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mercredi, 04 avril 2012

Parole "tweets", rumeur de demain ?

Signe des temps : un certain nombre de blogues amis se mettent peu à peu en veilleuse, Ici, ici ou ici, comme définitivement assoupis ou provisoirement ralentis ; un autre s’interroge comme ici, sur le sens ou la portée de la parole sur le web. Cela tient-il de l’air du temps, pollué par une campagne sans enjeu véritable, dont des sondages récurrents nous annoncent que le vainqueur supposé, qui a bâti sa stratégie sur le rejet médiatisé de son adversaire, gagnera, somme toute, par défaut ? Qu’en dire de plus, sinon mon dégoût profond pour ce socialisme à la française, technocrate et pépère, qu’au fond rien n’incarne mieux que cet énarque débonnaire et sans relief dans les bras duquel le pays s’endormira pour cinq ans s’il est élu ?   

Signe des temps, les informations qui nous arrivent par à-coups laissent notre chair et notre esprit dans une sorte de mépris indifférent, ingrédients absurde d’une société dont nous aurions déjà tout dit, tout pensé, et qui n’aurait plus qu’à se dérouler dans le désordre équivoque et frénétique du fameux tout se vaut : Dany Boom, acteur le mieux payé de France; une candidate transsexuelle finalement autorisée à concourir pour miss Univers ; un antisémitisme galopant de plus en plus insupportable dans les milieux islamistes ; de nouveau un tireur fou dans une université américaine, oui, je sais, je mélange tout sans hiérarchie, ou plutôt je juxtapose de l’info-parataxe, car c’est ainsi que tout me vient, et que ce tout qui me vient se métamorphose en un tout que je rejette. Après l’ère d’un avis sur tout, vous souvenez-vous …?  - Le moindre artiste balavoinneux ou sportif noahesque sommé par l’Anne Sinclair de service d’avoir une opinion sur tout à l’heure de la soupe (le conflit israélo-palestinien, les tout premiers walkman, les colonnes de Buren…) -, nous guette à présent l’ère d’un avis sur rien, comme si la planète qui avait cessé depuis lurette d’être trop vaste était dorénavant trop pleine, à la fois d’humains et d’événements similaires et contradictoires, récurrents comme les semaines du calendrier et, finalement, vides d’intérêt tant ceux qu’on espérait différents au temps romantiques des récits de voyage nous ressemblent à celui du tourisme de masse..

A côté du blogueur et de ses lecteurs solitaires, se construit sur twitter un autre discours, une autre parole, un texte instantané, élaboré en un moment vaguement commun, constitué d’un incessant défilé de tweets, afin d’organiser l’actualité à sa façon et le monde à son goût en fonction des abonnés qu’on a choisis. Le goût commun -voire réciproque- remplace alors l’avis personnel, le collectif l’individuel, le bruit la pensée. C’est à la fois rassurant et inquiétant, festif et désolant, vide et abondant. La parole et la rumeur de demain ?

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Norman Rockwell, The gossips