jeudi, 25 septembre 2008
La fable des abeilles
Parasites ? Pesticides ? Portables ? Les abeilles, comme les humains, perdent le nord et souffrent de troubles comportementaux. Frappées par de multiples pathologies, elles seraient menacées de disparition imminente. On s'interroge, ça et là, sur leur sort; des titres alarmants fleurissent. L'apocalypse des abeilles serait-elle le prélude à celle du genre humain ?
Bernard Mandeville, en 1714, avait déjà lié le destin de ces bourdonnants insectes à celui du roseau soi-disant pensant. On sait le rôle que joua par la suite sa fable des abeilles dans la critique du capitalisme et de ses fondements immoraux. Dans son texte, la ruche devenait une métaphore du royaume : « Ces insectes imitaient tout ce qui se fait à la ville, à l'armée et au barreau, vivaient parfaitement comme des hommes, et exécutaient, quoiqu'en petit, toutes leurs actions. »
Dans un autre contexte, la ruche a souvent servi d'allégorie à la conception de la Cité idéale. Son organisation a fasciné autant de théoriciens politiques que de moralistes. Et voilà qu'à l'ère technologique, la petite abeille, dans la dérégulation générale du monde économique, continue d'accompagner l'homme jusqu'en ses pires craintes, et ses plus noirs pressentiments.
08:09 Publié dans Des nuits et des jours... | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : politique, actualité, société, capitalisme, abeilles, mandeville |