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samedi, 07 novembre 2009

Tire 11 millions d'euros & tire toi...

Appelons-le Tony. Tony M …. Un gars de 39 ans aux yeux bleus.

Il fait depuis dix ans ce drôle de boulot : convoyeur de fonds.

Il loge dans un petit appartement de Villeurbanne. Seul.

Villeurbanne c’est comme Vaise ça commence par un v.

V comme vis ta vie

Jeudi matin, 5 novembre, voilà donc Tony ainsi que deux de ses confrères, occupés à faire la tournée des billets dans le quartier de Gerland à Lyon.

Dans leur beau camion blindé – tous les gosses rêvent d’en faire rouler des beaux comme ça sur le parquet – ils sillonnent les rues du huitième arrondissement. Rue Pierre Sémard (qui du coup, entre dans la légende), ils se garent devant une annexe de la Banque de France pour charger 47 sacs bourrés de liquide.

Des sacs bourrés de liquide, c’est super, ça. Et ça fait drôlement travailler l’imaginaire, et tout le reste, le pognon.

Tous ces billets censés alimenter les distributeurs de pognon du quartier.

Vous savez tous ces trucs infâmes qui vous disent ni bonjour ni merci : tiens, donne moi ton code, prends ton fric, barre-toi.

Et donc les trois mecs chargent le fourgon de leurs 47 sacs. Tony et ses copains, même pas nerveux. La routine, quoi. Le véhicule se gare ensuite rue Duvivier (tout ça, c’est du boulot pour Marcel). Les deux convoyeurs collègues de Tony descendent pour aller chercher un sac supplémentaire – oh rien que quelques dizaines de milliers d’euros. Arrêt sur image : Vous voyez-vous tout seul au volant d’un fourgon avec 11 millions d’euros à portée de mains ?

 

En quelques secondes, le Tony passe dans un autre dimension.

 

Puisqu’à partir de là, personne, non, personne n’a revu le Tony. Le système du GPS du véhicule, déconnecté. Une heure et demi plus tard, à quelques centaines de mètres de là, rue Montagny (une troisième rue de Lyon à entrer, ce matin-là, dans la légende) on retrouve le gros jouet de gosse abandonné, vide évidemment.

 

Chez lui, la brigade de répression du grand banditisme a trouvé le frigo vide également. Pas même une boite de sardines ou un vieux bout de beurre. Nada. C’est drôle, d’écrire une phrase comme ça : la brigade de répression du grand banditisme a même pas ramené un vieux morceau de beurre. Les comptes bancaires de Tony ont été vidés, il y a une quinzaine de jours. Le procureur de la République de Lyon répète ça aux journalistes, comme un benet. Tony M… est activement recherché en tant que « témoin capital ». Derrière lui, il laisse que du vide.

Ce matin Tony avait droit à sa photo dans le journal. Légitime. Coupe de cheveux sage. Petit blouson qui sentait son Prisu. "Légèrement taciturne" ont dit ses voisins.

Tu parles.

Ce que tout ça dit de la vie et des coulisses de la vie.

Vous avez le droit d’imaginer ce que vous voulez.

Moi, je dis bravo Tony.

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20:31 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : tony musulin, transports de fonds, actualité, société | | |