jeudi, 18 octobre 2007
Le jour où LIBERATION a définitivement perdu son âme.
Je sarkozisme, tu sarkozismes, nous sarkozismons, ils sarkozisment... Le 18 octobre 2007, grève des cheminots et divorce élizéen entrent en collusion dans l'événementiel du jour. En trois actes, Laurent Jaffrin et son équipe de bronzés à cols ouverts choisissent de faire la une sur le couple déchiré. A l'intérieur, Antoine Guiral s'en donne à cœur joie dans le cliché people et le lieu commun larmoyant. De l'apogée à la liberté en passant par la dégringolade. On dirait, nom de Dieu, du Yasmina Reza !
Première page atroce : Cecilia en desperate housewife. De dos, Nicolas peut jubiler. Il a définitivement gagné. Dans l'opposition, il ne rencontre plus d'opposition. Ou du moins, plus que cette opposition people et frelatée que pratique l'ex-journal de Sartre devenu journal de Rothschild depuis des mois déjà. Nicolas peut se réjouir : L'annonce de son divorce à venir, dont tout le monde se fout en réalité, est jugée plus essentielle qu'un traitement sérieux de la grève des cheminots. Comble de l'ironie, en attendant d'improbables bus, RER ou métro, le français moyen aura eu tout le loisir en ce triste jour de s'informer en long, large et travers sur tous les déboires de ce couple, au fond quelconque par les temps sordides que nous vivons : un opportuniste véreux et une courtisane de luxe.
Séparation des Sarkozy: «Il est temps de refermer la page de l’américanisation de la vie publique»
Il serait temps de refermer aussi l'américanisation de Libération, ainsi que la peopolisation de la presse dite de gauche en général, d'ailleurs. Libé était devenu depuis longtemps un torchon, c’est désormais une serpillère. Car sinon, le sarkozysme aura, de fait, gagné, et pour longtemps, son droit de cité : Je sarkozisme, tu sarkozismes, nous sarkozismons, ils sarkozisment... Quand l'opposition à Sarkozy n'a plus qu'une fonction, à la fois sociale et médiatique, celle de légitimer son sacre, elle devient la face cachée de ce dernier. Entre Libé et n'importe quel gratuit, il n'y a désormais plus qu'une différence : son prix. Qu'il ne s'étonne pas si son chiffre d'affaires continue de s'effondrer.
16:30 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : libé, libération |
Commentaires
Bien envoyé, camarade. Mais ça fait déjà un moment que libé et autre nouvel obs ont passé l'arme à droite...
Écrit par : Porky | vendredi, 19 octobre 2007
Qu'avec moi vous êtes donc méchant ! Je porte les stigmates d'une vie dont même un RMiste ne voudrait pas. Heureusement qu'il y a des blogs qui me défendent. Votre ami fond de culotte a plus de respect pour moi. Au moins, il me donne la parole pour m'exprimer. Oh, que vous me decevez !
Écrit par : Cunégonde | vendredi, 19 octobre 2007
Bravo et sans ironie pour l'album photo. Et merci pour les compliments.
Écrit par : Porky | vendredi, 19 octobre 2007
Gaston Couté est parfait. Connaissez-vous Montéhus, que Lénine allait applaudir ? Est-ce un si grand crime de passer de Sartre à Rotschild (mot qui veut dire "bouclier rouge") ? Libération n'a-t-il pas perdu son âme lorsque July en est devenu le seul patron, patron au sens actuel ? Tous ces journaux courent désespérément après les goûts (?) des lecteurs. Pendant ce temps le Guardian tire à 3 millions.
Écrit par : jour de galère | vendredi, 19 octobre 2007
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