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jeudi, 07 septembre 2017

Les six jarres de Cana

C’est à Cana que Marie dresse ce constat accablant, qui ouvre le ministère de son Fils : « Ils n’ont pas de vin » Ce qui revient à énoncer le fait que la noce qui l’entoure manque singulièrement de liant, et qu’il convient d‘autant plus de combler ce manque qu’on se trouve à un banquet de noces. De là à dire que la signification du texte dépend entièrement de celle qu’on accordera au mot vin, il n’y a qu’un pas. Cela dit, Marie semble ignorer ce que son Fils sait déjà lorsqu’il prononce cette phrase énigmatique : « Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore arrivée. » : Que son sang sera ce vin, qu’il ne s’épandra pas sans souffrance et que l’heure, c’est à dire le moment retenu par la Providence. n’est pas encore arrivée.

Si le lecteur ne peut comprendre encore de quelle nature ce vin sera, il lui est clairement révélé quelle est la nature de celui qui est « épuisé » : Les « six jarres de pierre » vides sont celles « destinées aux purifications des Juifs » : nous comprenons que ce vin des noces qui manque est non seulement celui qui relie les hommes entre eux, mais surtout celui qui sert à leur purification. De là à dire que la Loi de l’Ancien Testament est désormais « épuisée », et que l’établissement en ces mêmes jarres d‘un Nouveau dont le Christ est présentement le porteur par sa Parole, il n’y a qu’un pas. « Jésus leur dit : “Remplissez d’eau ces jarres.” Ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : “Puisez maintenant et portez-en au maître du repas.” Ils lui en portèrent. Lorsque le maître du repas eut goûté l’eau changée en vin - et il ne savait pas d’où il venait, tandis que les servants le savaient, eux qui avaient puisé l’eau - le maître du repas appelle le marié et lui dit : “Tout homme sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, le moins bon. Toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent !” »

De quoi cette eau changée en vin est-elle fondamentalement le signe, sinon du fait que lorsque l’efficacité du moins bon (nous notons au passage qu’il n’est pas foncièrement mauvais, mais seulement moins bon), c’est à dire la Loi, est insuffisante, un autre est nécessaire, et cet autre par lequel les Noces mystiques s’accompliront totalement sera le sang versé l’Agneau, sa Passion pour les pécheurs attablés autour de Lui par laquelle doit se manifester sa gloire, sa Charité. Reste à comprendre, pour clarifier la signification de cette parabole, qui est véritablement ce « maître du repas » appelé ainsi à décider de la qualité des deux vins, l’ancien et le nouveau : on serait tenté de dire le Père, mais cette assimilation est contrariée par la phrase « il ne savait pas d‘où il venait », ce qui serait alors pour le moins incongru. Alors, quel est donc cet homme attablé, appelé à décider ainsi de la qualité du don du Christ et de la vérité de sa Parole et pourtant si ignorant ?

Tel fut le premier des signes de Jésus, il l’accomplit à Cana de Galilée et il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. (Jean 2,1-11) :  Ce que le texte souligne en creux, c’est bien une conversion, puisqu’il se clôt sur la conséquence de ce « premier signe de Jésus » qui est de croire en Lui.

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Miracle de Cana, fresque de l'église franciscaine du mariage, Kafr Kanna, Israël

09:06 Publié dans Là où la paix réside | Lien permanent | Commentaires (0) | | |

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