mercredi, 16 octobre 2013
Langage, qui le possède
Es-tu bien sûr que ta gorge s’emplit de tes propres mots
Quand vous dévalâtes le chemin vers l’eau sans taches
Et que tu lui déclaras ta flamme ?
« Je ne veux pas de mots inventés par quelqu’un d’autre », disait Hugo Ball
Orgueil, déraison, sagesse ?
Peut-être eut il mieux valu, tel l’évêque magique de Zurich,
Lui dire ; jolifanto bambla o falli bamblagrosβiga m’pfa habla horem
Qui sait ? Le quiproquo eût peut-être été moindre
En biaisant l’arbitraire du signe aussi fauvement..
Mais tu lui dis je t’aime, simplement je t’aime
Comme tu avais vu faire, entendu dire, senti en toi
Le mot et tant pis si, en s'imprégnant du temps,
Il déroula sous tes pas le tapis de la mort,
Langage, qui le possède ?
22:34 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : hugo ball, dada, littérature, poésie |