dimanche, 22 mai 2011
Artémis
Mai, beau mois pour un convalescent : Le taulier reconnaît modestement qu'il est un peu fatigué en ce moment. C'est pourquoi il a demandé du renfort et est ravi d'héberger ce sonnet, à la manière de Gérard. Mais ce n'est pas du Gérard, c'est du Benoit. Voyez-plutôt :
« Ils reviendront, ces dieux que tu pleures toujours ! » (Delfica, Gérard de Nerval)
La nature périt. L’harmonie est perdue.
Artémis ! Es-tu morte ? Ah ! C’est la voix du sang,
Ce flot noir dans mon crâne, cette hydre dansant
Qui me crie : « Oublie ! Crains le mythe, âme éperdue ! »
Paix ô torrent sans fin ! Reptile dans ma tête,
Tais-toi ! Serpent, redevient Caducée ! Seigneurs
Divins, dans les songes d’Endymion le pasteur
Plongez-moi ! Nuit, descend dans ma crypte secrète !
Mille bras me bercent. Des racines d’airain
S’étoilent. L’aigle roi siffle. Un voile se peint :
– Le sourire du ciel sur l’argentine mer –
De fer et d’or, en moi l’ineffable liqueur !
Ce feu soigne mon âme mais creuse mon cœur :
Hélas Artémis ! – Déesse –, tu es chimère.
Benoit Méheux.
09:23 Publié dans Des poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, littérature, gérard de nerval |
Commentaires
Beau ! belle invitation, une mélancolie nervalienne, pourtant c'est du Benoit, merci de nous emmener à la découverte, merci à Benoit.
La photo (somptueuse) ajoute à l'ensemble un je ne sais quoi (de soleil noir ?)... Prenez soin de vous, Solko.
Écrit par : frasby | dimanche, 22 mai 2011
Merci à vous lecteurs, qui n'avez pas commenté, juste apprécié.
Merci à vous frasby, qui avez apprécié et commenté.
Merci à vous solko.
Écrit par : Benoit | mercredi, 25 mai 2011
Les commentaires sont fermés.