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jeudi, 04 avril 2013

Politique, mensonge et communication

On relira avec amusement cet entretien du mois dernier de Stéphane Fouks, réactualisé par le site Les Echos :

Tous les politiques n'ont pas encore changé de logiciel. Pour beaucoup, la référence c'est encore Machiavel pour qui le mensonge est une arme légitime. C'est une erreur : la confiance ne se bâtit jamais sur le mensonge. Mais au-delà, je voudrais insister sur la première règle de la communication : c'est l'offre qui construit la demande. Les politiques qui pensent et agissent de cette manière sont trop rares. La plupart adaptent leur discours au gré des sondages et oublient de nous faire partager leurs convictions.

La politique, c'est un millième de notre chiffre d'affaires. C'est une part mineure de nos activités dont nous n'avons aucune raison d'avoir honte. C'est surtout l'une des disciplines les plus exigeantes de la communication. Quand on participe à un lancement de voiture, on vise une part de marché de quelques points et on atteint en général plus ou moins son objectif. Dans la communication politique, celui qui recueille 49,9 % des voies est un imbécile ; celui qui fait 50,1 %, un prétendu génie. Il n'y a rien de plus brutal et de plus formateur. Il faut maîtriser des aspects sociaux, économiques, culturels. Il faut travailler dans les médias, le hors-médias, les réseaux sociaux, l'événementiel... Surtout, vous travaillez avec un « produit » qui communique par lui-même, qui fait preuve d'indépendance et qui vous apprend à rester à votre place !

Mais cela donne aussi des discours politiques formatés, convenus... La communication ne doit pas être dans la réponse à la demande, mais dans la construction de l'offre. N'oubliez jamais que le public n'exprimait pas d'attente pour les tablettes avant qu'Apple ne lance l'iPad. Notre rôle est de contribuer à rendre lisible l'offre, pas à l'imaginer à la place de nos clients. Maintenant, il y a bien sûr de mauvais communicants et de mauvais politiques qui, au lieu de se soucier de leur message de fond, se préoccupent de leur image immédiate. Vous noterez que les entreprises qui sont soumises à la pression quotidienne des marchés ont appris à gérer le long terme, à faire des plans, à se fixer des objectifs à cinq ans. Paradoxalement, elles ont davantage le sens du long terme que les politiques qui, pourtant, une fois élus, ont plusieurs années devant eux et qui, malgré cela, cèdent plus facilement à la pression du court-termisme.

(Stephane Fouks, entretien avec Nicolas Barre, extraits).

 

12:57 Publié dans Lieux communs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fouks, chauzac, politique, france, communication, les echos | | |

Commentaires

Mitterrand était un vrai Machiavel. Les politiciens récents, franchement, à côté, c'est le bal des débutants. Jamais vu autant de mecs et de donzelles se prendre autant les pieds dans leurs divers mensonges.

Écrit par : Sophie K. | dimanche, 07 avril 2013

D'un côté, des personnalités de plus en plus sures de leur bon droit, une espèce de schizophrénie entre ce qui se dit et ce qui se fait. De l'autre, aussi, une médiatisation constante : : Mazarine et la prostate, aujourd'hui, ça n'aurait pas tenu deux septennats !

Écrit par : Solko | dimanche, 07 avril 2013

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