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jeudi, 20 décembre 2012

Ode à l'autobus

Lieux de passage, l’autobus, lieux rares et communs.

Dans les bus plus qu’ailleurs, les gens sont solitaires. Même accompagnés, ils ont l’air d’être tout seuls dans les gestes qu'ils font, les vêtements qu'ils portent, les choses vagues qu'ils pensent.

Ces itinéraires quotidiens, de leurs domiciles à leurs lieux de travail, semblent aux tréfonds de leurs regards métaphores d’une trajectoire plus enfouie, souffle du premier berceau, souffle du dernier lit. Chair de chacun livrée toujours seuls. Cahots qui se répètent.

Beau métier que celui des chauffeurs de bus, tourneurs en ronds infinis, transporteurs de destinées d’un terminus, l’autre. Leur solitude, aussi.  Convoyeurs de chair quotidiens, livreurs à l’arrêt qu’on leur demande. La qualité d’un chauffeur de bus est la feinte (t’emmènent vraiment quelque part, crois-tu ?) et la discrétion (où tu finis, s’en fichent…)

On ne fleurit pas assez les autobus. On ne les enduit pas assez de parfums, ni ne les décore de tableaux. On ne considère pas assez les chauffeurs de bus. Je ne veux pas dire socialement  (le social, quelle embrouille...) mais métaphysiquement. 

L'autobus est peut-être l'une des rares choses qu'on attend chaque jour. L'une des dernières. Rien que pour ça, malgré sa dégaine, il force le respect. 

bus-in-black-and-white-robert-harris.jpg

Robert Harris - Bus in black and white

06:42 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : bus, autobus, tcl, lyon, société, littérature | | |

Commentaires

Moi, j'aime bien mon voyage en autobus, pour rentrer chez moi après le boulot.

Écrit par : Jérémie S. | vendredi, 21 décembre 2012

On est bien embarqué dans votre autobus et ses cahots familiers. Il est là, paisible en même temps qu'explosif à chacune de nos visites. Il est à l'arrêt et nous emporte, avec ses bruits, ses odeurs...

J'aime comme en mettant le pluriel aux domiciles, lieux de travail et regards qui sont pourtant chacun singulier, vous accentuez l'anonymat, le du pareil au même :

" Ces itinéraires quotidiens, de leurs domiciles à leurs lieux de travail, semblent aux tréfonds de leurs regards métaphores d’une trajectoire plus enfouie, souffle du premier berceau, souffle du dernier lit. "

Écrit par : Michèle | dimanche, 23 décembre 2012

Joie, aussi, de cesser de le prendre quelques jours, pour savourer le temps plus doux des vacances...

Écrit par : solko | dimanche, 23 décembre 2012

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