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samedi, 17 avril 2010

Paul Jorion

« La socialisation des pertes : Quand on a vu les chiffres qu’il fallait dégager, on s’est aperçu que les Etats eux-mêmes étaient entrainés dans la chute du système. C’est eux qui prenaient à charge les dettes, et ils étaient incapables de le faire. Avec les événements qui affectent la Grèce, le Portugal, les conséquences de cette tentative ratée d’éponger les dettes se poursuivent. »

« Le capitalisme s’effondre tout seul sans que personne ne le pousse, sous le poids de sa complexité, sous le poids de l’invraisemblable tissu de fragilités qui s’est créé avec le remplacement d’un système économique de richesses par un système économique de crédit – c'est-à-dire de reconnaissances de dettes. »

« Les dominos, là, maintenant, ce sont les nations. On se dispute comme des chiffonniers. Les Allemands disent : « C’est pas nous qui paieront », la Grèce dit : « si on ne veut pas nous aider, on se tournera vers le FMI » Le système continue de s’effondrer : il ne s’effondre plus au niveau des entreprises ou de Wall Street, il a entraîné dans sa chute les Etats et c’est à ça qu’on est en train d’assister, et très mal engagé.

« Les idées sur ce qu’il faudrait faire pour passer à autre chose ne sont pas encore là. Il ne faut pas se contenter de phrases en l'air, il faut venir avec du solide... »

Paul Jorion - 19 mars 2010


Paul Jorion - Le temps qu'il fait le 19 mars 2010
envoyé par PaulJorion. - L'info video en direct.

Voilà qui me rappelle, à nouveau, Musset; cet extrait de la première partie de La Confession d'un enfant du siècle : "Mais si le pauvre, ayant bien compris une fois que les prêtres le trompent, que les riches le dérobent, que tous les hommes ont les mêmes droits, que tous les biens sont de ce monde, et que sa misère est impie ; si le pauvre, croyant à lui et à ses deux bras pour toute croyance, s’est dit un beau jour : Guerre au riche ! à moi aussi la jouissance ici-bas, puisque le ciel est vide ! à moi et à tous, puisque tous sont égaux ! ô raisonneurs sublimes qui l’avez mené là, que lui direz-vous s’il est vaincu ?"

20:21 Publié dans Des Auteurs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : jorion, capitalisme, musset, littérature, économie, société, crise, grèce | | |

Commentaires

Je suis bien d'accord avec P. Jorion, mais pas avec Musset. Ces derniers temps, il me semble que le peuple n'a plus beaucoup eu l'occasion de réclamer sa part de gâteau légitime. D'ailleurs le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter chaque jour. C'est justement en laissant le système capitaliste s'emparer seul du pouvoir qu'on en est arrivé à la situation dénoncée par Jorion. Eût-on, dès le départ, fixer des règles permettant à tous de vivre décemment, sans permettre à quelques-uns de s'enrichir outre mesure, qu'on n'en serait peut-être pas là.

De toute façon, qui va payer? Le peuple grec et les peuples d'Europe. Les banques, elles, ne font qu'accorder des prêts à intérêts.

Écrit par : Feuilly | samedi, 17 avril 2010

@ Feuilly : N'avez-vous pourtant pas l'impression qu'ils arrivent tous deux aux mêmes conclusions, tout anachronisme mis à part évidemment : le système s'effondre sur les pauvres et les théoriciens des élites n'ont pas de solutions ( "que lui direz-vous s'il est vaincu ?" - "les idées ne sont pas encore là...")
A propos de Jorion, je crois qu'il fait en effet l'analyse juste mais, lui-même le dit, l'analyse demeure impuissante face à l'ampleur du désastre.

Écrit par : solko | samedi, 17 avril 2010

@feuilly

"..sa part de gâteau légitime": légitime, qui relève de la loi....laquelle?

un petit zazie, histoire de sourire:

http://www.youtube.com/watch?v=mXFhbNO9ktI

Écrit par : gmc | samedi, 17 avril 2010

@ GMC : de la loi non écrite qui dit qu'on ne doit pas accepter de se laisser écraser, jamais. Une loi naturelle, en quelque sorte, aurait dit JJ Rousseau...

Écrit par : Feuilly | samedi, 17 avril 2010

en vertu de quel principe "naturel"? le darwinisme? le rousseauisme?

si la nature promulguait des lois, ça se saurait ^^, et ce, d'autant plus que personne ne sait ce que recouvre ce terme de "nature"...

Écrit par : gmc | samedi, 17 avril 2010

Si le mot loi ne va pas, appelons ça instinct.

Écrit par : solko | samedi, 17 avril 2010

Nous serions dans une fuite en avant au sens littéral car les générations actuelles et à venir n'ont encore rien produit ni engrangé qu'elles sont déjà endettées...Sacré héritage, et de plus tout le sytème encourage les donations avant l'heure soit entre vifs. J'y voi scomme une ironie du sort...Nous ne voudrions plus de dette envers le passé - autrement dit la transmission grippe - mais nous nageons dans les dettes matérielles...

Écrit par : Marie-Hélène | samedi, 17 avril 2010

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