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mardi, 02 avril 2013

Les yeux dans les yeux

C’est drôle. Tout le monde s’insurge contre Cahuzac ce soir. Parce qu’il a un compte de 600.000 euros au frais depuis 20 ans. 600 000 euros ! c’est pipi de sansonnet, pour un ministre du Budget, à côté des salaires annuels de Messi ou Zlatan Ibrahimovic, que les mêmes qui condamnent Cahuzac vont aller applaudir au stade de France ce soir. Cahuzac, petit bras !

C’est drôle. Hollande et Ayrault jouent les vierges effarouchées devant l’opinion, en récitant comme deux curés laïcs ou deux instituteurs en blouses le couplet de l’exemplarité et de la faute morale, comme naguère devant DSK. Et les députés de tous bords, drapés dans leur dignité s’insurgent : « il nous a dit yeux dans les yeux… ».(1) Et ceux du PS en tout premier, qui lui demande de ne jamais remettre les pieds dans la classe, parce que « les bras leur en tombent ». Ah ah ah ! Pauvres chous. Aurélie Fillippetti, la ministre de la Cuculture de la gogôche explique qu'elle se sent flouée, et que son président a été baffoué... A se tordre !

Tellement marre de tous ces pignoufs qui nous prennent pour des cons.

Le plus comique, c’est leur antienne : « tout ça va faire monter les extrêmes » Parce que brave électeur, si tu ne le sais pas encore, les « extrêmes »,  eux, ne sont pas vertueux…

Moi, voyez, je ne trouve pas ça scandaleux que Cahuzac ait un compte en suisse, je suis même surpris du faible montant de la somme. Pas non plus qu’il ait menti, il fait en cela partie de la famille, n’est-ce pas ? 

Ce qui devient insupportable, ce sont ces leçons de morale à quatre balles des hommes en gris-bleu qui nous gouvernent, et leur idée qu’il puisse exister « une République vertueuse », alors que les cadavres de Bérégovoy et de Grossouvre pourrissent encore dans les placards. Il était insupportable, Cahuzac, quand lui aussi, sourcil en coin et main sur le coeur, moralisait le contribuable à tout va. Il est insupportable, quand il demande pardon et se dit dévasté. Pauvre cabot, hein !

Non, la République n’est pas vertueuse, et l’humanité non plus. Et c’est un FAIT. Un fait devant lequel cette religiosité républicaine, d’inspiration maçonnique, pourrait passer pour une absurdité si elle n’était pas un élément de propagande : supposer l’Etat vertueux, cela s’oppose, à gauche notamment, avec l’idée que l’entreprise, elle, serait « impure ». Et l’individu hors parti un électron libre. Cela sert à dévaloriser et l’entreprise, et l’individu. C’est pour ça que c’est insupportable. Moi, je ne crois qu’à la morale individuelle, et j’attends avec impatience la débâcle du richissime et très influent PS dans ce pays.

Le mensonge est intrinsèquement lié au politique. On le sait depuis l’Antiquité. Etre honnête et transparent, ça ne veut rien dire en politique. Finalement, ce moment Cahuzac a quelque chose de jubilatoire.

Jusqu’à quand ces discours ridiculement moraux passeront-ils pour des vérités politiques ?

Jusqu’à quand ces hommes en gris continueront-ils de polluer le débat politique et culturel ?

 

(1) Ah, « les yeux dans les yeux » :  référence aux deux plus grands menteurs de la Vème République ; Chirac et Mitterrand qui, se regardant tous deux « les yeux dans les yeux », l'un étant président, l'autre premier ministre,  cachaient de concert l’affaire de George Besse et d’Eurodif, de l'Iran et des otages, en jouant à la présidentielle en 1988. Ci-dessous, une photo du film des deux guignols pleins aux as

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19:20 Publié dans Sur le vif | Lien permanent | Commentaires (28) | Tags : cahuzac, politique, yeux dans les yeux, mediapart, exil fiscal, france, société | | |

Commentaires

Bien dit !
Vous auriez pu parler aussi de Boulin, de Broglie et autres morts mystérieuses...
C'est vrai que tout ce monde politique est hypocrite avec cette affaire Cahuzac. Ce soir, beaucoup de smicards iront voir des multimillionnaires taper dans un ballon. Pfff.

Écrit par : Jérémie S. | mardi, 02 avril 2013

La république n'est pas vertueuse, les monarchies le sont-elles ? Et les dictatures ?

