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lundi, 29 juin 2009

Je classe, tu classes, nous classons...

L'Unesco vient de classer seize nouveaux sites au Patrimoine mondial de l'humanité. Le phare Brigantium, dit le phare d’Hercule à cause de ses 55 mètres de haut ce qui, du temps des Romains, représentait encore quelque chose. Ce phare est situé à l’entrée du port de la Corogne, en Espagne. La légende prétend qu’Hercule, après avoir liquidé le géant Gyrion, aurait entérré le chef de ce dernier dans les fondations même du bâtiment et qu’il aurait ensuite installé lui-même le miroir réfléchissant du sommet. Les ruines de Loropeni, situées sur le territoire du Burkina Faso rejoignent pendant qu’il en est encore temps le vénérable classement. Le palais du financier Alfred Stoclet à Bruxelles, construit entre 1907 et 1911, temple avant-gardiste de l’Art Nouveau à l’époque de l’Art Déco, le système hydraulique de la ville de Shushtar dans le Khuzestân, les quarante-tombes de la dynastie Joseon en Corée du Sud, dans les Andes le site archéologique de Caral-Supe, le centre historique de Levoca en Slovaquie, l’aqueduc gallois au nom imprononçable (Pontcysyllte) qui depuis 1805 traverse la rivière Dee, au-dessus de la vallée de Llangollen, à Santiago l’ancienne ville coloniale Ribeira Grande, la Chaux-de-Fonds et sa fabrique horlogère, la saline de Salins les Bains… toutes ces réalisations plus ou moins humaines tombent également dans l’escarcelle de l’UNESCO. On classe aussi des montagnes : En Chine, le mont Wuhtaï et ses 53 monastères ; au Kirghizistan, la montagne sacrée de Suleiman-Too, au croisement de plusieurs routes de la soie. En Italie, la Chaine alpine des Dolomites ;  et pour finir, on classe aussi de l’eau : La mer des Wadden, mer côtière qui longe les Pays Bas et le Danemark ; aux Philippines, les atolls du parc naturel de Tubbataha.

Tout ceci est très politiquement correct, très joli.

Très.

En tous points conforme avec la maladie des temps, qui consiste à se fabriquer une bonne conscience à coups de dossiers administratifs. Pour qui connait l’administration, c’est risible. Classera-t-on également la banquise et ses ours blancs, le Gulf-Stream et ses beaux tourbillons, l’Amazonie et ses oiseaux multicolores, la lune et ses croissants mélancoliques ?

Jusqu’à ce jour abominable où nous découvrirons, malades et blasés, qu’on vient de classer l’air non pollué, que seuls les touristes fortunés auront le droit de respirer…