dimanche, 09 mai 2010
Impactés
« Si nous ne stabilisons pas la situation, c'est l'ensemble des autres places financières dans le monde qui seraient aussi impactées »
Nicolas Sarkozy, à Bruxelles (8 mai 2010)
Ce terme, qui provient de la novlangue de la finance et de la communication, n’est pas recensé dans mon Petit Robert (édition de 1992). J’y trouve, en revanche, impact, du supin de impengere, (heurter) « impactum », qui signifie donc « collision, heurt » et, de manière plus molle, « effet d’une annonce forte, brutale ».
Chaque guerre de l’histoire a créé son vocabulaire. Celle qui se déroule sous nos yeux, qui est d’ordre politico-économique, invente aussi le sien. « Défendre, sauver, gagner » : ça, tout le monde comprend. Sauf qu’aujourd’hui il s’agit de défendre un territoire monétaire (la zone euro) qui n’a ni âme ni identité ni histoire, et sur lequel le commun des mortels aura bien du mal à planter et faire pousser le moindre chou.
Toutes les rotatives de propagande, celles de droite comme de gauche, vont tourner à plein régime sur le thème « il faut sauver l’euro », comme avant quatorze il fallut sauver la patrie. Z’allez voir ça ! Prononcer le moindre mot de travers contre l’euro, cela équivaudra bientôt à dire du mal de la mère patrie en Quatorze, ou de l’immigré du coin dans le conseil d’administration du MRAP. . A chacun son terrorisme : un plan de rigueur en guise de mobilisation générale, et tout le monde au pas…
09:38 Publié dans Aventures post-mortem de la langue française | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : crise, novlangue, politique, bruxelles |
Commentaires
il faut surtout renforcer l'Europe pour qu'elle soit solidaire et non dans les égoïsmes nationaux.
Écrit par : romain blachier | dimanche, 09 mai 2010
@ Romain :
Et que faites vous de l'égoïsme des banquiers ? De celui des partis ? Et que faites vous de l'opportunisme des politiciens ? De la disparité honteuse entre les riches et les pauvres, créée de conjoint sous des gouvernements socialistes et UMP ?
C'est quoi une Europe "solidaire" ? Une Europe dont l'argent des contribuables file, milliards par milliards, dans les filets des spéculateurs "internationaux" ?
Opposer le prétendu "l'égoïsme" des nations historiques à la prétendue "solidarité" d'une "fédération de nations", ça ne tient pas la route sur le plan de l'argumentation.
Écrit par : solko | dimanche, 09 mai 2010
I WANT MY MONEY BACK !
Écrit par : Margaret T. | dimanche, 09 mai 2010
Et après on s'étonnera pas que Marie-Hélène paie 250 euros deux brins de muguet! Impactés ceux-là aussi! (Marie-Hélène je t'embrasse!)
Écrit par : Sophie | dimanche, 09 mai 2010
C'est cela le règne de la "paix commerciale"; on a les guerres qu'on peut (et on honore les victimes qu'on veut).
(Oui, irréel mon muguet, Sophie. Je t'embrasse itou!).
Écrit par : Marie-Hélène | lundi, 10 mai 2010
la politique ce n'est pas que l'opportunisme c'est vouloir. Il y a en politique ceux qui veulent les états, ceux qui veulent le statut quo, ceux qui veulent une europe solidaire et fédérale.
Écrit par : romain blachier | jeudi, 20 mai 2010
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