Le pouvoir corrompt, je trouve aussi qu'on en fait des caisses avec cette histoire, je crains fort que le président de la république n'ait été au courant, il n'a vraiment pas de bol, Hollande.

Écrit par : Julie des Hauts | mardi, 02 avril 2013

Personnellement, je prefererais une démocratie autoritaire comme le Premier Empire, que ce radeau naufragé qu'est devenue la République. Au moins, on a la preuve que la Gogoche n'a pas le monopole de lavertu.

Écrit par : Jérémie S. | mardi, 02 avril 2013

@Julie
S'il n'était pas au courant, c'est pas rassurant. Et c'est même encore pire. Confier un tel pouvoir à un tel con...

Écrit par : solko | mardi, 02 avril 2013

# Jérémy La palme de l'incompétence et de l'idiotie revient encore à ce pauvre Ayrault qui affirme sur TF1, alors qu'il est "chef du gouvernement" qu'il n'y a pas de "surpouvoir".
Ces gens là sabotent eux mêmes l'autorité dans ce qu'elle a de fondamental. Imagine t on un prof (ça existe aussi à gauche) se faire chahuter par tous les élèves et dire ça à toute sa classe? C'est comme s'il avait confessé sa propre nullité. Et puis cette rhétorique de la confiance, de l'honneteté de la trahison...
Ces gens là sont le mensonge incarné. Hollande paiera cher sa campagne de "président normal", et le pays aussi, hélas... Le menteur de la République, ce n'est pas Cahuzac, qui n'est qu'un escroc, le menteur, c'est lui.

Écrit par : solko | mercredi, 03 avril 2013

solko, vous devriez regarder le monde social et ses hiérarchies constituées avec les yeux d'aujourd'hui et non avec une vision passéiste: l'humanité s'est constituée en clans, en tribus, en cités-états, puis en états-nations: ce monde est révolu, nous sommes à l'époque des trust financiers ou indutriels, c'est la génération goldmann-sachs; à quoi sert de faire le procès des laquais et d'ignorer leurs maîtres?

Écrit par : gmc | mercredi, 03 avril 2013

@GMC Vous savez bien que les yeux d'aujourd'hui sont aussi illusoires que les yeux d'hier.
Et donc je regarde le monde avec les yeux qui me plaisent.

Écrit par : solko | jeudi, 04 avril 2013

votre privilège de créateur, solko, aucun souci à ce propos ^^
pour le reste, c'est tout à fait juste mais c'était dit uniquement au cas où vous auriez souhaité faire un update visuel

Écrit par : gmc | vendredi, 05 avril 2013

Quel cirque. Toutes les coutures pètent de partout sur les costumes des faux prudes, comme à la fin du "Tartuffe" de Molière... Je rigole bien, je dois dire. Pauv' Cahu. :D

Écrit par : Sophie K. | mardi, 02 avril 2013

Jérémie, en politique, personne n'est vertueux, tout le monde pense à sa propre trombine. Ce n'est pas une dictature qui pourra changer les choses ! Trouvez-moi un dictateur qui ne se soit pas enrichi une fois au pouvoir ! (Mais là, personne pour le dénoncer, sauf après sa mort ou une révolution...)

Écrit par : Sophie K. | mardi, 02 avril 2013

Napoléon.

Écrit par : Jérémie S. | jeudi, 04 avril 2013

ha, celui que toute l'europe appelait alors "le boucher"

Écrit par : gmc | vendredi, 05 avril 2013

Moi aussi Solko, je ne crois qu'à la morale individuelle.

Écrit par : Michèle | mardi, 02 avril 2013

les femmes sont par essence amorales, michèle; chez elles, l'intérêt personnel prime toujours sur une quelconque morale^^
si vous répondez à une morale, quelle qu'elle soit, ce n'est que par héritage ou par conditionnement.
par ailleurs, l'univers est amoral (relisez l'ecclésiaste^^); à quoi donc peut servir une batterie de contraintes morales?

Écrit par : gmc | mercredi, 03 avril 2013

ah gmc, vous me manquiez... ^^

Certes les influences sont nombreuses, purs :) produits que nous sommes des conditions sociales de production ^^
- et je ne sais pas même chanter un beau chant désespéré, tel Qohéleth - mais ce qui m'intéresse, c'est ce que je fais de ce qu'on a fait de moi ^^ ; c'est comment je ne me laisse pas réduire à un pantin tyrannisé par le dehors comme par le dedans ^^ ; je suis loin de gagner à tous les coups mais je refuse l'indifférence, le vide et la révolte stérile ^^ Puisque je suis là, j'essaie d'y être vivante, le temps que ça dure :)
C'est pas après la mort qu'il y a une vie, c'est avant...

