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lundi, 28 novembre 2016

L'éveil

Il faut avoir peu voyagé dans le monde pour demeurer encore dupe de la réalité du climat franco-français. Je n’ai jamais aimé les années électorales, et je suis finalement content qu’un candidat assoie une autorité assez forte dès maintenant dans l’un des camps principaux. Peut-être que, dans ce camp du moins, cela dépassionnera les débats. Mais dans l’autre ?  L’actuel pouvoir en place, on dirait une classe de collégiens qui s’apprête à élire ses délégués. C’est d’une stérilité affligeante. Je me demande vraiment comment les gens peuvent tolérer qu’un président évalué à 9 % s’accroche avec une obstination aussi pathétique à sa légitimité perdue. Fillon s’est rendu célèbre en insinuant qu’on imagine mal le général de Gaulle mis en examen. Mais imagine-t-on le général de Gaulle songer à une réélection dans une situation aussi grotesque que celle dans lequel ce pauvre type de Hollande s’est mis ?   C’est simple, Fillon, « ce mister Nobody », n’a qu’à fixer une caméra en gardant le silence pour « faire » déjà plus président que lui.  Sous ce quinquennat, la vie culturelle et intellectuelle se sera bornée à de la politique, ou du moins à ce qui en tient lieu, de la politicaillerie. On se sera fait des procès pour des mots, on aura parlé de valeurs en s’enfonçant de jour en jour dans une cacophonie de plus en plus insistante, en enculant véritablement les mouches qui passaient par là.  La sacrosainte démocratie…

La crise économique, pendant ce temps, l’Islam, pendant ce temps, le réchauffement climatique, pendant ce temps, la disparition de la faune et de la flore pendant ce temps, les risques de conflits nucléaires pendant ce temps, auront continué de demeurer des problèmes planétaires envahissants, autrement plus importants que le maintien ou non des 35 heures ou les postes de 500 000 fonctionnaires, dont on n’a sans doute pas fini d‘entendre parler çà et là dans l’hexagone. La France redeviendra-t-elle un « grand pays » ?  Je n’en sais rien. Qu’est-ce qu’un grand pays ?  Je n’en sais rien. Ce que je sais, en tout cas, c’est qu’un grand pays a besoin de grands intellectuels au moins autant que de grands politiques, et que la culture de masse s’est révélée incapable de laisser émerger l’un comme l’autre, comme s’il fallait se résoudre aussi à l’extinction de ces espèces, parmi les coraux et les abeilles. Comme si le triomphe de la culture sur la nature devait finalement produire l’extinction conjointe des deux. Au sein de cette double extinction, je pressens dans un silence assourdissant, dans une absence dense d‘existence, que se trame une venue, une révélation, et que jamais les hommes n’auront eu tant besoin de l’éveil. Jamais, non plus, on aura déployé tant d‘efforts pour le leur ôter  .

21:30 | Lien permanent | Commentaires (1) | | |

Commentaires

Finalement, il ne se représente pas. Je le disais à mon entourage incrédule depuis un moment. J'aurais dû lancer des paris.

Écrit par : Julie | vendredi, 02 décembre 2016

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