Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 13 septembre 2008

Edvige, Gustav, Cristina, Eloi, Ike, Ignace et moi

Une manie récente (cela daterait du début du XXème siècle et se serait généralisé durant les années soixante-dix) consiste à baptiser les ouragans: D'après Dunn et Miller (1960), le premier usage d'un nom pour un cyclone a été le fait d'un prévisionniste australien qui a donné à un cyclone le nom d'un personnage politique qu'il n'aimait pas.  Cette coutume a été, parait-il, instaurée afin de pouvoir communiquer plus facilement avec la population. Lorsqu'un cyclone se révèle particulièrement meurtrier, on le retire des listes en signe de deuil. Sinon, tant qu'il n'a pas "tué", son nom est réutilisé par la suite. Ainsi, avant le Gustav qui a récemment sévi, d'autres Gustav (en 1996, en 2002) étaient passés plus inaperçus. Voici la liste des prénoms attribués aux futurs cyclones tropicaux de l'hémisphère nord.

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Arthur
Bertha
Cristobal
Dolly
Edouard
Fay
Gustav
Hanna
Ike
Josephine
Kyle
Laura
Marco
Nana
Omar
Paloma
Rene
Sally
Teddy
Vicky
Wilfred

Ana
Bill
Claudette
Danny
Erika
Fred
Grace
Henri
Ida
Joaquin
Kate
Larry
Mindy
Nicholas
Odette
Peter
Rose
Sam
Teresa
Victor
Wanda

Alex
Bonnie
Colin
Danielle
Earl
Fiona
Gaston
Hermine
Igor
Julia
Karl
Lisa
Matthew
Nicole
Otto
Paula
Richard
Shary
Tomas
Virginie
Walter

Arlene
Bret
Cindy
Don
Emily
Franklin
Gert
Harvey
Irene
Jose
Katia
Lee
Maria
Nate
Ophelia
Philippe
Rina
Sean
Tammy
Vince
Whitney

Alberto
Beryl
Chris
Debby
Ernesto
Florence
Gordon
Helene
Isaac
Joyce
Kirk
Leslie
Michael
Nadine
Oscar
Patty
Rafael
Sandy
Tony
Valerie
William

Andrea
Barry
Chantal
Dorian
Erin
Fernand
Gabrielle
Humberto
Ingrid
Jerry
Karen
Lorenzo
Melissa
Nestor
Olga
Pablo
Rebekah
Sebastien
Tanya
Van
Wendy

 

En France, il fut un temps où passer la nuit chez Gaspard, c'était passer la nuit au violon; nos anciens n'allaient pas jusqu'à prénommer le Mont-de-Piété où ils laissaient leurs économies, mais ils disaient "Chez ma tante..." L'habitude d'humaniser des événements ou des  circonstances désagréables est donc avérée . Et comme, quelque violents que soient certains de nos orages, nous n'avons pas (pas encore) de véritables ouragans à baptiser, alors nous baptisons nos fichiersEdvige, Cristina, Eloi... Sur ce lien, les premiers à avoir protesté.

Quand même, sauf à rendre aimable ce qui ne l'est pas, tolérable ce qui ne l'est pas, humain ce qui ne l'est pas, je ne vois pas à quoi cela sert de baptiser d'un doux nom d'être des choses aussi détestables qu'un fichier de renseignements, ou encore un ouragan, ou encore son propre patron. Car vous avez remarqué que les patrons aussi se sont mis également, depuis une vingtaine d'années, à se faire appeler par leur petit nom, voire même, dans certaines entreprises, à se faire tutoyer par ceux qu'ils gouvernent... C'est devenu un lieu commun.

Alors, pourquoi ne pas appeler Albert ou Angelina sa déclaration d'impôts, afin de se la rendre -pourquoi pas ?- plus sympathique au moment de la signer. Je propose que tous les radars parsemés sur les belles routes de France portent désormais le nom d'un saint-patron de la Légende Dorée de Jacques de Voragine. Quitte à être flashé, autant se donner l'impression qu'on l'est par un saint ou un martyr, c'est tout de même plus classe de laisser entre des mains de Bien-Nommés quelques points de permis, non ? Restent enfin toutes les caméras de surveillance qui passent leur temps à nous identifier à chaque coin de rue, identifiées, pourquoi ne le seraient-elles pas, elles aussi ? ". Eh oui ! J'ai intérêt à pisser droit car un peu partout, Joaquim, Hermione, Wendy et Olga, m'ont désormais à l'oeil... Fut un temps  (1937), le joyeux Fernandel chantait la chanson que voici : Pourquoi n'en ferions-nous pas l'hymne, joyeux autant que dérisoire, de notre nationale et désolante infortune ?