Écrit par : Michèle | mercredi, 03 avril 2013

Ho ho
C'qu'on peut écrire comme c........ parfois ^^
Mais bon, on s'en f..., non ? ^^

Écrit par : Michèle | jeudi, 04 avril 2013

michèle, qohélet n'est en rien un chant de désespoir, c'est du pur descriptif, il n'y a aucun avis personnel de celui qui chante, il se contente d'énumérer ce qu'il constate.

"C'est pas après la mort qu'il y a une vie, c'est avant..." vous prêchez un convaincu, mais il manque plusieurs aspects du problème (qui n'en est pas un) dans votre énoncé, en particulier celui que résume une question bouddhiste (de mémoire):
"quel était ton visage 20 ans avant la naissance de tes parents?"

d'un autre côté saul de tarse/saint paul dit, à peu de choses près, la même chose "mort, où est ta victoire?"

"mais ce qui m'intéresse, c'est ce que je fais de ce qu'on a fait de moi" perso, je n'ai rien contre cette idée plutôt séduisante mais, dites-moi, êtes-vous capable d'arrêter de penser ne serait-ce que 5 minutes consécutives? --------> si non, commment pouvez-vous prétendre maîtriser un phénomène qui fonctionne sans votre approbation?

il y a un truc que j'aime bien dans votre réponse, je vous l'indique juste pour le sourire, c'est un phénomène de communication (si on peut dire) assez fréquent: je parle des femmes et vous me répondez "moi, je"...^^

Écrit par : gmc | jeudi, 04 avril 2013

pour les c...., c'est sans conséquences, je me souviens avoir écrit comme dernière phrase d'un poème "tous les mots du barde qui ne vont pas à sa gwerz* sont sans valeur au regard du monde", alors n'allez pas penser que je me prend au sérieux quand j'allume des feux d'artifice^^
*gwerz: chant du barde

Écrit par : gmc | jeudi, 04 avril 2013

[je parle des femmes et vous me répondez "moi, je"...^^]

Vous parlez des femmes, mais vous le faites en vous adressant à moi (relisez-vous) ^^
Et je ne vois pas pourquoi j'aurais continué sur cette généralité. LES femmes pour moi ça n'existe pas, il y a une femme + une femme + etc.
Et si je prends la parole pour vous répondre je dis je ; sinon de qui et au nom de quoi vous parlerais-je ? ^^

Quant à ne jamais s'arrêter de penser et donc n'être pas maître de ce flux continu, je vous répondrai que le travail accompli chaque jour sur soi-même, y compris dans ce qui échappe à la conscience, produit quelque chose qui fait qu'à un moment de leur journée, Gilles-Marie Chenot et Michèle Pambrun ont sans doute des pensées aux antipodes les unes des autres. Cela me suffit pour définir des singularités ^^

Écrit par : Michèle | jeudi, 04 avril 2013

".....Cela me suffit pour définir des singularités "; non, c'est l'inverse, les singularités se produisent d'elles-mêmes, ce qui est normal au vu du nombre de facteurs contribuant à leur émergence.
le "travail" (pour tout un tas de raisons, je n'aime pas ce mot) consiste plutôt à trouver le (voire les) dénominateur commun plutôt que de focaliser sur les divergences, ce qui rapproche plutôt que ce qui sépare, en fait.
en ce qui concerne la conscience, pour info, aucun psy... n'est capable de dire ce que c'est; je me suis beaucoup amusé à une époque à poser la question suivante: "s'il existe un espace (le terme est impropre, mais faute de mieux..)de conscience dont l'étendue excède celle du phénomène mental produisant les pensées, comment celui-ci peut-il le percevoir, voire même le concevoir?"
autant dire que les psys en tout genre disparaissaient quasi instantanément devant cette formulation.^^

pour la question de une femme + une femme + etc, ça m'amuse assez (pas le temps de tout expliquer en détail); dans le cheminement du questionnement précédent, en prolongeant le truc, on aboutit à une conclusion de ce genre:"la solidarité féminine, sentiment (ou ressenti) aussi puissant chez une femme que l'amour maternel d'une mère, n'existe pas (pour s'en convaincre, jeter un oeil dans des univers de travail exclusivement féminins, on a vite compris), hormis dans un seul cas de figure: face au mâle; dans ces conditions, peut-on parler d'une solidarité d'opprimées comme on aimerait nous le faire croire ou plutôt d'une solidarité de caste dirigeante?"

