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mardi, 31 mars 2009

Prince en Turakie

Vu hier soir, en guise de consolation à l’orgueilleux Hamlet de Claire Lasne-Darcueil, « La petite fabrique de pingouins » de Michel Laubu, prince en Turakie, au TNG. Il se peut bien, après tout, que ce «théâtre de l’objet », cette forme du théâtre pauvre, née de Dada et passée par Kantor, soit un lieu de renouveau où aller boire un peu de doute, quelques minutes de silence, un moment de recherche, une belle humilité, en ce début de vingt-et-unième siècle. Ici au moins, pas de texte à déconstruire, pas d'auteurs à écrabouiller, pas non plus de technologie : A chaque fois que le théâtre d’acteurs s’est perdu dans le simple divertissement, académique ou bourgeois, ou le ressassement du répertoire « subventionnel et conventionné », le  salut est venu d’un détour par le rudimentaire, la solution a fusé d'un écart loin des formes trop connues qui sont celles de l’acteur : il y a une vertu indescriptible dans le théâtre de marioles : je pense aux derniers feux du drame romantique et du vaudeville sur un boulevard du crime à bout de souffle d’un côté, et aux marionnettes de monsieur Signoret de la galerie Vivienne de l’autre, dont Anatole France a dit à l’époque de si jolies choses. Je pense à Copeau face aux Comédiens du Français, à Charles Dullin se souvenant d’Antoine qui disait qu’au théâtre, la pauvreté devenait un art. Et je pense qu’au théâtre, un pantin qui ressemble à un homme m’émouvra toujours plus qu’un homme qui se met à ressembler à un pantin.

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intimae - Cie Turak, théâtre d'objets, lyon