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mardi, 21 octobre 2008

Eh ! Si on changeait de monnaie ?

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Moment de trouble, moment bien bizarre, hier matin, hein, à l'heure que le jour point. Place de la Croix-Rousse, dont chaque coin est bardé de sa banque (ah, pauvres de nous!), distributeurs silencieux où des ombres anonymes comme moi, petits petits pas, retirent un peu de liquide avant de se faufiler pour faire la monnaie à côté, d'un journal ou d'un petit pain au chocolat, puis de s'engouffrer dans des bus ou du métro. Journée, semaine qui commence, bref. Moi, pour tout dire, ça fait un moment que j'ai laissé tomber le journal et me suis rabattu sur le petit pain au chocolat, qui demeure encore, lui, eh oui, vaguement comestible.   

Petit carré doré, jaune lumineux : la boulangerie. J'entre, c'est empli de petits carrés jaunes et dorés, de petits carrés au regard de chocolat, larmoyant comme deux yeux de cocker, bien croustillants à vue d'œil : petits pains au chocolat, la vendeuse m'en tend un, puis me rend sur 20 euros la monnaie ( un pain au chocolat = 0,85 centimes) Et là je me dis : c'est combien au juste le smic horaire ? J'oscille entre 8,5 et 9 euros de l'heure  (un couper /coller sympa et hop ! Avec le bon Gogol le tour est toujours joué. J'étais pas bien loin, dites :

Smic au 1er juillet 2008

Source : ministère de l’Emploi de la cohésion sociale et du logement
décret n°2008-617 du 27 juin 2008 (JO du 28 juin 2008)

Smic horaire brut

8,71€

Smic horaire net

6,84 €

Minimum garanti

3,31 €

Smic mensuel brut (base 35 heures)

1 321,02 €

Smic mensuel net

1 037,53 €

Cotisations sociales au 1er juillet 2008 (13,74 % du Smic brut)

181,51 €

C.S.G. + C.R.D.S. au 1er juillet 2008 (8 % de 97 % du SMIC brut) :

102,51 €

Bon ben, 6, 84 net, ça fait que si la monnaie était aujourd'hui le pain au chocolat, pour une heure de boulot, un smicard en ramènerait très exactement huit, pas un de plus  à la maison. Tout à coup j'ai la nausée, le vertige. En a-t-il toujours été ainsi ? J'essaie de me souvenir... Heuuu

Vous allez m'aider.

En janvier 1968 (toujours dixit Gogol), le SMIG horaire (on dit le smigueu, à l'époque) étant de 2,22 francs, combien valait le pain au chocolat ? 2,22 divisé par 8, ça nous ferait un cours du pain au chocolat à 0,2775 francs. C'est là, me semble-t-il, que le bât blesse... Je fais donc un appel à tous ceux qui sauraient me dire combien coûtait un pain au chocolat en janvier 1968, en centimes de franc -il me semble que c'était moins que 0,27. Mais j'étais plutôt chtiot à l'époque. Dans ce cas-là nous aurions à présent un pouvoir d'achat moindre qu'en janvier 1968.

Pour se remettre un peu dans l'ambiance, une chansonnette de l'autre Joe, il chantait ça en 1968, c'était Joe, Joe... Joe... Comment déjà ? Si vous parvenez à mater la piécette qu'il glisse dans la main de la jolie blonde, ça arrangerait bien nos affaires... 


06:30 Publié dans Les Anciens Francs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : petit pain au chocolat, joe dassin | | |

Commentaires

Avec ma sainte horreur des chiffres, je n'ai rien noté bien sûr mais demeure convaincue que le pouvoir d'achat était nettement supérieur en 68 et pourtant, nous avons essayé de faire une révolution alors que maintenant nous restons le cul vissé sur la chaise ! Chat échaudé ? ...

Écrit par : simone | mardi, 21 octobre 2008

Pas sur le pain au chocolat mais le pain :
A Paris, 68, baguette = 0,44F
En 2008 = 0,87 euros

En 68, le travailleur pouvait avoir 5,05 baguettes
En 08, il peut en avoir 7,86...
Mais en 75, on en avait 8,11 :)
Et en 2003, 9,6 baguettes

Voilà pour les chiffres

Écrit par : Léopold | mardi, 21 octobre 2008

@ Simone : le pouvoir d'achat état sensiblement égal. Tout simplement parce que psychologiquement, le lien arbitraire entre le système décimal (de 1à 10) et les choses est le même, en euro et en franc. 1 franc = 1 euro. On prévoit déjà des pièces de 10, 15 euros, ainsi que la disparition des petites coupures, comme ont disparu les billets de 5 francs (Pasteur) et 10 francs (Berlioz) à partir des années 70 pour le premeir, 78 pour le second...
@ Léopold : Merci pour votre précision. Vous confirmez donc ce sentiment de net recul du pouvoir d'achat enregistré par ce calamiteux passage à l'euro.

Écrit par : solko | mardi, 21 octobre 2008

En effet c'est incroyable comme on dirait un cocker triste avec des yeux en chocolat...Vous y aviez déjà pensé ou c'est hier matin que cette révélation vous est venue?!?
Je me demande sur les blogs des pains au chocolat comment ceux-ci voient les humains qui entrent dans les boulangeries au petit matin....et comment ils en parlent???

Écrit par : Sophie L.L | mardi, 21 octobre 2008

Hier matin, toute une colonie de cockers tristes, en effet, m'attendaient chez le boulanger. Quand nous ne sommes pas là, les pains au chocolat aux yeux de cokers, comme les livres dans les bibliothèques ( cf le blog de kl loth), font tout un tas de truc à leur guise.
Ce qu'ils disent de nous dans leur langue à eux, mieux vaut sans doute ne pas trop le savoir. Croyez pas ?

