dimanche, 05 février 2012
Ciel de suie
On a souvent comparé Lyon à une ville du Sud, vantant sa lumière et sa pierre gallo-romaine. Mais c'est trop vite céder aux charmes trompeurs de l'été. L'hiver, Lyon retrouve sa lumière native et sa nature véritable, quand sous le sortilège de son dieu qui lui vint un jour d'Irlande ou des brumes de Norvège, elle se met à ressembler à Bruges ou Dublin, sous la robe incontestable d'une fille du Nord.
De là vient cette passion froide et cette fidélité extrême qui sommeille au fond du tempérament lyonnais, si l'on en croit toute la littérature écrite en ce pays-là. Tempérament que nul n'a mieux exprimé qu'Henri Béraud dans son roman Ciel de Suie.
06:27 Publié dans La table de Claude | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : henri béraud, littérature, lyon, lug, italie, irlande |
Commentaires
J'y vais demain pour le travail, je vais voir ça!
Écrit par : Sophie | dimanche, 05 février 2012
ciel de suie, ciel du nord ,des pays de terrils... Lyon est une énigme à codes changeant, plus que toute autre ville... C'est peut être pourquoi , le lyonnais reste,en apparence,sur son quant à soi(e).
L'amour de votre ville se reflète dans votre écriture.
Écrit par : patrick verroust | dimanche, 05 février 2012
ciel de suie, ciel du nord ,des pays de terrils... Lyon est une énigme à codes changeant, plus que toute autre ville... C'est peut être pourquoi , le lyonnais reste,en apparence,sur son quant à soi(e).
L'amour de votre ville se reflète dans votre écriture.
Écrit par : patrick verroust | dimanche, 05 février 2012
Et c'est sans sentir la bise qui vous cingle à chaque carrefour...
Écrit par : FOurs | dimanche, 05 février 2012
« A l’époque où advint ce que je vais raconter, le quartier de la soie à Lyon était à peu près ce qu’il est aujourd’hui. De hautes maisons couleur d’averse et d’avarice y traçaient déjà ce gluant labyrinthe où, pour mieux se cacher, la fortune emprunte le visage de la misère. Chez nous, rien ne change, ni le ciel, ni la pierre, ni les âmes.
Sur les pavés toujours gras, qui semblent renvoyer au ciel plus de clarté qu’ils n’en reçoivent, le jour tombe à plomb comme une pluie de cendres. Sans relâche, un relent de latrines s’exhale des cours et des impasses, où les gens glissent en silence, comme des noyés. C’est le ‘Griffon’. C’est le quartier des millionnaires. »
(Ciel de suie, roman, Henri Béraud -154e édition- Les Éditions de France, 1933)
Ce livre fait partie des livres de Béraud que m’offrit une amie, -qu’elle en soit encore remerciée-, qu’elle tira du grenier où les avait abandonnés son père…
Écrit par : Michèle | lundi, 06 février 2012
Oui, Ciel de suie, un très grand livre. Il a été réédité voici environ 2 ans par les éditions lyonnaises d'art et d'histoire.
Incontestablement le plus grand écrivain lyonnais du 20e, combien de temps va-t-il subir encore la loi du silence pour les faits de collaboration ? On se prive d'une oeuvre formidable...
Écrit par : J.J. Nuel | lundi, 06 février 2012
Ce que j'ai remarqué, en notant les références du livre, et à quoi je n'avais pas fait attention, c'est que cet exemplaire édité en 1933 est la 154 e édition ! Je ne sais pas à combien ils tiraient, mais recommencer 154 fois, c'est impressionnant !
Écrit par : Michèle | lundi, 06 février 2012
On peut faire la même remarque au sujet de la presse qui a connu des tirages impressionnants devant lesquels ceux du Monde ou du Figaro sont aujourd'hui ridicules...
Écrit par : solko | mardi, 07 février 2012
Les commentaires sont fermés.