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mardi, 15 octobre 2013

Tristes urgences

Des centaines de malades attendant parfois jusqu'à 24 heures pour disposer d'un lit en service d'urgences, des médecins transformés en hôteliers et perdant leur temps à téléphoner aux quatre coins des villes pour placer leurs malades : Tandis que le racket  banco-fiscal se poursuit à chaque étage de l’impôt, tandis que les Hotel Dieu, fermés l'un après l'autre, se métamorphosent en hôtels de luxe pour noceurs milliardaires, tandis que Marc Zuckenberg achète tout un quartier pour être en paix chez lui (lire ICI), l'hôpital français se délite dans l’indifférence, si j'ose ce jeu de mots douteux. Et la priorité de l'Etat semble ailleurs. On se demande où.

 

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13:18 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : hôpital, urgences, france, politique | | |

Commentaires

Cette question de l'hôpital français est tellement vive que j'ai du mal, à l'évoquer, à garder mon calme.

Je ne reviens pas sur la question de la dette. Il est tellement évident qu'il faut la restructurer, en ôter l'immense part illégitime, que lorsque nous l'aurons fait, la solution de l'austérité partout prônée battra de l'aile.

En attendant, ce qui se passe pour l'hôpital est on ne peut plus révoltant. La loi Bachelot du 21 juillet 2009, dite Loi HPST (Hôpital, Patients, Santé et Territoires), non remise en cause par le gouvernement actuel dit de gauche, supprime dans les faits le "service public hospitalier" et le remplace par des "établissements de santé aux statuts variables". Elle crée des "pôles" de gestion, en lieu et place des services qui regroupaient les équipes soignantes.
Elle consacre le pouvoir d'un directeur gestionnaire, seul "patron à bord", placé sous la tutelle étroite du directeur de l’ARS (Agence régionale de santé), préfet sanitaire aux ordres du gouvernement (de gauche comme de droite, donc).
L’objectif est d’avoir un seul décideur sur l’ensemble des secteurs hospitalier, médico-social et sanitaire. On parle de "projets innovants" (Gérontopôles, Instituts Universitaires du Cancer, Pharmacopôles, etc.)

C’est une immense machine bureaucratique qui fait de l’hôpital une entreprise dont l’augmentation des activités "rentables" est devenue l’obsession partagée des directeurs et médecins gestionnaires : on a toujours un seul niveau de soins mais on est passé de trois à six niveaux de gestion, - toujours plus de directeurs, de directeurs-adjoints, de secrétaires, de rapports et d’injonctions-, ce qui est devenu la caractéristique des entreprises privées.

Un exemple de cette "pensée de marché" : les partenariats public-privé (PPP), tel celui permettant à Eiffage de construire "gratuitement" le Centre hospitalier sud-francilien, en échange d’un loyer de 40 millions par an, pendant trente ans. Si l’hôpital ne peut pas payer, il déposera son bilan.

Pour prendre l'exemple de ma région :
Le directeur de l’ARS Midi-Pyrénées, Xavier Chastel a été accueilli avec 25 autres "préfigurateurs des futures ARS" le 30 septembre 2009 par Xavier Darcos, alors ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville et Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé et des Sports. Il a été nommé en Conseil des ministres le jour même.
Cet ingénieur polytechnicien et du corps des Mines a été adjoint au chef de bureau en charge des régimes de retraites au ministère de l’Economie en 1996 et 1997 ; conseiller technique de 1997 à 1999 au cabinet de Martine Aubry, ministre de l’Emploi en charge de la famille, des retraites et des organismes complémentaires ; directeur de la stratégie du groupe Carrefour entre 1999 et 2003 et PDG du premier producteur mondial d’aciers rapides, Erasteel, jusqu’en 2008.

Il a présenté, en septembre 2012, son "projet régional de santé" (PRS) aux Conseils Généraux de Midi-Pyrénées, qui n’ont qu’une voix consultative. Le Conseil général des Hautes-Pyrénées a rejeté ce projet, l’estimant poursuivre le démantèlement du service public. Dans le Tarn, Xavier Chastel a été hué (cf articles dans La Dépêche du midi).
Malgré cela, le projet a été adopté le mardi 11 décembre 2012, se targuant de la consultation de 2000 personnes mais passant sous silence les positions de rejet. Il est applicable pour cinq ans.

Écrit par : Michèle | mardi, 15 octobre 2013

Merci Michèle pour cet éclairage argumenté. Je viens de vivre de près les dégâts de la médecine ambulatoire. Dans un premier cas, il était fait fi des souffrances insoutenables d'une patiente de 92 ans, opérée suite à une chute aux graves conséquences. Il fallait la renvoyer chez elle, il a fallu une révolte forte de la famille , des personnels de soins à domicile, et de membres de l'équipe soignante du service pour qu'elle soit tolérée cinq jours. Dans le second cas, un cycliste chut ,fut envoyer au CHU qui le laissa choir, le renvoya chez lui en état de choc sous un diagnostic de simples contusions, il fallut 8 jours pour qu'un nouvel établissement détecte une fracture de la hanche puis 3 mois plus tard une fissure du tendon sus-épineux (c'est le mot!)...Ce n'est pas l'erreur de diagnostic qui est à reprocher mais le renvoi précipité à domicile, encore que le protocole en usage n'a pas été respecté , échographie abdominale pour vérifier les causes des violentes douleurs et nausées, radio du crane non faite au prétexte que le casque allait bien lui merci. Des radios de contrôle furent ordonnées, ne chargeons pas la bête, leurs programmations furent oubliées alors elles furent reportées en janvier 2014. Pour les lecteurs cyclistes, qu'ils soient rassurés, le vélo fut pris en charge par les pompiers,garé dans leur caserne ou un quidam vint le récupérer, il lui fut remis sans autre forme de procès! Si vous avez besoin d'une grande échelle, d'une moto pompe, c'est facile suffit d'aller la chercher, tant pis pour kiloutou.
Un article, plus abscons que le code de la sécurité sociale pourait être écrit sur la gabegie qui règne dans cet organisme et ses sattelites, Caf, caisse de retraites, pôle emploi...Un verre de Hirsch pour digérer?
Un opérateur téléphonique fourgue des forfaits, légèrement moins chers mais avec plus de services à ses anciens clients pourvu qu'ils le demandent , (alors que cela pourrait être par accord tacite comme cela se fait pour les renouvellements d'abonnement), avec smartphone dernier cri, proposé avec une offre de remboursement partiel du coût de l'appareil. Pour bénéficier de l'offre, il faut constituer un dossier dont les éléments sont à demander à l'opérateur. Le but? Il est escompter qu'un nombre significatif d'usagers abandonneront la procédure pour diverses raisons, il n'y a pas de petits profits et puis, il faut casser ce putain de lien social....

Écrit par : patrick verroust | mercredi, 16 octobre 2013

Je souhaite au cycliste un bon rétablissement malgré l'opérateur.

Écrit par : solko | mercredi, 16 octobre 2013

Une population en bonne santé devrait être LA priorité de l’État.
De toute évidence ce n'est pas le cas, et oui Solko, on se demande bien où est passée la priorité des usurpateurs qui nous gouvernent.
Et après on s'étonne que les Français "ne votent plus"...

Écrit par : Sarah S. | jeudi, 17 octobre 2013

Une population en bonne santé devrait être LA priorité de l’État.
De toute évidence ce n'est pas le cas, et oui Solko, on se demande bien où est passée la priorité des usurpateurs qui nous gouvernent.
Et après on s'étonne que les Français "ne votent plus"...

Écrit par : Sarah S. | jeudi, 17 octobre 2013

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