jeudi, 25 octobre 2012
Le bruit
Je me demande dans quel silence tombait Madame de Chateaubriand quand elle se mettait à prier. Qu’on ne voit dans cela nulle mélancolie, nul regret d’un passé que je n’aurai de toute façon pas la force d’imaginer, mais la vraie interrogation d’un homme assiégé depuis longtemps par le bruit.
Pour avoir, enfant, connu le silence nocturne des pièces et des champs de campagne, j’ai toujours été étonné par ces confidences de certains citadins, par lui, effrayés. Constatant, souffrant aussi de la façon dont nous sommes tous profondément, et de plus en plus, des êtres liés au bruit, je me demande oui, comme à la pensée d’une autre espèce, dans quel silence tombait madame de Chateaubriand quand elle se mettait à prier…
Céleste Buisson de La Vigne (1774-1847)
20:26 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : chateaubriand, céleste buisson de la vigne, littérature, religion |
Commentaires
:-)
Pareil.
Écrit par : Sophie K. | vendredi, 26 octobre 2012
pourquoi elle et pas les autres qui prient ??
Écrit par : FOurs | vendredi, 26 octobre 2012
Madame de Chateaubriand fut en son temps (et si l'on en croit son mari) un modèle de piété. Nous parlions, un ami et moi hier, du silence qui régnait dans les esprits des gens de ce que Renan appela un jour "l'ancienne France", avant que ne se mette en place tout le bruit social des démocraties d'opinion.. L'infirmerie Marie Thérèse, que décrit François René dans ses mémoires, et que créa sa femme, fut un lieu à leur mesure . Voilà pourquoi elle s'imposa comme emblème dans ce billet
Écrit par : solko | vendredi, 26 octobre 2012
On a l'impression que certains de nos contemporains ne supportent pas le silence, alors ils se bourrent de fond(s) sonore… Mais il me semble que la campagne n'est pas non plus silencieuse… Quant à la ville, elle n'a jamais été si calme. Autrefois, il y avait des ateliers partout, des usines, les chaussures étaient lourdes, les métiers avaient leurs cris, les voitures à bras ou à cheval brinquebalaient sur les pavés, je n'ai pas l'impression qu'il y eut du silence… sauf pour quelques privilègiés à l'écart, non ?
Alors il y a le silence intérieur… celui de la prière ou de la méditation… Quant au bruit social des démocraties d'opinion, il ne semble pas qu'on en soit débarrassés avant longtemps : ce sont souvent les mêmes au micro… "coupe le son" et "écoute le vent".
C'est un peu compliqué comme billet,
bonsoir
Écrit par : FOurs | vendredi, 26 octobre 2012
Je pense souvent à elle.
Écrit par : Sophie | samedi, 27 octobre 2012
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