samedi, 06 mars 2010
Loin de Kant
La sauvagerie est l'indépendance à l'égard de toutes les lois. La discipline soumet l'homme aux lois de l'humanité, et commence à lui faire sentir la contrainte des lois. Mais cela doit avoir lieu de bonne heure. (...) Nous devons donc nous accoutumer de bonne heure à nous soumettre aux préceptes de la raison. Quand on a laissé l'homme faire toutes ses volontés pendant sa jeunesse et qu'on ne lui a jamais résisté en rien, il conserve une certaine sauvagerie pendant toute la durée de sa vie. Il ne lui sert de rien d'être ménagé pendant sa jeunesse par une tendresse maternelle exagérée, car plus tard il n'en rencontrera que plus d'obstacles de toutes parts, et il recevra partout des échecs lorsqu'il s'engagera dans les affaires du monde.
Kant - Traité de Pédagogie
00:02 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : kant, traité de pédagogie, éducation, école |
Commentaires
Observation on ne peut plus d'actualité à l'heure où la majorité des parents n'éduque plus leurs enfants et ou l'école ne les instruit plus... Il fut un temps où il existait un ministère de l'INSTRUCTION publique; on déplorera sa disparition au profit de celui dit de l'Education (!) nationale (!). Merci Solko d'avoir cité ce texte accompagné du beau portrait de son auteur.
Écrit par : Agaric | samedi, 06 mars 2010
Un peu partout, dans les établissements scolaires du pays, on ne dit pas "sauvagerie", on dit "nouvelle barbarie". Cela revient au même. Et devant des classes indifférentes, quelques acharnés continuent à parler de Kant... Dans de mourantes convictions.
Écrit par : Julien F. | samedi, 06 mars 2010
Cette "pédagogie" est en péril - et c'est un doux euphémisme - du fait de la mise à mal de l'autorité à tous les échelons de la société. Nous cherchons mais ne savons comment y pallier sans avoir la sensation de sauter dans le vide...La "tendresse maternelle" ne peut être féconde sans ce rapport à la loi et aux limites. Je me permets de citer Pascal Adam qui dit que les femmes ont perdu leur pouvoir en évacuant l'homme en posistion d'autorité. Je crois que cela pose de vraies questions.
Il me semble que tout le monde sort perdant.
Sait-on faire sans cette prévalence de la figure d'autorité, voire autrement?
Écrit par : Marie-Hélène | dimanche, 07 mars 2010
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