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mardi, 25 février 2014

L'ecole, la culture, deux combats opposés

L’uniformité gagne le monde et les pays. J’ai lu l’autre jour, dans un billet de Didier Goux, que le sens de la justice a remplacé celui de l’Histoire dans l’appréhension des événements contemporains par l’opinion. C’est très frappant. Ce qu’on raconte de l’Ukraine en ce moment en est un exemple éclairant. Ce que les oligarchies européennes proclament juste est juste pour l’opinion, dans le système tautologique qui est le leur. C’est le fruit d’une propagande globale, qui intègre l’école, les médias et chacun de nous, à moins de se retirer vraiment dans des lectures privées, voire sacrilèges, de fermer toutes les écoutilles.

Nous sommes dirigés par des gens que nous n’avons pas choisi, dont les politiciens élus sont les valets de pieds. L’information est totalement à la botte du pouvoir, c’est sidérant. L’inversion des valeurs est sidérante, spécialement chez les gens de gauches dont certains, que je rencontre, ont l’esprit critique totalement anesthésié, et la pensée naufragée.

Reste la culture. J’en parlais avec « une prof », l’autre jour. Elle me disait que dans sa jeunesse, la culture n’était pas accessible à tous, et que maintenant, tout le monde peut entrer au lycée, alors… Voyez où elle voulait en venir. En disant cela, elle prit un air si niais, si niais…

La niaiserie, c’est la conviction affirmée dans la chose fausse.

Le lycée, un lieu de culture ? On a fait vivre, et on continue encore, à faire vivre les gens dans de telles superstitions. Le lycée n’est qu’un banal lieu de socialisation, imprégné comme rarement il le fut d’une idéologie contemporaine qui vomit le fait culturel et s’en tient garde à la fois. C’est curieux à observer.

La superstition de la culture a pris la place de la culture véritable. Cette culture française, qui s’acquérait par l’apprentissage du grec et du latin, des auteurs classiques, de la lecture des philosophes européens et des Pères de l’Eglise, de l'apprentissage des sciences et de la logique n’est certes pas morte. Mais l’Education Nationale qui avait charge de la transmettre, n'est pas dépassée, comme la propagande le fait croire: elle est dirigée d’une main de fer par les maîtres de l’OCDE, et s’est donnée pour mission, depuis l’après-guerre sans doute, de la liquider. Les trente-cinq dernières années furent, de ce point de vue, avec ce qu’on appelle la massification, une entreprise particulièrement efficace, autant que consternante. A croire - et c'est le phénomène d'inversion le plus stupéfiant, que l'école et la culture mènent désormais deux combats opposés.

23:22 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (2) | | |

Commentaires

« La pensée naufragée » tout est dit.
Et le sens critique anesthésié et la prise de temps nécessaire à la réflexion réduite à zéro par le tsunami dévastateur de l’information obligatoire, le libre arbitre, la souveraineté du raisonnement foulés aux pieds… Des combats opposés, dites-vous. Plus : contradictoires, antinomiques.
Cette prof peut-être aurait-il fallu lui répondre par analogie goguenarde : « jadis aussi, les gens n’avaient pas accès à la télé, internet et tout. Ils en savaient moins, mais ils savaient mieux. Le peu qu’ils savaient, ils le savaient avec leur tête plutôt qu’avec celle des autres ».
Vous faites allusion à l’Ukraine : je suis sidéré, révolté de voir comment on vend à la chaumière cette « Révolution. »
Pensez que la clique innommable au pouvoir en France s’insurge, crie, condamne et vilipende, hurle à l’Etat de droit, aux valeurs de la République et tout le merdier pour des vitres cassées à Nantes par des gens qu’on dit »anarchistes » et, dans le même temps, reconnaît le lundi matin un pouvoir en Ukraine né le dimanche soir sur un coup d’Etat armé! Pouvoir pris par des « manifestants pacifistes » organisés en milices paramilitaires et armés jusqu’aux dents !
On lit dans la presse que les Européens saluent le retour de la Démocratie ! Salopards ! Ils savent très bien que, pour peu fréquentable qu’il ait été, Ianoukovitch était un Président sorti d’urnes en 2010 dont nul, sinon ses opposants en Ukraine dont la milliardaire corrompue aux tresses comme un diadème, n’avait songé à contester la légitimité. Et ce, malgré la présence « d’observateurs étrangers lors du scrutin…
Hollande sera comptable devant l’Histoire d’avoir applaudi à un coup d’Etat armé lui qui a peur de son ombre dès qu’une mouche pète un peu trop près de son nez !
Tout cela est révoltant, déprimant…
Je m’en retourne à ma littérature. A ma culture personnelle, pour en revenir au sujet…Comme une espèce de havre illusoire au milieu d’un champ truffé de mines !

Écrit par : Bertrand | mercredi, 26 février 2014

". L’inversion des valeurs est sidérante, spécialement chez les gens de gauches dont certains, que je rencontre, ont l’esprit critique totalement anesthésié, et la pensée naufragée."

Oh, oui !

Écrit par : Jérémie | jeudi, 27 février 2014

Les commentaires sont fermés.