mercredi, 11 juillet 2012
La promesse de l'aube
La perfection n’est pas d’ce monde : ainsi s’exprime le bon sens des vieux. Le parfait, l’accompli, c’est pourtant ce vers quoi nous aspirons tous dans la fraîcheur, le silence, la contemplation ravie, la promesse de l’aube. La pulsation parfaite nous maintient ensuite à travers tous les désagréments de chaque jour.
Toute journée qui se déroule n’est que la réduction progressive des virtualités offerte par chaque aube. Les pêcheurs le savent mieux que quiconque, dont les pas solitaires et bottés frappent les premières minutes de chacune, à l’instant qu’ils s’éloignent des demeures pour gagner sans bruit les berges des torrents.
Sur les places, le soir, hommes et femmes s’amassent et boivent. La chaleur restreinte du jour les a cuits, ils ne sont plus que vide. Dans la démence de l’alcool ou du rut, leurs cris cherchent de l’absolu, comme si c’était matière. Mais ils ne trouvent que nuit.
L’aube reviendra. Un chat errant le pressent sur les toits, le corps tendu vers cette lueur qu’une lune moqueuse – oui, c’est bien l’astre travesti par excellence – lui renvoie lorsqu’il galope sur les toits.
06:58 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature, poésie, aube |
Commentaires
La promesse de l'aube. Beau titre, livre que j'ai beaucoup aimé aussi.
Écrit par : Julie des Hauts | jeudi, 12 juillet 2012
à "la perfection n'est pas de ce monde" répond le "nous sommes en ce monde, mais pas de ce monde" de saul de tarse^^
Écrit par : gmc | jeudi, 12 juillet 2012
J'ai beaucoup aimé La Promesse de l'aube, aussi. J'en profite pour dire que Romain Gary est un écrivain dont il faut avoir lu Les Racines du ciel.
Écrit par : Jérémie S. | vendredi, 13 juillet 2012
J'ai lu aussi "les racines du ciel", j'ai aimé, mais moins que la promesse de l'aube. Ce livre est une pure merveille, avec le plus formidable personnage de mère aimante et abusive qu'on puisse rencontrer.
Écrit par : Julie des Hauts | dimanche, 15 juillet 2012
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