samedi, 23 février 2013
La bonne attitude
Il redoutait constamment qu’on lui volât quelque chose : son parapluie, son portefeuille, sa femme, ses idées. Aussi consacrait-il une bonne partie de son salaire à se munir d’infinies précautions pour entretenir autour de lui un halo de sécurité, sans lequel il n’eût pu survivre dans la jungle : un toit et quatre murs, quelques automatismes, de nombreuses assurances, un certain nombre d'objets et certaines marottes
Son jumeau, au contraire, péchait par excès de confiance : il laissait tout traîner, tout faire, tout dire, cultivant sans chercher à le faire et le plus souvent sans même s’en rendre compte une façon d’être absent au monde, à tout, à tous, à toutes, que ceux qui le connaissaient mal prenaient pour du dédain. Ce n’était que sa ruse à lui pour conserver le bonheur.
Colonne d'Olomouc à Prague
crédit photo Strogoff
21:17 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie |
Commentaires
Ah! moi j'aime la seconde attitude. Mais je penche toujours pour la voie du milieu. A nous, peut être de trouver, dans quoi nous voulons mettre de l'assurance et dans quoi nous voulons mettre de l'absence.
Écrit par : Anne D. | dimanche, 24 février 2013
J'aime beaucoup ce texte, a-t-il une suite ?
Merci pour la photo. Je ne suis jamais allée à Prague et je le regrette.
Écrit par : Julie des Hauts | lundi, 25 février 2013
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