vendredi, 01 juillet 2016
Ars vivendi
Devant l’incessant déferlement d’informations, l’homme contemporain est sommé soit de simplifier, soit de sélectionner, soit d’ignorer. Attitude défensive, dans les trois cas. Je simplifie, afin de ne pas m’encombrer inutilement l’esprit. Je sélectionne, afin de demeurer centré sur ce que je peux encore « maîtriser » du flot de discours qui m’environne. L’ignorance, enfin. L’ignorance afin de ne pas avoir besoin d’oublier par la suite : l’ignorance est la forme la plus immédiate de l’économie. N’est-elle pas encore ce qu’il y a de plus racé, de plus juste, de plus inévitable ? Je ne saurai pas combien de gens sont morts dans cet attentat, ni quel fut le score final de ce match, ni le résultat de ce vote. Je ne saurai pas. D'hier à demain, j’ignorerai quelle forme particulière aura pris le chaos pour m’entraîner hors de moi-même et me laisser exsangue entre ses filets. Finalement, je choisis de demeurer vif sur ma propre rive, sans la moindre illusion sur les qualités intrinsèques de la moindre Nouveauté, tout occupé, tout enchanté de ma permanence.
Juillet, pourtant, ne nous quittera pas sans que notre permanence ait pris trente et un jours de plus par la figure, alors autant que chacun d’eux soit le plus doux possible, le plus spacieux, le plus étiré, le moins chargé des vociférations du monde qui se rétracte dans sa colère, en un mot, le plus dense, le plus singulier, le plus complet. Or pour savourer le plus singulier de chaque jour, rien de tel que d’ignorer tout ce qui cherche partout obstinément à le configurer à notre place, à le couvrir malgré nous de honte ou de ridicule, de colère ou de peur, d'espoir ou de remords. Que le silence demeure l'accueil le plus propre de ce qui en lui réside de plus divin ...
Campagne, non loin d'Ars-sur-Formans
18:32 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ars-sur-formans |
Commentaires
Est ce Ars, de l'abbé Vianney ?
Les résultats de foot sur le même plan que les attentats, ou presque, les morts qui n'engendrent qu'un sentiment d'indifférence, du moment que "c'est loin...." tout ça dégoute un peu.
Écrit par : Julie | dimanche, 03 juillet 2016
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