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samedi, 28 novembre 2009

Désespérément éclairant

Certains jours, on (je) a (ai) envie de ne rien faire (flemme). De laisser plutôt faire les autres. (Merci, les autres !)Surtout lorsqu’ils font bien (très, très bien). Tel est ce samedi (aujourd'hui), au midi duquel (un peu plus d'une heure en réalité) je vous propose de suivre ce lien avec Jacques Ellul (1912-1994), le penseur désespérément éclairant de la résistance à la société technicienne (le progrès et ses sortilèges). Le remarquable billet de Frasby sur son blog certains jours (toujours en retard d'un ou deux) lui rend un bel hommage, agrémenté de plusieurs liens, dont l’un sur lequel je vous conseille de vous arrêter : ce long entretien avec Jacques Ellul présentant, sur Daily Motions, plusieurs extraits d'un film, le jardin et la ville. dont je relève quelques formules assez savoureuses : "le monde technique sera celui de l'insignifiance et de la puissance : quand vous arrivez à une puissance extrème, ce que vous faites n'a plus de sens"; "ce n'est pas un état durable, l'état de hippie". "Les conduites suicidaires de leurs fils ne remettent pas en cause les conduites imperturbables des techniciens"; "Le technicien exerce une technique qui le satisfait" (grandiose, ça... Peut-on parler d'orgasme techniciste ?)

Et puis enfin : « Faire une révolution contre une société qui est déjà dépassée, cela ne signifie rien... »

C’est bien là le fond du problème…

Désespérant, éclairant...

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13:13 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : jacques ellul, littérature, certainsjours, frasby | | |

Commentaires

Solko : Merci ! Je suis très touchée par votre billet. En plus, vous avez trouvé précisément le titre (THE TITRE !) qui me manquait, (idoine ? on dit ?). Superbe ! en plein dans le mille ;-) Votre lecture est aussi une belle attention pour Jacques ELLUL, une bienveillance utile, afin d'inviter le lecteur à découvrir ce penseur remarquable, précurseur dérangeant trop en avance pour son époque qui pourrait encore se heurter à l'incompréhension de "nos" contemporains. Alors que tout ce qui est dit, pensé est d'une modernité rare. Le style même d'ELLUL procédant par enrichissements successifs peut dérouter un lecteur non averti. Et pour ceux qui craindraient un peu d'être heurtés de plein fouet il est un monsieur assez fidèle à la pensée de J. ELLUL, qui peut initier (une entrée en matière, oserais-je dire) en un style simple -jamais simpliste- et très documenté : Jean Luc Porquet, à lire vraiment (à mettre dans la hotte numérique (:-O!)- du Père Noël référence : "Jacques ELLUL, l'homme qui avait presque tout prévu" aux éditions du cherche-midi. Sinon il y a "Le bluff technologique" par ELLUL lui même... Ci-joint Un petit fragment à lire demain entre amis après l'apéro, j'espère que lien passera, (merci la technique !) : >) (la ponctuation reste artisanale !
http://agora.qc.ca/textes/ellul2.html
Vous m'avez fait un de ces plaisirs, Solko, vous ne pouvez pas imaginer... Mais on va épargner la naplète d'une séquence-émotion, (c'est mieux, n'est ce pas ?)

Sur ce, je vous salue bien bas, bien haut, en attendant que nous itrudasions ELLUL en charmillon, ("à l'impossible etc"...), je me colle à la bonne sanchon (silez-y enu goulane chacée) :
Cremi. Crémi. Brova ! rabvo !
Beni-avuso.
Ilemcatamen ;-)

Écrit par : Frasby | samedi, 28 novembre 2009

J'ai justement terminé l'autre jour "Le bluff technologique" qui m'avait été conseillé par une amie. Livre remarquable, qui démontre clairement avec quelle inconscience nous fonçons vers un futur qui risque bien de nous apporter beaucoup de désenchantements.

Écrit par : Feuilly | samedi, 28 novembre 2009

@ Frasby : Nous avons lu (après l'apéro) Merci.

@ Feuilly : Terriblement lucide et malheureusement sans solution.Le bluff technologique, comme extension du bluff politicien.
Bon dimanche de novembre malgré tout

Écrit par : solko | dimanche, 29 novembre 2009

Pardonnez moi de vous faire part à nouveau de quelque chose qui me chagrine (sincèrement, j'apprécie votre plume, votre goût pour l'errance et une "certaine" nostalgie, et d'autres choses encore... bref, je veux dire que je ne suis pas animé d'intentions malveillantes à votre égard, c'est important de le préciser, sur les blogs, internet, etc. on ne saisit pas toujours la nature des intentions) :
N'y a-t-il pas une contradiction à utiliser internet, et plus encore à ouvrir un blog, lorsque l'on porte un regard critique sur la technique?

Par ailleurs, il me semble que ce Jacques Ellul reprend en grande partie les thèses de Heidegger. Et puis, sa manière d'hypostasier la technique n'est quand même pas très sérieuse : bon, à titre de pamphlet, cela passe, et même bien, mais son ambition scientifique à décrire la réalité est largement sujette à caution.
Autrement dit: pour quelqu'un qui est convaincu qu'il existe une "chose horrible" (métaphore) qui s'appelle la technique, les thèses d'Ellul ne font que décliner sous tous les angles son ressenti.
Pour quelqu'un qui viendrait d'une autre planète, s'il tombait sur les oeuvres d'Ellul, il croirait qu'il existe sur terre une "chose horrible" (une créature réelle) qui terrorise les hommes, la Technique...

Écrit par : christian | mardi, 08 décembre 2009

@ Christian : Vous avez raison d'évoquer le fait qu'on ne saisit pas toujours la nature des intentions sur les blogues. Ces petits carrés de commentaires peuvent être la source de beaucoup de malentendus, merci de le rappeler.
Concernant la critique de la technique je crois pouvoir avancer quelques arguments : tout d'abord, face à la propagande massive en faveur de la technique et de la technologie, avouons qu'elle est minoritaire. Je connais Hannah Arendt, Lewis Mumford, Jacques Ellul, plus récemment Christopher Lasch. A ce titre, elle est plus que nécessaire et fort précieuse. La technique est passée maître dans l'art de faire son constant auto-sacramental.
La critique de la technique est-elle fondée ? Je pense que oui, évidemment. Le devoir de mémoire dont on nous bassine sans cesse, et qui se focalise sur le côté idéologique (condamnation du nazisme) oublie de se souvenir que c'est grâce à la technique (trains, gaz ...) que ces horreurs ont eu lieu. Idem pour les tranchées de la guerre précédente. Ellul s'en prend bien sûr à l'asservissement de la technique à la malveillance des politiques : la technique, oui, ne fait pas qu'assister les hommes dans des taches domestiques, elle les terrorise aussi, et depuis quelques décennies, les dépasse, les contrôle... Elle en a tué plus d'un, c'est le moins qu'on puisse dire.
Concernant l'ouverture du blogue, c'est bien sûr un paradoxe, mais qui ne me gène pas : j'ai aussi, je vous rassure un frigo. Je vis avec ce temps. Sans être en empathie - vous l'avez remarqué - avec lui. D'ailleurs je dis toujours ce temps et jamais mon temps. C'est comme la société. Jamais ce hideux "notre société".
Je me sers - à mon modeste niveau - des quelques avantages que la technique m'apporte en supportant tous les désagréments qu'elle occasionne
(si vous étiez dans les rues de Lyon ces jours -ci, fête des lumières technologiques, justement, aveuglement des hommes...)
Merci de votre long commentaire.
Bien cordialement

Écrit par : solko | mardi, 08 décembre 2009

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