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jeudi, 26 juillet 2012

Leo Ferré, en langue française

Le parler de Ferré, quand il fait mine de chanter,

Le chanter de Ferré quand il fait mine de parler,

Le vent, les bijoux,

La grimace et le clin d’œil, la dérision, l'ironie

Le tâtonnement par la note

La mélodie, la plainte

Chuchotée, articulée, insistée, gueulée, prolongée

La pause ici ou là, l’appui sur la consonne

La dissolution finale

 

Je n’ai jamais aimé le personnage de Ferré, surtout lorsqu’il jouait à l’anarcho-libertaire pour vendre son album  Il n’y a plus rien à des lycéens post-pubères. Avec un groupe de libertaires déjantés, justement, (Groupe insoumission totale), me souviens l’avoir chargé à coups de tomates pendant un concert, du haut du balcon de la Bourse du Travail. Ce qui nous avait mis en colère, c’est la protection policière dont bénéficiait le vieux loup de mer qui crachait sur les CRS. J’étais à l’âge idiot, qui cherche de la cohérence dans les actes. Nous lui gueulions : « Il y a encore le fric et les flics », et lui nous tenait tête en nous traitant de petits cons. Les flics nous avaient virés et la soirée s’était terminée dans un midi-minuit du cours Charlemagne.

Cela dit, le vieux Léo fait partie de cette dernière génération de chansonniers formés à l’école des poètes, et capables de faire la distinction entre les deux, précisément. De l’avant Berger, voyez ce que je veux dire ? Ferré, mort au vingtième crépusculaire d'un quatorze juillet 1994, un des derniers maîtres de l’interprétation en langue française.

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13:38 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : leo feré, chanson française, avec le temps | | |

Commentaires

Ah! il était bien contesté, car il roulait en grosses cylindrées, Mercédes et autres! Il venait d'une famille bourgeoise de Monaco. Anarchiste toute sa vie, mais avec ses paradoxes!

Écrit par : Anne D. | jeudi, 26 juillet 2012

J'aimais le chanteur, beaucoup moins le personnage. Je me souviens d'un titre assassin du Canard enchaîné. "c'est un nanar, c'est un nanar, c'est un nanarchiste". Malgré tout, quand on entend ce qu'on entend maintenant, il est permis d'avoir des regrets.

Écrit par : Julie des Hauts | samedi, 28 juillet 2012

Une simple remarque, Ferré est mort le 14 juillet 1993 en Toscane.

Son répertoire varié puisé aux meilleures sources et sa poésie continuent de m'habiter aujourd'hui encore.
Malgré l'âge et la fatigue ses derniers passages au TLP Dejazet en 1988 et son gala de soutien à Radio Libertaire en 1991, qui fêtait ses dix ans, restent à jamais gravés dans ma mémoire. Thank you Léo!

Écrit par : Danny | samedi, 28 juillet 2012

"J’étais à l’âge idiot, qui cherche de la cohérence dans les actes." J'en ai presque les larmes aux yeux, tant la formule est juste.

Écrit par : Sarah. S. | lundi, 30 juillet 2012

On apprends à vivre sans le terrorisme de la cohérence. Un jour, ça devient indispensable de se mettre en conformité avec un "certain état du monde"... Tout en gardant sa distance, du mieux qu'on peut.

Écrit par : solko | lundi, 30 juillet 2012

Je reste du moins convaincue qu'un peu de cohérence est nécessaire à la raison...

Écrit par : Sarah. S. | mardi, 31 juillet 2012

Les commentaires sont fermés.