mardi, 07 juin 2016
... Novo cedat ritui
I
Dieu ne date pas d’aujourd’hui,
Telle est même sa principale raison d’être encore.
Demeure, de demeurer,
Dieu des trois églises, militante, souffrante et triomphante,
Dieu ne date pas non plus d’hier,
Puits sans commencement de sa propre autorité,
Ainsi que par Lui tout a été fait
Tout sera fait, Amen.
Dieu ne date pas non plus de demain
Sectes et faux-prophètes sèment en vain
L’Eternel ni d’un siècle ni de l’autre les confondra toujours,
Ni de ce temps-ci, ni de celui-là.
II
J’entrais dans une église et m’agenouillai longtemps
Devant le Saint-Sacrement ensoleillé du dedans.
Le Fils de Dieu me vit
Et me dit :
Sais-tu combien d’hosties furent dévorées, depuis le Golgotha ?
Bien plus que l’Antiquité n’égorgea de taureaux et de moutons,
Mon corps est aussi victorieux qu’invisible
Aussi disséminé que glorieux.
De tous à jamais la pierre angulaire
Je suis
Le sacrifice de ton frère
Que tu n’as plus besoin de faire.
Mais se laisser aimer demeure plus difficile que combattre
Agir bien plus simple qu’adorer.
Tel est l’outrage des hommes de ce temps,
Contre la croix, leur péché le plus grand.
III
Moi devant Toi, Corps supplicié, ressuscité,
Corps glorieux qui sauve ma vie chétive de tout commerce avec Dieu qui ne soit d’Amour,
Qu’ai-je à quémander, à vouloir ?
Il n’est plus de demande, seule vaut l’oraison :
Tel Job, je dois me taire à la fin
Même si par Toi je connais un jour l’immense gloire du salut,
Le siège de mes mots ignorera toujours la dimension du sacrifice.
Tantum ergo Sacraméntum
Novo cedat ritui...
Et me laisser devenir le berceau de cet enfant né,
La Croix de ce Messie supplicié
Le tombeau de ce Corps en allé
Le trône de ce Ressuscité.
Raphaël, La dispute du Saint Sacrement, Chambre de la Signature,
Détail (si l'on peut s'exprimer ainsi...)
10:13 Publié dans Des poèmes, Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : raphaël, la dispute du saint sacrement, chambre de la signature, vatican, poésie, christ, christianisme |