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samedi, 08 décembre 2012

Fête des lumières 2012 à Lyon

Les éclaireurs du 8 décembre paraissent avoir enfin compris que pour réussir une fête des Lumières, un principe souverain doit être respecté : La particularité du bâtiment support.

Un bâtiment n’est pas un simple écran plat, mais un corps particulier fait d’histoires, de reliefs, de sens. De la rencontre entre ce dernier et la scénographie  dépend la réussite du spectacle.

Les Chrysalides de Saint Jean, animation présentée cette année sur la façade de la primatiale par Damien Fontaine, est de ce point de vue un modèle du genre, tant par l’animation (gargouilles, anges, saints) que par l’exploitation de la structure (qui se pare de feu, de soie, d’eau et de fer), la mise en mouvement de ses volumes (pliages et dépliages, chutes et reconstructions) que par l’inventivité du scénario au fil des 11 minutes du spectacle (les rosaces métamorphosées par des anges en mécanismes d’horlogerie sont très pertinents), que par enfin la prise en compte de la spécificité religieuse du bâtiment, avec notamment la projection de vitraux particulièrement réussie.

Highlights, d’Hélène Richard et Jean Michel Quesne, investit également la particularité des trois façades de la place des Terreaux avec une vraie cohérence, grâce aux personnages projetées sur les façades pour mieux en dévoiler les structures. « On est passé de l’ère de la lanterne magique à celui du cinéma, c'est-à-dire qu’on peut avoir une image animée complète sur une très grande surface », explique Hélène Richard : la réussite de la scénographie repose ainsi sur le mariage insolite entre les personnages de lumière animés et les sculptures de pierre figées, les premiers mettant en mouvement les seconds, les seconds offrant le fil d’une intrigue aux premiers : Henri IV décadré, par exemple, est une véritable trouvaille.

Il y a bien sûr d’autres éclairages plus ou moins heureux, que le public qui déambule découvre au hasard des pérégrinations dans la ville.

J’ai lu quelque part que le souhait de Collomb était l’accessibilité des scénographies, qu’il ne voulait pas, comme lors de certains crus antérieurs, « trop intellectualisées,  pour toucher le cœur des visiteurs». Le mot cœur est sans nul doute abusif. A moins qu’on parle de cœur de cible. Dans ce cas-là, c’est réussi : parce que la fête des Lumières 2012 tient dans l’ensemble un discours cohérent qui la met en phase avec ses ambitions commerciales et spectaculaires, elle exhibe un côté mainstream en effet susceptible de plaire à tout le monde, et qui laisse sa place à chacun. Comme toute manifestation populaire et touristique, elle peut redevenir dès lors ce que chacun en fait. Et de là, finalement, tenir sa force.

Commentaires

Belle analyse critique sagace et lucide dans ses constats sans parti pris "a priori"....Les politiques ont tendance à prendre les gens pour des cons et leurs communicants à tout aseptiser. Quand l'artiste arrive à jongler avec ces écueils, le mot performance est approprié.

Le cinéma , sous forme de vidéos, s’intègre de plus en plus et de mieux en mieux au théâtre.

Écrit par : patrick verroust | samedi, 08 décembre 2012

Pour ma part, j'ai eu l'impression que certains artisites montraient un catalogue de leur savoir faire ou de ce qu'il est possible de faire sur tel ou tel site. Même si cela est réussi, c'est à dire esthétique, la mise en valeur du dit-site semble accessoire ou fortuite ! On cherche le fondement culturel, quant au fondement religieux… Le fondement social lui se contente d'être touristique. La balance des paiements, excusez du budget, étant l'argument maître, voire traitre.

Écrit par : FOurs | mardi, 11 décembre 2012

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