort d'homme!- je trouve qu'on tord la pensée d'Hannah Arendt, remarquable ça va de soi (ce n'est pas moi qui dirait le contraire et pour vous faire une confidence elle m'importe bien davantage que Thibaudet mais vous l'aviez peut-être deviné), qu'on tord sa pensée pour exprimer des opinions avec lesquelles je suis profondément en désaccord, des opinions qui chez certains -je ne dis pas: vous - mènent vite à un élitisme que je ne supporte pas, une horreur à partager, et finalement sous couvert de dénoncer la culture de masse un fort désir de garder ce qu'on lit et ce qu'on aime pour soi.
Bref je soupçonne certains -mais pas vous je le redis, suis-je prudente!- d'être ravis que la situation soit celle qui est dénoncée. Bah, pas facile de s'expliquer ici!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 27 octobre 2008

@ Sophie : c'est que ces petits rectangles sont trop étroits pour un tel débat, tenu de plus par intermittence. La pensée d'H.A , subtile et riche de sa connaissance de toute l'histoire de la philosophie, n'a pas été seulement tordue, elle a été pillée, comme je le dis plus haut, on est bien d'accord sur ce point. Je n'ai rien, pour ma part, contre l'élitisme défini comme la recherche de l'excellence dans tous les domaines, par ceux qui ont choisi tel ou tel domaine de compétence. C'est cette excellence, celle du médecin comme celle du rempailleur de chaises, vous le savez bien, que la culture de masse bouzille. Que la destruction de l'école républicaine (pas simplement d'ailleurs celle de l'école) ait fait le lit de beaucoup, là je vous rejoins aussi. Mais je ne dirais pas qu'un homme illetré n'a pu, dans le passé, et peut-être même encore à présent, transmettre de "culture". Il est vrai que ce type de débats ne peuvent que tourner au café du commerce. Voilà pourquoi je renvoie généralement à des titres de livres, plutôt que de les tenir hâtivement

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

Sophie, pouvez-vous m'expliquer pour quelles raisons des parents (j'en sais quelque chose) ayant fourni une éducation absolument identique à tous leurs enfants, certains seront attirés par les livres et d'autres pas ? Je ne veux surtout pas lancer un débat sur l'inné et l'acquis mais il est évident que le choix personnel existe. Chez mes parents, il n'y avait pas de livres ce qui n'a jamais dérangé mon frère et ma soeur. Nos goûts musicaux ont toujours été différents et je le répète, nous avons tous eu la même éducation. Alors ? ...
Quand le même soir, à la télé une chaîne programme une pièce de Françoise Dorin et un Ibsen, si je constate que la plupart des téléspectateurs iront à la première, vous me traiterez de méprisante élitiste ? Non, c'est ainsi. La sensibilité personnelle détermine plus les choix que l'éducation. Désolée de vous contredire.

Écrit par : de simone à Sophie L.L. | lundi, 27 octobre 2008

Simone, je vous présente mes excuses car jamais je n'ai voulu vous traiter de méprisante élitiste et suis désolée que vous ayiez pu le penser. Solko a raison: le format des commentaires ne permet pas de débat et je n'aurais pas dû le lancer. D'autant que nous sommes d'accord sur le point que vous évoquez. Donc je n'ai pas su formuler ce que je voulais exprimer.
Je m'abstiendrai désormais! Pardon Solko je ne le ferai plus.Car le "pire" -sic!- c'est que je suis ok avec ce que vous pensez, c'était autre chose que je voulais avec trop de présomption "dénoncer": je n'ai pas su le faire. Ah ça m'apprendra!

Écrit par : Sophie L.L | lundi, 27 octobre 2008

@ Simone : Vous avez souvent vu, honnêtement, une pièce d'Ibsen et une pièce de Dorin programmées un même soir sur deux chaines différentes à la TV ? Allez je vous taquine..

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

Pas de problème, Sophie - ce n'était qu'un échange d'idées.
Vous n'avez strictement aucune demande d'excuses à me présenter ! Chacun réagit en fonction de son vécu et c'est précisément de la confrontation des idées que naît la lumière. Rassurez-vous, je n'étais nullement offusquée, j'ai simplement le verbe un peu vigoureux. A bientôt.

Écrit par : Simone | lundi, 27 octobre 2008

@ Solko - Le pire est que cela s'est produit il y a quelques années alors que j'avais encore le cable dont Paris-Première, bien sûr où un certain nombre de pièces était programmé. Ce soir là, il y avait un Françoise Dorin sur une chaîne généraliste et par ailleurs, là j'hésite entre Strindberg et Ibsen mais c'était l'un des deux, cela j'en suis certaine. Je me souviens même avoir dit : " Il ne faut pas se demander ce que les télespectateurs vont regarder " - Ils ont annoncé les chiffres le lendemain, je ne m'étais hélas, pas trompée.

Écrit par : simone. | lundi, 27 octobre 2008

@ Sophie : Il n'y a pas de problèmes. Du moins je n'en vois pas, hormis cette difficulté que nous avons évoquée. Vous sembliez vous en prendre à une forme d'égoisme, voire de cynisme, qui est, c'est vrai, monnaie courante dans certains milieux cultivés. Me trompè-je ? Rien ne vous empêche de préciser ce que vous vouliez dire;à propos d'Hannah Arendt, notamment; hormis toujours ces codes et ces cadres, qui en même temps le permettent. Enfin, pour moi, encore une fois, il n'y a pas de problèmes

Écrit par : solko | lundi, 27 octobre 2008

BEN...POUR MOI AUSSI LA PHOTO DU MILIEUJ'AI LE MEME COUP DE FOUDRE QUE VOS LECTEUR.....MERCI D'ETRE PASSE SUR BROADWAY
jack NYC

Écrit par : jack NYC | mardi, 28 octobre 2008

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