dimanche, 23 janvier 2011
Céline et la célébration (fin)
Tous leurs journaux, titres… comme ça !... leurs ploutocrates droite aussi épilos que leurs cocos. Bopa compagnie ! Vous direz : ma viande, c’est facile !... Je fais l’union à ravir !... conservateurs et moscovites !... « on l’empale t’y ?... pardi !... tudieu !... il est fait pour !... » pas un pli sur mon cadavre… que des baisers !.... je vois que je suis utile : la rambinerie des pires hostiles !...magie !... magie…
Je m’amuse ! … la question d’avoir vendu les plans de la ligne Maginot ?... entendu ! certain ! mais une chose était à savoir… combien ? la somme ?.... on lançait des chiffres… la veuve Renault a rien vendu… mais pour des… milliards ?.... pardon !... du sérieux !... pour ça qu’on entend tant parler de Louis l’empereur de Billancourt…. Et de ses vertèbres ! et de son martyre ! et moi tout aussi martyr mais pas le rond vous verriez ni la veuve ni le fils ramener leur pourquoi du comment !... ni les radios ni l’embaumage !... que non !... martyr sans le sou a droit peau de balle !... des biens plus martyrs que Renault y en a plein les puits et les fours ! et qu’on a pas radiographiés, ni minuté leurs agonies…ni frères de la Charité !... que leurs veuves se sont remariées bien coites, bien muettes !... et dont les fils sont allés se battre… quelque part !... Dien-Pen-hu ! Oranais ! … pas d’histoires ! moi, j’irais ramener ma cerise qu’on m'a fait tous les torts possibles et qu’on n’arrête pas de me harceler ? que c’est la honte… etc… « Salut, sale hure ! bien fait ! servi ! »… beaucoup mieux les voir ranimer la flamme !... remonter les Champs-Elysées ! prendre la rue de Chateaudun d’assaut, les formid bûchers qu’ils se préparent ! oh ! les sensââ super-Buda !... plus ces irritations d’artères !... toutes ces petites prostates gonflées ! gonflées !... les lendemains qui hurlent ! … « bouteille d’eau minérale !... eh ! nouilles !... »
Céline, D’un château l’autre, chapitre 8
1. Relevez les allusions historiques et culturelles et analysez-les brièvement. Dans quel contexte se trouve le narrateur ?
2. Repérez l’entrelacement des voix narratives. Quel effet singulier en tire ici le narrateur du point de vue de la satire ?
3. Repérez les nombreux néologismes et discutez leurs effets comiques : pourquoi peut-on parler d’invention lexicale ?
4. En vous attachant à l’organisation spécifique de la parataxe, dites en quoi on peut dire que ce texte est foncièrement novateur à l’époque de son écriture ?
passage Choiseul
Eh, Serge et Frédéric, au fond de la classe. Arrêtez de faire les fanfarons. Et travaillez un peu...
14:09 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique, littérature, frédéric mitterrand, céline, épuration |
Commentaires
"Hé Benoit ! Tu réponds quoi ?
- Que j'aime bien la photo."
Écrit par : Benoit | dimanche, 23 janvier 2011
Le narrateur, il est fait mention d'un narrateur, est sur scène, tout comme le public, s'il y a un public, comment puis-je sentir les sons prononcées par mon oreille? Le narrateur est dans le contexte, s'il ne l'était pas, il serait hors-contexte, comme ce n'est pas la moitié d'un con, ni même un con intégral, sexuellement parlant la précision est importante, d'évidence il le dirait, mais il ne le précise pas, donc il se place de facto dans le contexte. Les voix narratives sont un peu du genre voies nasales, donc dans le bordel que fait mon nez quand je me mouche, la glaire m'indique de suite où s'entrelacent les voyelles ou les avenues, au choix du narrateur, bien évidemment, le connaissant, son choix, il est avéré qu'il s'en fout, donc il en tire les effets qu'il veut, lesdits effets étant interpellés par la vision de l'examinateur, s'il s'en trouve un, ça ce n'est pas précisé dans le pitch, a priori, a fortiori aussi d'ailleurs; à première vue, les effets obtenus sont verts, très légèrement dévêtus, et dotés d'un système pileux sans climatisation intégrée. Là, le lecteur, supposé bien entendu, s'interroge, de vieux néologismes devenus antiquités peuvent-ils être encore qualifiés de néologismes, probablement un reste d'archéologie syntaxique, le genre d'invention oiseuse qui empiète sur la vraie question, à savoir, la question de l'invention: en effet, toujours aussi vert, pour sûr, l'invention du mot a de quoi traumatiser le premier prof de littérature venu, obligé de faire étudier à ses élèves, tout aussi présumés innocents, des bases fondamentales au raisonnement désordonné, du style pourquoi on parle, pour prendre juste un exemple qu'on pourrait mettre en examen mille fois sans réussir une seule fois à prouver sa culpabilité. L'époque de l'écriture est toujours un sujet épineux, dès lors que le temps devient élastique, donc l'espace tout autant, et que la linéarité passé-présent-futur est annulée au moins partiellement par la physique quantique; dès lors, l'observateur, de la question, présumé tout autant que la question, doit impérativement se demander si la question en question tient compte des dernières avancées scientifiques, ou s'il doit s'en tenir aux seules intuitions grecques en la matière, qui vont beaucoup plus loin en ce domaine que les bureaucrates du cnrs, ou bien encore s'il doit annonner quelques convetions, flatteuses pour sûr, histoire de lustrer l'échine de son professeur préféré, lui aussi supposé, professeur, tout autant que préféré, passer la brosse à reluire, merci.
j'ai bon?
ou il manque une conclusion?
Écrit par : gmc | dimanche, 23 janvier 2011
@ GMC :
Commentaire post-moderne assez réussi. L'élasticité de la note, conforme au travail fourni, varie selon l'heure de la journée de 0 à 24 / 20.
Écrit par : solko | lundi, 24 janvier 2011
passez*, dsl
Écrit par : gmc | dimanche, 23 janvier 2011
i sé fridiou j'aime beaucoup cette photo
Bonne soirée
Écrit par : voyageuse | dimanche, 23 janvier 2011
Passage choisi, plus que Choiseul... :)
Écrit par : Sophie K. | lundi, 24 janvier 2011
Ouais!Biatée
Mais ou sont ils passés?
Je spécifie que je suis trilingue
Bonne soirée
Écrit par : valentine | lundi, 24 janvier 2011
Je propose sur mon blog quelques lettres de Céline. Sans commentaires joints, juste pour se faire une idée soi-même.
Cordialement
Écrit par : Harmonia | lundi, 24 janvier 2011
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