Écrit par : gmc | jeudi, 04 avril 2013

@Solko et Michèle : il ne peut y avoir de morale individuelle que dans un cadre collectif. La morale individuelle ne peut exister si l'individu seul représente l'alpha et l'omega de toutes les constructions intellectuelles.
L'outrecuidance de Cahuzac, c'est justement ce qui distinguait en ancien français le "croire" et le "cuidier", la croyance collective et celle que s'arrogeait la personne.
Mais sans doute avez-vous raison, d'une certaine manière, si l'on veut bien admettre que tout le mouvement qui anime le XXe siècle est un long cheminement vers l'abandon de toute common decency (vous voyez, Solko, que nous y revenons, invariablement...).
On bricole, on fait comme on peut, et pour certains, on prend la tangente en lisant, en contemplant des tableaux, en écoutant Bach, ou en cherchant à tirer des fils, en solitaire...

Écrit par : nauher | mardi, 02 avril 2013

Je suis assez d'accord avec Nauher...Je serais curieux de savoir pourquoi ce gars, chirurgien hyper-doué en chirurgie fondamentale bifurque vers une chirurgie esthétique pour quinquagénaires riches puis rentre en politique. Certains doivent d'en tirer les cheveux,aujourd'hui et en avoir des coliques. Il les a mis dans la m...e!
Cet itinéraire d'un mondain assoiffé de puissance lui donne une extraoooooooooordinaire compétence pour être ministre du budget. Il doit y avoir un oint républicain qui apporte sa grâce à quelques uns. Là, l'oint est revenu en pleine gueule.

Je trouve facile de crier haro sur Hollande et Ayrault . Il a fait fort dans ses dénis le cahu. Si voir la confiance accordée trahie fait passer pour un con alors , parfois, il faut accepter ce risque. C'est une question de conscience individuelle et collective, c'est un pari pascalien en la capacité de vivre des relations humaines, fondées sur le respect réciproque.
A mon petit niveau, j'en ai fait le pari, j'ai perdu, la facture est lourde quoique...
Les schèmes de pensées économiques sur lesquels s'appuyaient les techniques de régulation sont caduques mais leurs cadavres bougent encore et restent en réanimation artificielle , ils empêchent l'émergence de nouveaux paradigmes. Les pouvoirs , les politiques, en particulier, sont paumés et tournent à vide. Ce qui est propice à tous les dévoiements. Le risque est que l'illusion d'un pouvoir "fort", autoritaire, monarchiste, que sais je, fasse florès. Ce serait vouloir mettre un emplâtre sur une jambe de bois . Il n'est pas difficile de savoir qui boitera.
Quant aux 600 000€ , on n'en sait rien , parole de Cahuzac . Il serait intéressant de remonter bien des réseaux avec leurs affidés et leurs finalités...

Écrit par : patrick verroust | mercredi, 03 avril 2013

Solko, vous dites avec une raison que je me délecte à entendre : "Le mensonge est intrinsèquement lié au politique. On le sait depuis l’Antiquité."
Puis vous dites : "Jusqu’à quand ces discours ridiculement moraux passeront-ils pour des vérités politiques ? et " Jusqu’à quand ces hommes en gris continueront-ils de polluer le débat politique et culturel ?"
N'avez-vous pas l'impression que vous détruisez par ces deux interrogations toute la force de votre première affirmation ? Moi, si..
Pourtant je vous rejoins bien quand vous écrivez "Moi, je ne crois qu’à la morale individuelle."
Et laisser supposer qu'il n'y a pas de morale individuelle qui ne s'inscrive dans une éthique collective, c'est de la dialectique byzantine. Du style dialectique de la poule et de l’œuf.
Enfin, si j’interviens sur votre billet c'est aussi parce que je suis aussi d'accord avec vous quant au jugement que vous portez sur la somme détournée. Connaissant les oiseaux (de proie), je suis assez étonné de sa modicité. Sans doute faut-il compter le double... Peut-être n'ont-ils dévoilé que le capital et oublié les intérêts (!) Depuis plus de dix ans, ça doit faire un joli p'tit paquet !

