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jeudi, 24 août 2017

Borromée et l'enfant pauvre

Je souhaitais depuis un certain temps photographier ce bas-relief représentant Charles Borromée en compagnie du Christ, installé au-dessus de la porte de l’ancien couvent des Carmélites. Il date de 1865, et fut commandé par les Dames de Saint-Charles qui procédèrent à l’agrandissement et l’exhaussement de leur chapelle. Il faut rappeler qu'elle avait été tour à tour, après la Révolution,  une caserne de vétérans et un théâtre de vaudeville... La montée des carmélites est un bel endroit que j’affectionne, surtout dans cette partie qui s’achève en escaliers et que j’appelais enfant « la montée des escargots » à cause des petits gris  joyeux qui y flânent toutes cornes à l'air et non sans insouciance à la moindre pluie.

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Je m’apprêtais donc à cadrer lorsqu’une jeune fille qui dévalait les escaliers arriva à mon niveau : je lui proposais de passer, imaginant qu’elle devait être pressée. Non, non, éluda—elle, moi aussi je veux prendre une photo. La curiosité aiguisée, je lui cédais la place. Borromée d‘un coté, et son jean troué, ses mèches teintes, son anneau dans le nez de l’autre, cela cadrait mal, mais bon … Je m’aperçus vite que ce qu’elle photographiait était en réalité un truc immonde dessiné juste en dessous, que je n’avais jusqu’alors pas même remarqué. Je tentais quand même de lui toucher trois mots du bas-relief qui se trouvait sous son nez, et je compris qu’elle ne l’avait pas plus aperçu que moi cet horrible barbouillage qui avait sa faveur. À ma décharge, l’un est là depuis plus longtemps que l’autre, et de manière plus légitime…, mais je vis à sa moue qu’elle ne le prisait guère, pas davantage que ce vieux con qui lui parlait. Elle reprit sans un mot sa route.  

Des filles de cet acabit, j’en ai eu des classes entières, et j’ai beau avoir appris à voir le jour à travers, littéralement, je ne sais quelle vague espérance me fait toujours croire au miracle… Et ce fut terrible de voir cette jeune fille qui se croyait sans doute si vivante, si originale, si unique, continuer sa route et disparaitre au loin pour se fondre dans le rien  où sa génération, après d‘autres, est conviée par les organisateurs du grand show planétaire à se perdre et mourir à feu doux. D’autant plus terrible que la congrégation des Sœurs qui vivent là fut fondée par un certain Charles Démia en 1680 à Lyon, qui consacra sa vie à tenter d‘éduquer les enfants pauvres…

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22:53 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (8) | | |

Commentaires

Il y a comme ça dans la vie, des déconvenues. On commence une conversation avec une personne a l'abord sympathique, pour ce qui me concerne, ce sont souvent des dames pas très jeunes qui attendent le bus. On parle, et puis, arrive une réflexion pleine de haine et de bêtise, et c'est une déception de plus. Je me souviens avoir écoute le récit de voyage d'un couple d'enseignants....... parlant de leur sejour au Viêt Nam. Ce ne furent que moqueries, critiques á tous égards, aucune tentative pour comprendre les gens qui les accueillaient et leur faisaient visiter leur pays. La seule chose dont ils se réjouissaient, c'était de s'être fait confectionner des vêtements sur mesures en une nuit et pour quatre sous. Je ne les ai plus jamais revus, ils m'ont littéralement dégoûtée. En plus, pas des blaireaux de base, des enseignants.....

Écrit par : Julie | vendredi, 25 août 2017

"des blaireaux de base, des enseignants.." : souvent, l'un n'empêche pas l'autre. Bien au contraire...

Écrit par : solko | vendredi, 25 août 2017

Pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font...

Écrit par : Sophie | vendredi, 25 août 2017

Non, ils n'en sont en effet plus guère conscients...

Écrit par : solko | vendredi, 25 août 2017

Bien triste en effet que d'assister à la bêtise et au gout de l'immonde de la jeunesse d'aujourd'hui. Je côtoie moi même mais dans le cadre professionnel heureusement cette jeunesse d'hier devenue adulte aujourd'hui et qui a la même vacuité d'esprit et de réflexion. Je suppose que le cliché de ce tag dégoûtant a du finir dans je ne sais quel Snapchat, Twit ou Insta artifices de vie sociale des ados écervelés du 21ème siècle.

Écrit par : Sam | vendredi, 25 août 2017

L'immonde jeunesse.....comme vous y allez. On ne peut pas jeter tous les jeunes dans le,meme sac, c'est pour le moins exagéré.

Écrit par : Julie | lundi, 28 août 2017

Non,Sam ne dit pas "l'immonde jeunesse", mais "le gout de l'immonde de la jeunesse"...

Écrit par : solko | mercredi, 30 août 2017

Oui.....j'ai lu trop vite. Mes excuses a Sam.

Écrit par : Julie | vendredi, 01 septembre 2017

Les commentaires sont fermés.