mardi, 24 décembre 2013
I just want to be alone
Cette romanesque Mme Grusinskaya, dégoulinant d’ennui, de langueur et de plaintes en sa vaste suite, comme si le luxe lui était à jamais indifférent, où qu’elle n’en possédait pas la clé. Et puis, ce comportement affecté, ces trémolos dans la voix. Tout parait surjoué, comme pour combler le vide et pallier les humaines insuffisances. Mais c’est méconnaître le parfum à la fois si profond et si désuet de ces années 1930.
« Qu’est-il advenu depuis ce moment-là au cinéma ? ». Beaucoup de choses, relevant de la prouesse technique ou managériale, assurément. Mais de l’art véritablement, des personnages, un lieu, des répliques, des scènes comme ce Grand Hôtel de Goulding aux relents shakespeariens, nenni. Dans les polars d’aujourd’hui, on ne montre plus que des équipes à l’œuvre, comme si le héros solitaire ne peut être que vaincu. Ce que signifie ce « I just want to be alone » si calmement, si douloureusement soufflé par Garbo, finirons-nous jamais d’en comprendre toute la décisive portée ?
11:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : greta garbo, goulding, grand hôtel, cinéma, grusinskaya |
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