Écrit par : Bertrand | jeudi, 04 avril 2013

C'est à dessein que j'ai rajouté "culturel".
Les politiciens, principalement ceux de gauche, s'aventurent dans le domaine de la culture en tenant des discours moraux qui entrent en contradiction avec tous les mensonges qu'ils font par ailleurs sur le terrain politicien. C'est tout le problème de ces "hommes en gris" auxquels je pense, qui sont surtout ceux conjuguant le Grand Orient et PS (dans ce gouvernement: Sapin, Moscovici, Taubira, Valls, Montebourg, Cahuzac.
Un politique doit mentir comme un acteur doit jouer. Bene
C'est ainsi depuis l'antiquité. Un politique qui dénonce le mensonge politique serait comme un acteur qui dénoncerait le jeu dramatique, voyez. Un mauvais acteur, et un mauvais spectateur aussi. Un rien.
Poser la question du mensonge en politique quand on fait de la politique est absurde.
AU fait, je comprends enfin les liens entre Hollande le petit et le mariage gay : une dette de campagne, sans doute, puisque le directeur du président aux mains propres, outre le fait d''être impliqué dans deux sociétés off shore, est un pote à Bergé et vient de racheter le magazine Tetu.
Hollande est vraiment une belle ordure, qui pue davantage encore que celui qu'il a remplacé, je le dis et j'assume ce propos (depuis déjà longtemps).

Je viens de l'entendre dire qu'il n'est au courant de rien des comptes offshore de son directeur de campagne. Décidément, ce niais là ne confie les cordons de ses bourses qu"à de gens dont il ne sait
rien...

Pour conclure, Bertrand, je dirais que je préfère les vrais salauds aux faux justes. Cela résume ma pensée et peut-être le différend que nous avons eus lors des élections de ce président lamentable.

Écrit par : solko | jeudi, 04 avril 2013

@Bertrand : ce que vous appelez du byzantisme est de votre part une erreur de lecture. Je n'oppose pas, dans une dialectique vaine (et il en serait effectivement ainsi) le collectif et l'individuel. Je soutiens seulement qu'il ne peut se développer de morale individuelle acceptable et vivable, et qui, autrement, ne serait alors rien d'autre qu'une pure recherche de son seul contentement, qu'à partir du moment où cette morale individuelle a comme référent une réflexion collective. Il ne s'agit pas de savoir laquelle précède l'autre. Il me paraît évident que c'est l'ordre collectif qui sert fondamentalement de boussole. Ce qui fonde une société (et cela n'induit pas que tout y soit "rose") est non pas le "vivre ensemble" factice des nouvelles sociabilités mais le "politique ensemble" qui se faisait à travers des structures aussi profondes que la religion (entendu essentiellement par le catholicisme, et je le dis tout athée que je suis) et la culture commune. La gauche a depuis deux siècles détruit et l'un et l'autre, elle ne fait plus que promouvoir l'élan d'un "droit à la jouissance" dont on voit, à commencer par l'hégémonie du droit réduit à la sensiblerie (le mariage pour tous), la déconnection de l'angagement politique et le goût du fric, l'anéantissement des hiérarchies culturelles, dont on voit, dis-je, qu'il nous mène au désastre.

Écrit par : nauher | jeudi, 04 avril 2013

Oui, cela, à mes yeux tout du moins, avait besoin d'être explicité de la sorte. J'entends bien, n'étant pas encore nihiliste, que la morale individuelle s'inscrit dans une morale de la cité. Je préfère " éthique", mais bon, ne chipotons pas : nous savons que les mots sont pervertis par leur histoire. Sans doute ai-je moi-même fauté par excès de raccourci avec la poule et l’œuf. Car il ne s'agit pas là d'une dialectique appauvrie à la Sartre, de savoir qui vient chronologiquement avant l'autre, mais de la priorité politique ( au sens premier) qui peut être donnée à l'une ou à l'autre de ces éthiques qui, sans provoquer le moindre chambardement, peuvent très bien contradictoirement cohabiter des siècles durant.
Le désastre actuel provient, à mon sens, de ce que la morale collective a poursuivi depuis bien trop longtemps et en profondeur des buts en totale contradiction - jusqu'à son anéantissement et son droit à la parole véritablement publique - de la morale individuelle.
La gauche n'a jamais prôné, que je sache, "le droit à la jouissance" que sous forme d'enseignes purement publicitaires au service de sa pérennité. Comme celle de ses adversaires les plus farouches, sa survie est étroitement liée à la survie de cette même morale collective dont on nous rebat les oreilles depuis des lustres. L'ennemi mortel de tous les camps est justement " la jouissance individuelle" et, avec des armes qui paraissant différentes, tous les camps s'attachent à étouffer l'émergence de cette jouissance. AU sens très large, il va sans dire.
Car dites-moi : que deviendraient des politiques dans une cité où tout le monde aurait accès au bonheur de vivre ?