22:32 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : politique, sarkozy, actualité, edvige, fernandel, cyclones tropicaux | | |

Commentaires

Hermione pour une caméra vous filmant en train de pisser ! Ca, c'est du sacrilège. Racine méritait-il ça ? Je pense que Roselyne, Rachida, Ségolène, Michèle... conviendraient mieux.

Écrit par : Porky | samedi, 13 septembre 2008

Vous oubliez, cher Porky, l'arbitraire du signe démontré par le bien-nommé Ferdinand, qui pourrait demain, drôle de retour des choses, ça c'est sot mais sûr, devenir un programme informatique, un satellite-espion ou une centrale atomique... Enfin, que Racine me pardonne car ses Mânes savent bien quelle dévotion je lui porte, lui dont l'effigie, sur les billets de cinquante francs de notre jeune temps, vit mes premières dépenses d'importance, si j'ose dire.
Bien à vous.

Écrit par : solko | samedi, 13 septembre 2008

Et puis, entre nous, je ne serais pas du genre à montrer ma b... à Roselyne, Rachida, Ségolène, Michèle et consoeurs de la gent politique. Dans votre énumération à la Prévert de dames gouvernantes, vous oubliez Martine (les gens du Nord vous pardonnent !)...

Écrit par : solko | samedi, 13 septembre 2008

Ou Christine Lagar...

Pourquoi autant de noms de femmes pour les fichiers? Cristina, Edvige... On devrait appeler misère Nicolas et terrorisme Georges (Junior).

J'apprécie votre note, toujours aussi bien menée.

Écrit par : Léopold | samedi, 13 septembre 2008

Et si on virait tous les noms communs pour les remplacer par des prénoms ? Ex : "Je vais aux Nicolas" ou bien "Quel brise-François !" Ca pourrait être amusant...

Écrit par : Porky | dimanche, 14 septembre 2008

Au commencement était bien le Verbe, alors, pourquoi pas !

Écrit par : solko | dimanche, 14 septembre 2008

Je constate encore une fois que votre misogynie à tous vous étouffe. Quant à ceux qui utilisent des noms vaguement masculins j'ai des doute sur leurs mœurs et j'appellerai les responsables d'Edvige sur le coup.
Amicalement,
FLL

Écrit par : file la laine | dimanche, 14 septembre 2008

File la laine, qui sont donc ces "vous tous" que vous mettez si rapidement dans le même panier ? Pour ma part, je nomme également du doux nom d'Albert ou du plus doux encore d'Angélina ma déclaration d'impots, de Joaquim comme d'Olga ces vilaines caméras qui nous surveillent quand nous errons de rue en rue, sur la trace d'une pensée vive. Les autres intervenants sont responsables de leurs commentaires. Mais j'apprends avec bonheur le début de vos défilés bloguesques. Laissez-moi donc tisser avec votre naissant délire un amical lien, et rappelez-vous, cygne qui logez en haut des marches, que pour bien filer la laine, il convient de ne jamais tousser.
A bientôt de vous relire.

Écrit par : solko | dimanche, 14 septembre 2008

'scusez les fautes cher Maître, ce ne sont que des fautes de frappe bien évidemment!

Écrit par : file la laine | dimanche, 14 septembre 2008

Merci Solko, une fois encore c'est du bon grain de ces moutures que j'aime bien et comme il n'y a rien à rajouter dans l'opinion, tant c'est parfait
J'espère que vous ne montrerez pas vos trésors de guerre( ou précieux bijoux intimes ) à cette blonde cavalière, une blonde assez virile) qui mène nos soldats et se démène comme un vrai gars.
Une blonde pas vraiment du genre frêle ,ni angélique, qui porte le carré de soie comme un fusil, mange les fayots sur le tas, pas une fleur qu'on effleure
une blonde qui n'épluche pas les smarties pour faire la mousse au chocolat
"auprès de ma blonde ?" voilà c'est presque ça..
(même que le nom évoque en partie le prénom de la Sainte vierge ...) Une femme de tête que cette blonde là.
Non ? vraiment vous ne voyez pas ?

http://www.youtube.com/watch?v=iBwGmOexmNo

Écrit par : Frasby | dimanche, 14 septembre 2008

Je découvre votre blog par cet intéressant article. Je reviendrai de temps à autres m'y re balader. Merci. Hélène O

Écrit par : Hélène | jeudi, 18 septembre 2008

Merci de votre passage. Et puisque vous-même avez remarqué l'analogie, revenez avant 2012 !
Bien à vous...

Écrit par : solko | jeudi, 18 septembre 2008

Les commentaires sont fermés.