vendredi, 12 décembre 2008
A la voix de Madeleine Renaud
Madeleine Renaud dans Oh les beaux Jours, ce soliloque qui se déploie en arabesques, vie qui se prolonge pour rien, pour dire, comme disaient les anciens, c'est juste pour dire... Le raffinement de Madeleine Renaud - le vieux style - et son articulation exquise, sa joie désolée, sa désolation joyeuse, le souffle de Beckett, ponctuant chaque silence du grincement de ses éclats de rire. Oh les beaux Jours, j'aime cette pièce comme j'aime par exemple Phèdre. Et voilà, il ne me semble pas impie de comparer au chant de Kathleen Ferrier, la diction impeccable de Madeleine Renaud, à la déploration de Gluck celle de Beckett, d'ailleurs regardez bien, dans l'expression de l'une comme dans l'expression de l'autre, ( bouche, yeux, mains, épaules) la même dignité profonde, et la même humilité aussi, la même passion de la partition, celles de l'interprète.
21:54 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : madeleine renaud, samuel beckett, littérature |