dimanche, 13 juin 2010
La plaine mortelle
Ridicule, dit Obama à propos de l’effort entrepris par BP pour endiguer la fuite de pétrole. Minuscule, réplique Tony Hayward, pour qualifier le volume de pétrole se dispersant dans le volume total d’eau de l’océan : Ridicule, minuscule : ne dirait-on pas que ces deux hommes ne parlent que d’eux-mêmes ? « Il est dommage que la nature ait besoin de nous confronter violemment à notre propre insignifiance pour nous rappeler l'ordre des choses. » tance de son côté Nicolas Hulot, vertueux représentant de l’écologie presque politique.
Tandis que l’action BP plonge en Bourse, Obama la suit dans les sondages. Du coup, certains commencent à s’émouvoir du sort prochain, qui de son cours, qui de sa popularité. Comme si c’était cela qui comptait ! Que peut-on pourtant attendre de ces deux minuscules et de ces deux ridicules ? C’est évidemment tout le système, dont le mode de vie qui nous est imposé nous rend complices qui a grignoté chaque jour et finit sous nos yeux de lentement dévorer la beauté du monde. La planète évidemment survivra à nos exactions collectives. Mais dans quel état ? Et pour son bien, sans doute n’y serons nous plus. Poséidon et son trident, lentement abîmé par et dans la conscience des hommes, aura changé sa vague douce en un miroir, où réapprendre notre propre noirceur. La plaine liquide d’Homère sera redevenue méticuleusement mortelle.
17:54 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : obama, tony hayward, bp, marée noire, actualité, politique, société |