lundi, 31 mars 2008
Du PSG, des ch'tis et de ce qui se passe au Tibet...
Une histoire de banderole brandie dans un virage du stade de France, une histoire survenue durant un week-end de sidaction, et ce tandis qu'on parle pour la énième fois de libérer Ingrid Bettencourt et qu'on se demande ( pas pour la dernière fois) si on ne devrait pas boycotter les JO de Pekin à cause de « ce qui se passe au Tibet... » Et voilà la France généreuse choquée, ulcérée, croit-on savoir en lisant la presse du jour. Pauvre France ! Ses sportifs auraient donc une conscience morale ? Surtout ceux du « haut niveau »? Tiens tiens... Première nouvelle ! Bateleurs brevetés de l'humanitarisme, au même titre désormais que les politiques et les journalistes... On n'en peut plus de ces écrans dégoulinant de l'humanitarisme bêlant de tous ces nouveaux clercs. On n'en pleut plus de ces gens empochant des centaines de milliers d'euros tout en se proclamant nos frères. On n'en peut, littéralement plus, de ces leçons de morale à trois sous, tenues par ces milliardaires qui veulent que tous les hommes s'aiment. Voici une courte page de Julien Benda, tirée de La Trahison des Clercs, qui remet, entre humanitarisme et humanisme, quelques pendules à l'heure, bien après le naufrage, hélas....
« Je tiens à distinguer l'humanitarisme tel que je l'entends ici - la sensibilité à la qualité abstraite de ce qui est humain à la forme entière de l'humaine condition » (Montaigne) - d'avec le sentiment qu'on désigne ordinairement sous ce nom et qui est l'amour pour les humains existant dans le concret. Le premier de ces mouvements (qu'on nommerait plus justement l'humanisme) est l'attachement à un concept; il est pure passion de l'intelligence, n'impliquant aucun amour terrestre; on conçoit fort bien un être s'abimant dans le concept de ce qui est humain, et n'ayant pas le moindre désir de seulement voir un homme; il est la forme que revêt l'amour de l'humanité chez les grands patriciens de l'esprit, chez un Erasme, un Malebranche, un Spinoza, un Goethe, tous gens peu impatients, semble-t-il, de se jeter dans les bras de leur prochain. Le second est un état de cœur et, à ce titre, le fait d'âmes plébéiennes; il prend corps chez les moralistes à l'époque où disparaît chez eux la haute tenue intellectuelle pour faire place à l'exaltation sentimentale, je veux dire au XVIIIème siècle, principalement avec Diderot, et bat son plein au XIXème, avec Michelet, Quinet, Proudhon, Romain Rolland, Georges Duhamel (...) J'ajoute que cet humanitarisme, qui honore la qualité abstraite de ce qui est humain, est le seul qui permette d'aimer tous les hommes »
11:44 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : julien benda, humanisme, humanitarisme |
Commentaires
Impeccable.
Écrit par : Pascal Adam | lundi, 31 mars 2008
Ce qui se passe au TIBET n'est pas supportable, Amnesty l'a dénoncé, il y a plus de 20 ans, mais les porte leur étaient fermées
Le racisme de toutes sortes, devrait faire parti des vieilles querelles du passé,je l'ai subi, c'est démodé, c"est con, et en plus j'aime les Ch'ti, mais les supporters commencent à me gonffler
Bien, super bien ce blog
Jack NYC
Écrit par : Jack NYC | lundi, 31 mars 2008
Et Ingrid Béthecourt, çà dure depuis 6 ans, épouvantable, enfin n'oublions pas, qu'elle a la double nationailté - mais les Farc détiennent tellement de femmes, d'hommes et d'enfants, que pour les colombiens
Bettencourt, est secondaire, une vie est une vie.
Écrit par : jack and Matt | lundi, 31 mars 2008
La banderole de mes compères parisiens du psg était quand même odieuse il était normal d'en parler ...
Écrit par : psg | samedi, 22 août 2009
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