Écrit par : solko | mardi, 21 octobre 2008

Pour le prix du pain au chocolat, je ne sais pas… mais les timbres poste devaient être à 0,25 il me semble.

http://www.timbres-de-france.com/collection/pag56.php

Écrit par : kl loth | mardi, 21 octobre 2008

@ Kl loth : en s'y mettant à plusieurs, on devrait parvenir à redessiner les contours du pouvoir d'achat réel de l'époque, avec bien sûr, des fluctuations. On aurait, je crois, bien des suprises.
Merci pour ce lien.

Écrit par : solko | mardi, 21 octobre 2008

Bon, les timbres poste sont passés à 0,40 et 0,30 lors de l'invention des tarifs lent et rapide en 1969. Ils devaient donc déjà couter plus que 0,25 en 1968 !

http://www.timbres-de-france.com/collection/marianne1.php

Écrit par : kl loth | mardi, 21 octobre 2008

@ Ki loth : Ce qui est intéressant, c'est le rapport avec le smic horaire dans les deux cas. J'imaginais un monde où on serait payé de pains aux chocolats et, tout à coup, une heure de travail au smic devenait scandaleusement sous-payée, quelques grains de farine cuits, voilà.

Écrit par : solko | mardi, 21 octobre 2008

Oui, beaucoup de travail pour pas grand chose… Working for peanuts (des cacahuètes). Ou presque, comme on le disait dans ma région, "travailler pour le roi de Prusse".

Écrit par : kl loth | mardi, 21 octobre 2008

Ravie de vous retrouver, vous lire. Sur un billet pareil , je ne peux pas comprendre tout ce qui concerne les chiffres et les calculs sur le pouvoir d'achat, les chiffres sont pour moi ce que sont les gens pour Alceste... Mon cerveau ne veut pas. Mais ces petits pains au chocolat, ces colonies de cockers tristes, ça me parle voyez vous, et depuis cette lecture, je crois que toute mon approche de la boulangerie à ce rayon là, va s'en trouver changée... Désormais, je ne vais pas les manger les cockers tristes, je vais les adopter et les élever. Parfois il me prend à rêver que le clocher de la charité est habité par une famille entière de petits pains au chocolat... En rangs dorés, apprenant studieusement notre langage pour un jour devenir les maîtres de Lyon. C'est pour ça qu'il est éclairé ce clocher, pour l'étude, où ces yeux malheureux se mettent, pendant la récréation, à battre des paupières en cadence sur une chanson du Joe (pas Cocker, celui là)... Car si en plus vous nous ressucitez le Joe, c'est la cerise sur le pain au chocolat, une valse de viennoiserie, grâce vous on commence à re-croire en l'avenir, ( en supposant que les colonies de cockers tristes se reproduisent plus vite que nous, évidemment...)
Mais je suis peut être un peu hors sujet là ...

Écrit par : frasby | jeudi, 23 octobre 2008

@ Kl.loth : Je repasse par votre lien avec la poste : c'est proprement vertinieux, l'augmentation des prix, visible à travers l'augmenation des tarifs des timbres-poste. Le roi de Prusse est mort : vive le Roi de Prusse, hélas !

Écrit par : solko | jeudi, 23 octobre 2008

@ Frasby : Vous savez que l'hôpital de la Charité était jadis le refuge des enfants pauvres, que leurs parents ne parvenaient plus à nourrir par les temps de "meurte" (chômage). On les abandonnait devant une porte tournante non loin de la chapelle, au "plaisir" de la Charité... Ces petits pains aux chocolat orphelins auraient donc bien des raisons de pleurer toutes leurs larmes de chocolats, in memoriam de tous les fantômes qui hantent le lieu. Dites donc, on va finir par écrire un roman, si ça continue !

Écrit par : solko | jeudi, 23 octobre 2008

Mais non, je ne savais pas tout cela et une fois de plus mon regard sur les pains au chocolat s'en trouvera changé, encore plus attendri, larmes de chocolats, quels monstres ferions nous d'oser aujourd'hui, les manger, après avoir lu tout cela...
Il faut absolument arrêter ça. Le prochain pain au chocolat que j'adopte, je l'emmène chez un psy ...
(D'autant qu'il y a des thérapies transgénérationnelles qui remontent assez loin dans le passé , sauf qu'il faudra tomber sur un bon psy car si on émet le désir de mettre un le petit pain larmoyant sur un divan, c'est nous qui risquons de finir à à Vinatier avec notre brosse à dents. Il faudra être malin sur ce coup là . Car la vie des petits pains au chocolat orphelins ce n'est pas un roman. Et je ne vous parle même pas de l'omerta imposée par les mitrons , ni de cette boulangerie de la Croix-Rousse qui a le nom d'un livre de Platon...Sinon il faudrait faire un feuilleton...

Écrit par : frasby | jeudi, 23 octobre 2008

Espérons que notre smicard n'achète pas son pain au chocolat en gare de la Part-Dieu. Chez P***, le pain au chocolat coûte 1,50euros, et il n'est pas très bon - je suis moi-même une inconditionnelle du pain au chocolat et j'ai beaucoup de mal à en trouver qui soient vraiment bons (moelleux et juste un peu croustillant ce qu'il faut à l'attaque, pas trop gras, bien gonflé). Solko, si vous avez de bonnes adresse...je suis preneuse.

Écrit par : Myriam | dimanche, 26 octobre 2008

@ Myriam : Il y a en a d'excellents (bon goût de beurre, craquant et beaucoup moins cher) rue de la République, dans un salon de thé qui fait un angle, entre le palais du Commerce et l'Opéra. A l'occasion, losque j'aurai le numéro, je vous laisse l'adresse exacte sur votre blog.

Écrit par : solko | dimanche, 26 octobre 2008

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