Solko, notre différend est venu surtout de là : entre les vrais salauds et les faux justes, j'ai préféré un instant, le temps du spectacle, que les faux justes fassent la démonstration de leur saloperie en terrassant ( politiquement) les salauds : car la saloperie a aussi,Solko, pour être dénoncée comme telle et non comme idéologie, de monter sur scène. C'est pourquoi l'histoire n'est qu'une suite de salauds s'emparant du micro. Et entre salauds et salauds, mon cœur ne balancent jamais en profondeur. Ma haine de l'un ne pourra jamais excuser la saloperie de l'autre. Il est là le gros différend. Mais il en faut aussi, n'est-il pas ?
D'ailleurs, les gens qui s'effarouchent aujourd'hui du scandale de l'autre mafieux fiscal sont assez misérables à mes yeux : car cela suppose que, même très critiques vis à vis de ces gens-là, ils ont adhéré en sous-mains à leur publicité morale. Moi jamais. C'est bien ce qui m'a un peu dégoûté, lors de notre différend, d'être taxé d'homme de gauche...d'ailleurs. A la gauche de quoi ? Je ne navigue pas avec ces repères-là.
Enfin, un dernier mot, sans doute inutile : Regardez la misère de interrogation actuelle de la cité : Les autres - les amis du bandit - savaient-ils ou ne savaient-ils pas ? Fausse question, partout, de la fausse conscience au service de fausse la morale collective. Car tout le monde sait bien, quel que soit l'idéologie à laquelle il fasse montre d'appartenir, que ce qu'arrive à savoir un journaliste, un gouvernement ne le peut ignorer. A moins qu'il ne sois journaliste dans la rubrique des chats et chiens écrasés... Misère !

Écrit par : Bertrand | vendredi, 05 avril 2013

Ce qui me sidère, c'est que les effarouchements actuels ne s'expriment pas chaque jour sur ce qui advient. Car c'est au "fond" qu'il faut s'attaquer.
Exiger du politique qu'il fixe les règles partout où elles doivent l'être.

Pour prendre (à tout hasard) l'exemple de l'industrie pharmaceutique, je reprends ici les propos d'un directeur de recherche à l'INSERM, directeur de L'institut des cellules souches I-Stem d’Évry :

"La semaine dernière, des centaines de travailleurs des centres de recherche de Sanofi étaient venus exprimer leur dégoût et crier leur colère devant un colloque réuni à Lyon pour promouvoir l'image d'une industrie pharmaceutique "innovante et fondée sur la recherche". Au moment où Sanofi annonce près d'un millier de suppressions d'emplois dans ses centres de recherche et la fermeture de secteurs entiers à Toulouse et à Montpellier, il y avait de quoi avoir envie de perturber les séances d'auto-congratulation et les distributions de petits fours.
Car l'industrie pharmaceutique pleure la bouche pleine.
Sanofi, premier chiffre d'affaires mondial cette année, rachète à tour de bras ses concurrents plus petits. (Genzyme pour plus de 16 milliards d'euros...) et réalise, année après année, des bénéfices autour de 8 milliards d'euros, soit près de 15% de profits.
Pendant que la fermeture des centres de recherche (R&D) est annoncée comme une mesure de sauvegarde, le PDG Chris Viehbacher empoche officiellement chaque année 4 millions d'euros (le double avec les avantages), soit un euro à chaque fois qu'il respire, de jour comme de nuit.
Si les industriels de la pharmacie sont prêts à sacrifier les centres de recherche c'est parce qu'il y a longtemps qu'ils trouvent ailleurs la rentabilité : dans leur chiffre d'affaires, le marketing et l'administration comptent à eux seuls 35% alors que la part officiellement annoncée des dépenses de R&D ne dépasse pas 15% (et ce chiffre est gonflé jusqu'aux deux tiers par du marketing camouflé)."


Des témoignages comme ça il y en a à la pelle tous les jours. Quels journaux, télévisions, blogs leur donnent écho chaque jour ?

Écrit par : Michèle | vendredi, 05 avril 2013

Le terrain, on n'en connait chacun qu'un seul sillon. Et la brume couvre le reste.

Écrit par : solko | vendredi, 05 avril 2013

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